Depuis l’arrivée de Santiago Solari sur le banc du Real Madrid, Lucas Vázquez est indiscutable. Travailleur acharné, l’ailier est le symbole de la méritocratie qu’a imposé le coach au sein de la Casa Blanca. Retour sur la situation du joueur le plus « solariesque » de l’effectif madrilène.
Si en début de saison on avait demandé aux supporters du Real de donner leur ligne d’attaque préférée pour l’équipe, nul doute que Vazquez n’aurait pas été parmi les plus votés. Pourtant, lorsque Santiago Solari prend les rênes du Real Madrid, son idée est claire : il veut une équipe solidaire, qui se projette vite vers l’avant et des joueurs qui ne lésinent pas sur les efforts défensifs. Une description qui colle parfaitement à ce que peut apporter Lucas Vazquez. L’espagnol n’est pas la plus grande star du Real, pourtant, il est passé dans la hiérarchie devant Isco, Bale ou Asensio qui sont intrinsèquement meilleur que lui. Souvent rallié pour son manque de justesse technique et le déchet dans son jeu, il n’en demeure pas moins que Lucas donne tout sur un terrain. Une qualité que Solari valorise par dessus tout.
Lucas Vazquez : Un choix de Benitez
Vazquez arrive dans l’équipe lors de l’été 2015 après une année en prêt concluante à l’Espanyol. Il est une demande express du coach espagnol qui souhaite avoir à sa disposition un joueur avec ses qualités : vitesse, débordement, abnégation et sens du sacrifice. Bien évidemment, Lucas est un habitué du banc des remplaçants puisque la BBC occupe les postes offensifs. Pourtant, matchs après matchs, le Galicien parvient à gratter des minutes et devient un joueur important de l’effectif. Au point de passer devant des joueurs tels que Isco ou James en termes de minutes. Après la destitution de Rafael Benitez, sa situation ne change pas. Il reste néanmoins l’une des seules notes positives du passage du coach espagnol (avec le positionnement de Casemiro devant la défense).
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Le joker de luxe de Zidane
Tout comme son prédécesseur, Zinédine Zidane a très vite compris l’importance d’avoir un joueur comme Vazquez dans l’effectif. C’est un joueur qui ne se plaint jamais, qui met toujours l’équipe avant son intérêt personnel, qui travaille énormément et qui rend la confiance qu’on lui accorde par de bonnes performances. Il devient très vite le joueur numéro 12 de l’équipe. Il est souvent le premier changement de l’entraîneur français lorsque qu’il faut changer le cours d’un match. Pour preuve, Zidane le fait entrer lors de la finale de C1 face à l’Atletico en 2016 et il apporte une fraîcheur et un sacrifice indispensable à son équipe alors harassée par des crampes. Lors de la séance de tirs au but, Vazquez veut assumer son statut de joueur important de l’effectif. Il demande à tirer le premier penalty et le marque. Lucas est à l’aise dans le Real hybride de Zidane puisque le plus souvent celui-ci évolue en contre, ce qui correspond aux qualités de l’ailier Espagnol.
Le Galicien va prendre encore plus d’importance lors des deuxième et troisième années de ZZ au sein du Real Madrid. De plus en plus distancié de Gareth Bale et exaspéré par son attitude et ses blessures à répétition, le Français va répartir le temps de jeu du Gallois entre Lucas et Isco. Il est rare que l’ailier ne participe pas à un grand match de son équipe. Pourtant, assez mystérieusement, Zidane va le laisser en tribune face à la Juventus en finale de la C1. Un coup dur qui ne l’empêche pas de festoyer cette nouvelle victoire comme s’il y avait participé. Lors de la saison 2017-2018 il participe à de nombreux matchs importants en tant que titulaire dans un 442 à plat. Le match retour de quart de finale de C1 au Parc des Princes en est le meilleur exemple.
