Copa del Rey – Valence-Betis : Onze années de frustration et un espoir royal

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Opposé au Real Betis, jeudi soir, à Mestalla, en demi-finale retour de Copa del Rey, Valence, venu chercher un excellent nul à l’aller (2-2), peut se qualifier pour sa première finale toutes compétitions confondues depuis onze années et son succès lors de l’édition 2008. Un tel résultat serait une libération pour un club en quête de son lustre perdu.

Certains appellent ça « la malédiction Koeman ». D’autres, plus terre-à-terre, y ont vu le long déclin d’un club instable, mais qu’ils aiment plus que tout. La très longue série sans voir Valence se présenter lors d’une finale va peut-être prendre fin jeudi soir aux alentours de 23h00. Ou plus tard si une prolongation, et peut-être plus, viennent s’inviter au dîner. Mais peu importe le scénario, Valence dispute face au Betis le match le plus important de sa saison, celui qui peut tout changer psychologiquement. Avec recul, il dispute surtout son match le plus important depuis plus d’une décennie. Le projet de Peter Lim peut rebasculer du bon côté.
Face au Betis, en demi-finale retour de Copa del Rey, le pensionnaire du Camp de Mestalla s’avance en position de favori pour rejoindre l’un des géants de la Liga – le FC Barcelone – en finale de la compétition. Son match aller est passé par-là (2-2) et il a renforcé sa candidature. Mené 2-0, contre le cours du jeu, le club ché est allé chercher un nul avec les tripes et confirmé qu’il avait définitivement le profil d’une équipe de coupe. Une équipe qui sait endurer, fait des erreurs, mais qui ne lâche jamais. Elle finit toujours par trouver son chemin.
Ce nul arraché dans le temps additionnel grâce à l’excellente entrée de Kevin Gameiro, expert ès coupe, a fait un bien fou aux hommes de Marcelino, mais aussi lessivé les esprits. Hormis en Ligue Europa, Valence ne gagne plus en Liga et stagne à nouveau au classement. Ce match aller a, lui, symbolisé les hauts et les bas vécus par les hommes de Marcelino depuis le début de la saison. On y a vu de l’équilibre, des erreurs qui ont coûté cher, des choix discutables, mais aussi du bon coaching et des hommes en mission, capables de tout. Quand Valence évolue en coupe, il n’est pas la même équipe qu’en Liga. Ses qualités de base sont adaptées à ce type de rencontre. Valence en coupe, c’est surtout une citadelle que seule la Juventus a fait tomber. En copa, Ebro, le Sporting de Gijón et Getafe sont tous tombés. En Europe : Berne, Manchester United et le Celtic ont aussi plié le genou.

Epaules solides et tête froide

« Ce match il va se jouer avec deux facteurs : avec la tête et le coeur. Mais dans cet ordre. Si la tension ne nous joue pas un mauvais tour, il faudra tout mettre en place pour pouvoir offrir notre meilleur visage« , a analysé Marcelino en conférence de presse. « On est actuellement dans une bonne dynamique au niveau du jeu, on a notre public derrière. On veut tous aller en finale. Il faut réussir à maîtriser cette force pour ne pas qu’elle se transforme en anxiété. Lors des moments difficiles, et il y en aura, il faudra qu’on sente l’appui du public. »
Avant de perdre ou gagner en finale, Valence va devoir se sortir des griffes du Betis. Eliminé en 16e de finale de Ligue Europa à cause d’un gros excès de confiance, et par un Stade Rennais tenace et efficace, le club andalou peut se remettre à l’endroit grâce à un simple match. Et pas n’importe lequel. Un match qui peut le conduire à jouer une finale de Copa dans son antre du Benito-Villamarin. Sonné par son incapacité à défendre son avantage à l’aller, le club verdiblanco apparaît trop peu équilibré pour faire trembler les hommes de Marcelino devant leur public.
Mais sa gestion intelligente de la possession de balle et sa faculté à créer du jeu dans le camp adverse, tâche remplie par e duo Sergio Canales-Giovani Lo Celso, sont des armes dangereuses. Le Betis c’est avant tout une bête blessée. Et ça mord une bête blessée. « L‘équipe qui défendra le mieux passera, mais il faudra avoir l’esprit à gagner ce match« , a observé Marcelino. « On sait comment faire mal, on connaît aussi nos faiblesses par rapport à eux. C’est une équipe dangereuse. »

En quête d’une première finale dans sa carrière d’entraîneur, Marcelino joue lui très gros. Il joue sa crédibilité à emmener le club tout en haut, et ne pas rester cet homme qui redresse seulement des maisons en morceaux. « Je suis satisfait du travail produit, content de l’apport des mes joueurs. Dimanche (contre Leganés, 1-1, ndlr), on n’a pas gagné, mais je suis persuadé qu’ils ont tout donné pour. On travaille beaucoup. On a une des meilleures équipes dans beaucoup de domaines, excepté en efficacité devant le but« , a ajouté l’Asturien. « Mais c’est un secteur du jeu que l’on a amélioré depuis décembre. (…) Je n’ai aucun doute concernant l’équipe, je ne vois pas de « nuages » au-dessus d’elle. Je préfère être dans la tranquillité et l’équilibre. Et en ce moment, je suis tranquille. »

