Son arrivée avait fait couler beaucoup d’encre. Pris en grippe par une partie de l’Afición de l’Atleti, arrivé avec l’étiquette « joueur du Real Madrid », Álvaro Morata n’était pas du tout en terrain conquis dans cette partie de Madrid. Pourtant après ses premières foulées avec le maillot rojiblanco, l’évidence a sauté aux yeux : l’international est au niveau et aide beaucoup les Colchoneros. Retour sur les débuts de l’ancien de la Maison Blanche chez el eterno rival.
Lors de l’officialisation de sa signature, les questions ont fusé autour de l’arrivée de Morata à l’Atleti. On se demande déjà si il va réussir à être au niveau tout de suite. Les Madrilènes sont engagés dans une course contre la montre avec l’optique de la finale de Ligue des Champions au Wanda. La greffe de Morata doit être rapide. Diego Costa n’est toujours pas revenu et les Colchoneros manquent clairement d’un second buteur pour épauler Grizou et rééquilibrer un 442 boiteux. À cette recherche de résultats immédiats, se greffe l’emballage autour de cette signature. Morata est un produit made in Real malgré le passage du buteur dans le centre de formation de l’Atleti, sa signature suscite un sentiment de révulsion du côté du Frente Atlético notamment. Les moins sont bien plus présents que les plus et on se dit que l’Atleti s’est peut-être encore une fois trompé. Pourtant très vite, Morata a mis tout le monde d’accord.
Morata, buteur prise rapide
Son premier match, Morata le joue début février. Titulaire dans un match bourbier face au Betis, le buteur ne va pas se montrer vraiment à son aise. Les Andalous ont fait tourner, mais l’Atleti ne réussit pas grand chose et va perdre ce match. Morata est en phase de reprise après de longues semaines sans jouer. Son jeu est décortiqué, on apprécie ses déplacements mais le déchet est important. On lui laisse du temps mais Morata est épié et il le sait.
Son deuxième match est un choc : Un derbi de Madrid face au Real. Dans un Wanda incandescent qui ne regarde pas Morata mais fustige Courtois, l’idole déchu depuis son passage au Real. Morata qui sort de 90 minutes face au Betis débute encore une fois. Il continue de se montrer intéressant malgré le marasme dans lequel est l’Atleti. Sans Rodri, les hommes du Cholo vont s’écrouler mais Morata va marquer. Un but formidable vers l’heure de jeu. Un but qui aurait dû permettre à l’Atleti d’égaliser. Un enchaînement 5 étoiles qui est refusé pourtant pour un hors jeu tendancieux. Morata sort la mine basse à la 70e minute. Les doutes autour de sa signature se sont entièrement dissipés ou presque mais manque toujours ce but, pour valider ce retour en forme. Et il va tarder.
M(orata) le maudit ?
Diego Costa court toujours physiquement, Simeone ne prend pas le risque de le relancer trop tôt. Morata est donc encore titulaire face au Rayo. Encore une fois, Alvaro va se montrer intéressant dans une période compliquée pour l’Atleti. Dans le jeu, l’intégration de Morata arrive dans le pire moment pour les Colchoneros. Les Madrilènes ne sont pas intéressants et enchaînent les purges. L’absence de Koke est préjudiciable et l’organisation offensive des rojiblancos est désastreuse. Pourtant Morata se montre, dezone et occupe son couloir pour palier à l’absence d’ailier de métier. Il résout de nombreux problèmes et fait le job.
#ChampionsLeague🏆 | #LaChaaampions 🎼#Atleti 0-0 #Juventus
❌ ¡Gol anulado!
Morata la mandó a guardar de cabeza.
🧐 La jugada fue revisada en el VAR y el árbitro señaló falta del jugador del Atleti por un empujón sobre Chiellini.pic.twitter.com/AHW7WXxehk
— Nación Deportes (@naciondeportes_) February 20, 2019
Cependant ce but se fait toujours languir. Face au Rayo, c’est Griezmann qui marque le seul but du match. Face à la Juve dans le match le plus important de 2019, Morata voit sa nouvelle formation grignoter les Italiens du banc. Diego Costa est lancé dans le grand bain et Morata ne jouera que 30 minutes. Durant cette demi heure, Morata va tout de même réussir à faire trembler les filets. Encore une fois cependant, son but est refusé. On parle de malédiction, ce but se refuse à lui. Vient ce match face à Villarreal pour le compte de la 24e journée. Le niveau du buteur espagnol n’inquiète plus personne, mieux on s’est fait à sa présence dans les travées du Metropolitano. Le nouveau stade n’est pas encore prêt à chanter à la gloire du nouveau buteur mais Morata montre qu’il est là pour apporter quelque chose de notable et il le fait bien.
Morata, le joueur qu’il manquait à l’Atleti ?
Face au sous marin jaune, l’Atleti déroule son jeu. Intéressant balle au pied, le jeu des rouges et blancs asphyxie petit à petit le 532 de Javi Calleja. Sauf que le verrou ne saute pas. Morata dezone, propose des solutions et occupe parfaitement son morceau de terrain. Arrive un ballon aérien, Alvaro prend le meilleur sur son vis à vis mais Asenjo réussit une parade monumentale. Le buteur se prend la tête. On le pense maudit, après le but refusé dans le Derbi et en Champion’s voilà que c’est Asenjo qui sort le grand jeu. Morata voit toujours son compteur être bloqué.
https://twitter.com/EboAA1/status/1099699580688654336?s=19
Quelques minutes plus tard, après un centre à ras de terre tendu c’est pourtant lui qui reprend victorieusement le cuir. D’une superbe frappe, Morata fait enfin trembler les filets et célèbre face au virage qui rugit de bonheur. On joue la 31e minute et le dernier blocage autour de la signature de Morata disparaît. Le buteur est en train de se faire accepter par une afición pourtant très exigeante. Dans le jeu, il propose des choses très intéressantes et rend bien des services à une animation offensive encore balbutiante. Morata semble armé pour réussir son pari de se relancer chez lui, à Madrid. Avant de soulever la Ligue des Champions en mai ?
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13