De l’ostracisme à titulaire indiscutable, Vazquez trace son chemin
L’arrivée de Julen Lopetegui ne va pas faire du bien à l’ailier espagnol. En effet, le Basque veut promouvoir un jeu plus basé sur la possession de balle et le profil de Vazquez ne correspond pas à ce qu’il demande. Ses qualités de vitesse et débordement ne sont plus d’actualités et le canterano passe le plus clair de son temps sur le banc ou en tribune. Il est à l‘époque le seizième joueur en termes de minutes. Il rentre néanmoins à la mi-temps lors de la débâcle du Real Face au Barca (5-1) et réalise une bonne entrée au vu des circonstances.
Suite à ce match Lopetegui est destitué et l’avenir semble s’annoncer un peu moins sombre pour Vazquez. Lorsque Solari prendre la tête de l’équipe première il met tout de suite au clair ce qu’il veut faire avec. Il souhaite une équipe qui va vite vers l’avant, qui est compacte défensivement et solidaire dans le repli défensif. Mais plus que tout, l’Argentin veut faire jouer ceux qui seront le plus en forme. Il dispose pour cela d’un joueur de choix pour le mettre en application : Lucas Vazquez. De par son travail et sa débauche d’énergie sans faille l’Espagnol devient vite indispensable à l’entraîneur merengue. Si Vazquez est titulaire c’est également pour des raisons tactiques.
En effet, son sens du sacrifice permet à l’équipe de se replier en 442 en phases défensives et ainsi d’être plus compacte et plus difficile à manoeuvrer. Son repli permet à Carvajal de ne jamais être en situation de 2 vs 1 ce qui est souvent le cas lorsque Bale est titulaire. Il permet également à ses compères d’attaque, Benzema et Vinicius de rester plus haut sur le terrain et d’économiser leur forces. De plus, il est l’une des rampes de lancement des contre-attaques madrilènes et son entente avec Carvajal fait des ravages. Il est le joueur dont avait besoin Solari pour rendre son Real Madrid possible. S’il est moins bon techniquement qu’un Isco ou un Asensio, l’ailier offre un travail qu’aucun autre joueur de l’effectif peut offrir. De plus, Lucas tire également parti des nombreuses blessures de l’effectif dans le secteur offensif, de la situation particulière d’Isco et de l’ostracisme de Brahim Diaz pour se faire une place dans le trio offensif. Trois mois après la prise de poste de Solari, Vazquez est le quatrième joueur en termes de minutes disputées.
Vazquez le joueur le plus « solariesque » du Real Madrid
Nul doute que dans la figure de Lucas Vazquez Santiago Solari doit se revoir 17 ans en arrière. Lui non plus n’était pas le meilleur joueur de l’équipe, ni le plus technique ou le plus physique face à des monstres comme Zidane, Figo, Ronaldo ou encore Raul. Pourtant, dans ce Real des galactiques, l’indiecito était extrêmement apprécié grâce à son abnégation, son travail. Á chaque fois qu’il était sur le terrain il a apporté quelque chose. Ce qui lui a d’ailleurs permis de disputer la finale de Glasgow en 2002 en tant que titulaire. Il est même décisif puisque c’est lui lance Roberto Carlos dans la profondeur avant qu’il ne centre pour la volée somptueuse de Zidane. Une situation et un rôle de second couteau qui n’est pas sans rappeler l’aventure de Vazquez au sein des merengue. Lui non plus n’est pas le plus technique ou le plus bankable, mais en terme d’abnégation et de sacrifice, peu lui arrivent à la cheville.
Après avoir longtemps navigué entre deux eaux durant son parcours au Real, Vazquez est plus titulaire que jamais sous les ordres de Solari. Alors que les merengues affrontent une semaine cruciale pour l’avenir de leur saison, l’ailier Espagnol devrait commencer ces matchs comme titulaire. S’il ne promet pas du spectacle, en revanche il garantit du sacrifice et du travail obscur. Et ça le Real va en avoir besoin.
Miguel Hernandez
@Mig19Hernandez