Le retour de Cazorla chez lui, à Villarreal était écrit avec un fil d’or. Tout le story telling autour de cette signature était planifiée et on s’attendait tous à une fin heureuse. Quand lors de la première journée de Liga, le nom de Santi Cazorla est apparu du côté des titulaires du sous marin, chaque amoureux du football a lâché un petit sourire. Le magicien était de retour, mais dans quel état ? Réponse après plusieurs mois de compétition pour El Mago.
À la 73e minute de cette 1ère journée de Liga, quand Cazorla est sorti sous l’ovation du public, les premières questions ont fusées. Passé la satisfaction de voir un football exceptionnel sorti de son long tunnel de souffrance pour regouter au terrain, la dureté de l’instantanéité du football est très vite réapparue. Quel avenir pour Cazorla ? Quelle place dans la hiérarchie du sous-marin ? Après être réapparu sur le rectangle vert, son objectif, Santi va t’il réussir à supporter de nouveau l’exigence quotidienne du football sur le long terme ?
Une montée en puissance inverse à la courbe de performance de Villarreal.
Rapidement les premiers doutes sont effacés. Il y’a un Villarreal avec et un sans Cazorla. Même si il a encore du mal à multiplier les course, Santi a une telle science du football qu’il résout les problèmes de Villarreal sans beaucoup bouger. Et des problèmes, le sous marin en a beaucoup cette saison. Alors que Cazorla alterne entre des bouts de matchs et des titularisations, Villarreal coule à pique. Sans idée et avec un 442 diamant peu intéressant, les hommes de Calleja déçoivent.
Villarreal perd peu mais gagne rarement. Engagé sur 3 tableaux, le sous marin réussit de belles choses en Europe mais il se rapproche de plus en plus de la zone rouge en Liga. Cazorla alterne entre une position d’ailier et un poste plus central en fonction des schémas. Tireur de coups de pieds arrêtés attitré il joue de plus en plus de minutes et Cazorla réussi maintenant à multiplier les courses à hautes intensités. Pourtant les douleurs sont encore là. Mais Santi a appris à vivre avec, depuis qu’il est joueur il les côtoie. Sa longue convalescence lui a permis de les apprivoiser. Ce retour en forme suscite une nouvelle fois l’admiration des médias et du monde du football. Déterminant sportivement, Santi évoque même la possibilité de prolonger son bail et ne veut pas parler de retraite à court terme.
Pour El Pais, il était revenu sur son quotidien de footballeur revenu des enfers. « J’ai toujours des douleurs qui me mettent mal à l’aise mais elles ne me limitent pas beaucoup et chaque jour je me sens mieux. Je me demandais si je rejouerais au football plusieurs fois au cours de la blessure. Il m’est parfois arrivé de penser à jeter l’éponge parce que je n’avais pas progressé, mais la vérité est que je me suis battu pour essayer d’être à ce niveau et de montrer que je pourrais approcher du niveau que j’avais avant la blessure. Chaque jour, je suis plus optimiste. J’ai toujours été un peu têtu. En fin de compte, je voulais jouer au football à nouveau et j’y ai toujours cru, et j’ai réussi. »
Le départ de Calleja et le match face au Real, point d’inflexion pour Cazorla.
Mi-décembre, Calleja est remercié faute d’avoir réussi à trouver une formule gagnante. Luis Garcia Plaza arrive en remplacement. Son style est bien plus strict et axe sur la défense que son prédécesseur. Les résultats ne s’améliorent pas et son 4231 ne porte pas ses fruits. Cependant dans cette période toujours très troublée pour le sous marin, Cazorla confirme son statut de titulaire indiscutable. Indéboulonnable sur son côté gauche, l’asturien a dissipé tous les doutes sur sa capacité à répéter les efforts. Le magicien enfile maintenant un nouveau costume. Fini l’ensemble noir et le haut de forme, Santi doit être le guide de Villarreal et conduire son club à une permanence en Liga. Luis Garcia confie : » Santi est un joueur qui est l’exemple même de ce que représente ce club. Pour nous c’est très important »

Face au Real, pour le premier match de 2019, Santi va s’offrir un doublé et confirmé qu’il est définitivement le nouveau shérif en ville. Pourtant Villarreal ne redresse pas la barre et Luis Garcia est licencié moins de 50 jours après son intronisation. Le sous marin est toujours relégable et le retour de Santi qui devait être une fête tourne au désastre. L’ancien gunner n’y est pour rien, mais Roig qui se faisait une joie de revoir son chouchou au Madrigal sait que l’heure est grave. A la surprise générale, alors que l’effectif qui ne semblait pas avoir lâché Luis Garcia Plaza le président du club rappel Javi Calleja à la rescousse. Comment un garçon qui n’avait jamais trouvé la clé avant peut être l’homme clé d’un retournement de situation 50 jours après ?
Cazorla, patron du 532 de Calleja.
Pourtant 4 matchs après son retour, Calleja confirme que Roig a eu raison de lui refaire confiance. Villarreal n’a toujours pas perdu sous ses ordres, n’a encaissé qu’un but et a surtout infligé un cinglant 3-0 en Liga au 4e : Seville. Toujours relégable, l’ambiance évolue autour de la Ciudad de Villarreal. La tension se dissipe et l’espoir d’une fin de saison tonitruante émerge. Au milieu de tout ça : un changement de système déterminant et un Cazorla avec ses plus beaux habits.
Calleja avait avoué qu’il avait regardé tous les matchs de Villarreal sous Luis Garcia Plaza. Comme si il voulait voir ce qu’il n’avait pas vu du banc ou comme si il se doutait que le sous marin allait revenir à lui. La première disposition du nouveau ex-coach est simple : trancher enfin dans le vif. Une chose déjà amorcée par Plaza mais jamais envisagé lors du premier mandat de Calleja. Fini le 442 ou le 4231 place au 532. Chaque joueurs se retrouvent dans de meilleures dispositions et surtout : Cazorla est dans le cœur du jeu.
Associé souvent à Fornals ou un milieu plus travailleur et sécurisé par Iborra en sentinelle, Santi rayonne. Décisif et inspiré sur coup de pieds arrêtés, l’ancien gunner est indissociable du retour en forme de Villarreal. Solide, ambitieux et élégant avec le ballon, Cazorla a toujours son sourire mais cette fois il ne cache plus un mal être profond mais retranscrit un sentiment de bien être. Villarreal n’est toujours pas sauvé mais Santi évoque l’avenir, une prolongation de contrat et une volonté farouche de rattraper le temps perdu. Pour El Pais il confie : « Je ne me demande pas s’il me reste un an ou deux. Je me sens bien et j’espère continuer à jouer encore plusieurs années à un bon niveau. Je ne considère pas le retrait à court terme. » et rajoute « Je dois profiter du moment présent. Mais je suis exigeant et je veux continuer à m’améliorer. J’ai encore des douleurs et je veux les enlever et être mieux. Je pense que je peux améliorer le niveau de l’avenir « L’ancien boss de Villarreal a retrouvé son chez lui, pour redevenir le leader de SON club, pour notre plus grand bonheur, avec encore une fin heureuse ?
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13