Dans le football, on aime chercher les raisons à la domination d’une équipe sur un championnat. On entend parler de budgets importants, de centre de formation au fonctionnement optimal, d’un excellent management du staff technique ou d’un effectif de grande qualité mais aussi malheureusement, d’avantages liés à l’arbitrage. Généralement, les supporteurs crient au complot et sont affublés d’être de mauvaise foi. Pourtant en Espagne, les plaintes concernant les décisions arbitrales en faveur du Real Madrid et du FC Barcelone sont constantes depuis des décennies mais de plus en plus nombreuses ces derniers mois. Généralement, elles interviennent lors des rencontres contre des équipes plus modestes. Avant les deux chocs de ce double Clasico, Furia Liga a tenté d’exposer la situation.
Malgré sa récente mise en œuvre, le VAR ne répare pas les erreurs d’arbitrage. Certes, il améliore légèrement la perception sur quelques situations litigieuses. Que cela soit dans les différentes compétitions où il est mis en place, l’arbitrage vidéo a prouvé qu’il n’était pas fiable à 100%. En Liga, c’est bien le cas et malgré des dizaines de ralentis, certaines décisions sont apparues aberrantes tant il était évident qu’il y avait tromperie. Ses détracteurs le clament depuis longtemps, l’action en images arrêtées ou en situation réelle est quoi qu’il arrive interprété par un arbitre. Ce dernier est une personne avec son propre regard et peut donc se tromper. « L’erreur est humaine » dirait l’autre.
Le VAR, symbole d’inefficacité
Et il est bien là le problème. Une erreur à vitesse réelle est tolérable et tolérée même si les émissions d’après match en font le sujet principal de leur plateau TV avec des multiples ralentis. Depuis l’introduction du VAR, la donne change car l’arbitre est assisté d’une technologie qui permet à des milliers de spectateurs, en même temps que lui, d’interpréter l’action, la faute, le but ou le hors-jeu. Dans ce contexte, La tolérance n’existe plus car la personne assise dans son fauteuil, au coin du feu, se sent aussi légitime pour juger la situation que l’arbitre central. Ici, on ne tient pas compte du contexte ou de la fatigue.
A cela, on peut rajouter parfois même une méconnaissance des lois du jeu et vous avez tout une frange de la population qui se sent juge. Mais quand les erreurs sont flagrantes malgré les milliers de ralentis, les observateurs se sentent dupés et des clubs comme le Real ou le Barça sont pointés du doigt. Ajouter à cela l’information instantanée via les réseaux, la rivalité entre les deux grands d’Espagne s’en retrouve exacerbée. Pourtant, on en revient toujours au même constat, le Real Madrid ou le FC Barcelone semblent être avantagés. Comme plusieurs images valent mieux qu’une longue tirade, nous avons retracé différentes situations polémiques qui se sont déroulées cette saison.
-1) Doukouré de Levante effleure Casemiro, ce dernier tombe au sol en hurlant de douleur. Penalty pour le Real Madrid, match remporté par les Merengues.
-2) Lors du derbi entre l’Atlético et le Real Madrid, Casemiro est cette fois, l’auteur de l’accrochage sur Morata. Bien que le croc-en-jambe existe, l’arbitre ne sifflera pas penalty en faveur des Colchoneros.
-3) Dans le match polémique entre Levante et le Real Madrid, l’arbitre Iglesias Villanueva ne pénalise pas Carvajal pour cette faute sur Morales. Le joueur de Levante se présentait seul face à Courtois. On jouait la 19e minute et l’arbitrage vidéo n’a pas été demandé.
-4) Action de Suarez qui s’est soldée par un but
-5) Messi tombe, l’arbitre bien placé siffle penalty. Il n’est en aucun cas touché par ses adversaires
-6) La faute sur Vinicius a lieu en dehors de la surface mais l’arbitre siffle penalty
Après avoir scruté ces différentes images, on peut dire unanimement que l’arbitre a mal interprété la situation. Seul le supporteur aveuglé par son équipe niera l’évidence. Nous avons choisi ces 6 séquences car elles se sont conclues par un but et un résultat positif. Cela permet de mieux comprendre la montée de boucliers des autres clubs espagnols qui se sentent lésés. Toutefois, en réalité, les erreurs sont beaucoup plus nombreuses et encore plus quand on se penche sur les saisons précédentes. C’est un fait, un constat mais c’est aussi incrusté dans la moelle épinière de ce sport. Il y en a toujours eu et il continuera toujours d’y avoir des erreurs.
Cette année, ces actions litigieuses portent davantage à polémique quand on sait que le corps arbitral a en sa possession un outil technologique qui permet de les réduire. Mais à la manière de la « formidable » Goal Line Technology, on est loin du zéro doute et à part casser le rythme d’un match, elle n’est efficace que très rarement. Les puristes crieront « heureusement », les amoureux de la droiture parleront « d’injustice ». En attendant une solution miracle qui n’est pas près d’arriver: les arbitres continueront de se tromper, le Real Madrid et le FC Barcelone seront toujours les deux grands d’Espagne, et le sujet fera beaucoup parler.
Par Jé Pintio (@JePintio)