Real Madrid – Et si Santiago Solari était (une partie) de la solution ?

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Depuis ce batacazo face à l’Ajax mardi dernier, un climat particulier s’est installé à Valdebebas le centre d’entraînement du Real Madrid. Alors qu’on lui prédisait un licenciement rapide, Santiago Solari est encore là, fidèle à son poste et à un club qui compte beaucoup pour lui. Sans changement précipité, Solari peut-il relancer la machine et s’offrir une année de plus à la tête des Vikingos ? Éléments de réponse. 

On joue la 72e minute dans ce retour tendu face à l’Ajax. Le Real est éliminé mais vient de réduire la marque à 3-1 avec un joli but d’Asensio. L’espoir est de retour dans les travées du Bernabéu, on se met à espérer une fin de match folle et une qualification pour le tour suivant. Sauf que lors de cette 72e minute, Lasse Schöne dispose d’un bon coup franc. Si tout le monde pense que le Danois va la mettre dans la boite, se sont bien les filets qui tremblent alors qu’il vient de frapper le cuir. Courtois est lobé, Solari et le Real s’écroulent. Le champion d’Europe en titre, l’équipe du triplé sort dès les huitièmes. Rapidement c’est l’emballement, on annonce le retour du Mou ou encore de Zidane. Sauf que pour le match face à Valladolid pour cette 27e journée de Liga, Solari sera encore sur le banc.

Solari le seul fautif au Real ?

Catapulté à l’automne numéro un d’un bateau déjà à la dérive, l’Argentin s’est efforcé de relancer la machine en incluant des jeunes et en dynamisant la concurrence. Bien sûr, face au Barça lors du match de Copa, le Real a péché par jeunesse et maladresse quand le Barça a été froid et clinique. Cette défaite cinglante face au rival a été le point d’inflexion d’un Real qui n’avait que très peu de certitudes dans son jeu. Sans dire qu’il a tout réussi, que peut-on reprocher à Solari lors de ce match et des dernières défaites ?

Crédits : Goal

L’idée n’est pas de dédouaner totalement le coach argentin, mais quand on revient plus particulièrement sur le match face à l’Ajax ou encore la demi-finale retour face au Barça, où Solari commet une faute ? Pour le Clasico, il aligne un onze courageux dans la lignée de ses derniers choix. Son équipe livre une prestation intéressante et ne se dégonfle pas. Le cadre se dérobe plusieurs fois et la Maison blanche finit avec un 3-0 en ayant concédé 2 tirs cadrés au Barça. Peut-on dire que le Real a fait un mauvais match ? Non.

Face à l’Ajax le Real va déjouer mais là, le scénario va prendre une part importante dans le résultat. Bien sûr l’Ajax a joué un super football et de nombreux cadres du Real ont été défaillants. Quand on revient sur la composition de l’équipe madrilène, les trois choix forts de Solari sont : Vinicius, Vazquez et Reguilón. Les deux offensifs vont pourtant sortir sur blessure dés le 30e minute et Reguilón sera une des seules satisfactions ou en tout cas, le moins mauvais ce soir là. Encore une fois, l’idée n’est pas de dire que Solari fait tout bien, mais il est important de dépasser le résultat brut.

Une révolution compliquée à digérer au Real ? 

La plus grande faute de Solari, est peut-être tactique. Ou en tout cas, de ne pas avoir fait les choix assez forts pour permettre à son projet de jeu de réussir. Beaucoup blâment ce que propose le Real. Il est vrai qu’on est pas devant du joga bonito mais des préceptes sont visibles. La volonté de jouer vers l’avant, de chercher très rapidement Vinicius, les combinaisons avec Benzema, un côté droit pour construire et ensuite un côté gauche pour faire la différence. Cependant, ce jeu d’attaque rapide ne semble pas convenir aux vaches sacrées du vestiaire.

Crédits : Goal

Sans inclure Modric qui réussit à sortir des matchs intéressants par moment, des joueurs comme Kroos ou Casemiro sont en difficultés dans ce style. On l’a encore vu face à l’Ajax, le Croate a été en dedans, mais l’Allemand et le Brésilien ont été dangereux pour leur équipe. C’est là que se pose la question, Solari s’est il perdu en ne tranchant pas assez dans le vif ? Surtout que sous Lopetegui, le jeu était plus posé mais les résultats et l’attitude toutes aussi catastrophiques. Sa gestion du cas Isco montre qu’il sait pourtant faire des choix et surtout s’y tenir alors pourquoi ne pas continuer ?

Solari arrivant avec un style totalement différent, aurait dû faire comme avec Vinicius et installer un Ceballos ou un Valverde à la place de Kroos. Faire des choix forts. Llorente est absent pour cause de blessure mais il aurait très certainement chipé la place de Casemiro à terme. Bien sûr, il est aisé de tirer des conclusions après cette semaine alors que beaucoup pensaient le Real était capable de revenir sur le Barça en Liga. Mais ce match face à l’Ajax semble symptomatique d’un choc de génération. Les sorties de Florentino Perez après la défaite face aux Hollandais, et les déclarations de Solari avant le match face à Valladolid montrent bien que le niveau des cadres inquiète et déçoit. Une situation qui ouvre la voie à des choix forts à terme.

Solari, le seul capable de survivre à une telle débâcle ? 

La permanence de Solari à la tête du Real semble une hérésie pour beaucoup de personnes. Même en Espagne, on explique que les jours ou les mois de l’Argentin sont comptés et qu’au pire, il sera congédié en juin. Cependant, deux questions se posent. Solari peut-il inverser la tendance et comment ? Et surtout, qui peut apporter plus que lui à court et moyen terme ? Dans la short-list des noms qui se détachent pour reprendre le banc du Real, trois noms d’entraîneurs très différents : Allegri, Zidane et le Mou. Le premier semble le choix le plus intéressant mais sa gestion des jeunes peut interroger. Zidane serait le choix logique mais serait-il à même de faire le ménage dans l’effectif, chose qu’il avait refusé de faire en juin dernier ? Pour Mourinho, trop de contre et peu de pour, hormis une certaine nostalgie d’un Real bagarreur mais qui ne gagne pourtant pas grand chose.

Pour revenir à Solari, cette impossibilité de choisir un remplacement semble lui offrir un sursis qui peut s’avérer salvateur. Rien ne dit qu’il sera encore là la saison prochaine , mais il a une chance inouïe de pouvoir au moins faire des choix solides pour montrer qu’il en a les capacités. Si Kroos, Casemiro, Nacho ou encore Bale ne jouent plus ou beaucoup moins et que l’Argentin réussit à relancer la machine en faisant confiance aux jeunes, n’aura t’il pas fait 90% du travail attendu cet été ? Qui mieux que lui connaît les jeunes du Real et la politique interne de la Maison blanche ? Pas grand monde. Qui semble le mieux armé pour amorcer ce changement de génération hormis lui ? Pas grand monde. D’un choix par défaut, Solari peut devenir l’homme du renouveau, mais pour cela il va devoir s’imposer et renouer avec le succès. En est-il capable ? Première réponse face à Valladolid pour cette 27e journée. L’Argentin a 11 journées pour montrer qu’il a les épaules pour amorcer cette révolution tant attendue.

Benjamin Bruchet 

@BenjaminB_13

 

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