Onze années

Plus parvenu en finale de la compétition depuis 2008, date du dernier titre dans son histoire, Valence a surtout besoin de regoûter aux jours qui précèdent une finale, au Jour-J et aux émotions vécues lors des cérémonies d’après-match. C’est un processus important et il l’est que de remporter un titre. Pour certains des hommes de Marcelino, cette Copa version 2019 offrira une opportunité peut-être unique de disputer une finale avec l’écusson orné de la chauve-souris. Pour d’autres, cela les ôtera d’un poids qu’ils ont dû mal à porter.

Bloqués psychologiquement par ce qui est devenu un objectif au fil des semaines, alors que la direction voulait jeter la compétition à la poubelle à cause de la C1, les joueurs de Valence ont un immense poids à porter sur leurs épaules : celui de ramener le VCF définitivement sur le devant de la scène. La vraie, la seule. Celle que tout le monde regarde. Les onze années d’attente ont éreinté le public, obligé de se contenter de miettes ou de déceptions. Cette demie retour peut aussi marquer les retrouvailles définitives entre une équipe et son public. Deux amoureux qui ne comprennent pas toujours, surtout cette saison. La plus étrange vécue depuis bien longtemps.

Il y a cinq ans, en demi-finale retour de Ligue Europa, le bonheur de regoûter aux joies d’une finale avait été brisé par un certain Stéphane M’Bia, joueur du Sévilla FC et auteur d’un but tellement cruel dans le temps additionnel. Bourreau d’une équipe expertes en remontada et autres tours de magie, le Camerounais hante encore la pelouse du vieux stade de Valence. La vérité, c’est que le VCF n’aurait jamais dû attendre onze années avant de rejouer une finale. Mais on ne refait pas l’histoire.

Cette fois, c’est un autre Séville qui se présente, le rival, celui qui se pare de vert et blanc. Mais le clin d’oeil reste tout aussi fort. La ville andalouse se dresse à nouveau contre le Valencia CF, géant endormi. Parfois absent, mais toujours fidèle quand il a fallu répondre présent, le public de Mestalla sera le juge de paix de ce match différent. Il donnera le ton, il aidera ses troupes à se relever et à franchir cet écueil. Ce match, tout banal puisse-t-il paraître de l’extérieur, est le plus important de l’ère Lim. Le plus important depuis onze longues années. Onze années. Que le temps passe vite.

Les groupes 

Valence : Un seul absent : Ezequiel Garay. Touché à la cuisse droite lors du 16e de finale retour de Ligue Europa face au Celtic, le défenseur argentin est absent pour un gros mois. Marcelino a décidé de convoquer tous ses joueurs disponibles. Geoffrey Kondogbia (cheville) et José Gayà (nez cassé) ont franchi le cut. Marcelino devrait aligner le meilleur onze possible pour ce match. Seule inconnue : la charnière centrale. Gabriel Paulista, Facundo Roncaglia et Mouctar Diakhaby vont se disputer les deux places dans l’axe. Dans la cage, Jaume Doménech sera titularisé.

Real Betis : Quique Setién a emmené tout son groupe à Valence, excepté Junior Firpo (déchirure de la cuisse). S’il ne sera pas titulaire, Cristian Tello devrait refaire son apparition en compétition.

Les XI possibles

Valencia CF (Marca)

Betis (Marca)

Les chiffres à connaître 

7 – C’est le nombre de défaites de Valence à Mestalla face au Real Betis dans toute son histoire (6 en Liga, 1 en Copa de la Liga en 1986 en 72 rencontres). Le Betis n’a battu Valence qu’une fois depuis 30 ans dans son antre, c’était en septembre 2016 en championnat (succès 2-3).

5 – C’est le nombre de demi-finales jouées par Valence, toutes compétitions confondues, depuis une décennie. Le club espagnol n’est d’ailleurs jamais parvenu à franchir ce cap. Sa dernière présence en finale d’une compétition remonte à 2008, en Copa del Rey (succès 3-1 contre Getafe à l’Estadio Vicente-Calderón) qui est à ce jour son dernier titre remporté.

3 – Trois, comme le nombre de demi-finales de Copa del Rey disputées par Marcelino García Toral. Le technicien asturien a la particularité d’avoir emmené trois équipes différentes dans le dernier carré de la compétition : le Racing Santander (2007/2008), Villarreal (2014/2015) et Valence (2017/2018).

Valencia-Sports @Vlc_Sports 

 

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