Deux projets totalement différents vont s’affronter dans un Villamarin qui s’annonce bouillant ce dimanche 17 février à 20h45. D’un côté le Betis, qui fait tout pour redevenir un grand d’Espagne sous la houlette d’un Quique Setien en progression. De l’autre, Alaves, petit club basque doté d’un stade magnifique qui s’impose depuis quelques mois comme un outsider crédible pour l’Europe sans investir de millions. Présentation d’un choc qui s’annonce magnifique entre deux styles différents.
3 petits points séparent Alaves et le Betis. Les Basques sont devant, légèrement et sont à la recherche d’une nouvelle dynamique pour aborder au mieux cette fin de saison. En face, le Betis joue sur tous les tableaux. Engagés encore en Copa et en Ligue Europa, les Andalous peuvent rendre cette saison exceptionnelle, mais aussi tout perdre tellement leur marge de manœuvre est fine. Ce match sera aussi particulier pour Inui, qui retrouve un club où il n’a jamais pu s’imposer. Setienismo vs Abelardismo, présentation.
Betis : jeu de position et équipe unilatérale
On l’a encore vu cette semaine en coupe d’Europe, le Betis dispose d’un jeu léché et de joueurs de grands talents. Sur la pelouse du Stade Rennais, le Betis a pourtant montré beaucoup de ses faiblesses. Durant les 20 minutes où les Bretons ont pressé les Andalous et les ont asphyxiés, les verdiblancos n’ont jamais pu exister et ont été très rapidement mené. C’est une constante, le Betis a un jeu magnifique mais il doit être mis en place dans certaines conditions, sinon il s’effondre et rien le ne retient. Contrairement à Getafe par exemple, les hommes de Setien n’ont pas de plan B, et vont tout faire pour mettre en place leur jeu, même si tout va mal.
Un entêtement qui a fonctionné face à Rennes. Alors que les Français avaient baissé le pied, le Betis a pu se mettre dans son circuit préférentiel. Des redoublements de passes, des centraux et une sentinelle relativement libres ce qui a permis de solidifier tout le bloc et surtout d’être constamment dangereux. L’entrée de Lainez a aussi été déterminante par sa capacité à générer des décalages et apporter de la folie. Ses courses et ses changements de rythmes imprévisibles ont magnifié une organisation réglée comme une horloge suisse. Le Betis n’est pas invincible, mais si on le laisse exister et dérouler son jeu, il est très compliqué à stopper.
Alaves : défense de fer et Cholismo
Quand le Betis est unilatéral, Alaves et bien plus apte à s’adapter. Surtout, même si l’organisation reste stricte, Bordalas est capable d’apporter énormément de variations dans son jeu. Souvent à domicile il met en place son fameux 442 rouleau compresseur qui use les adversaires avant de le voir craquer sur un coup de pied arrêté ou un contre rondement mené. Dans les gros matchs, c’est un 433 qui est sorti. L’objectif de ce changement est simple. Bordalas ne veut pas perdre la bataille du milieu et donc renforce cet axe stratégique pour lui. Ensuite les ballons sont catapultés sur Calleri qui doit faire parler son physique pour trouver ensuite un ailier qui va aller fixer la défense.
Ce jeu relativement simple à expliquer est compliqué à bloquer. Dans la droite lignée du style basque, Alaves est une équipe accrocheuse, qui sait souffrir et surtout être lucide quand il faut devant. Même si Calleri n’est pas le garçon le plus à l’aise devant les bois, sa débauche d’énergie sert ses coéquipiers qui affrontent des défenseurs usés par le physique de l’Argentin. Avant c’était Ibai et Jony les deux flèches sur les côtés, maintenant c’est Jony et Inui. Les deux ont des styles similaires, quand Ibai était plus un créateur Inui doit jouer en rupture. C’est dans cette filière qu’il a impressionnée tout le monde à Eibar. Alaves qui a mis fin à sa mauvaise passe en battant Levante le week-end dernier pourrait lancer une série et distancer encore un peu plus le Betis.
XI de gala pour Alaves, de la rotation coté Betis ?
Le Betis qui enchaîne les matchs depuis début janvier fait régulièrement tourné son effectif pour garder tout le monde mobilisé et surtout éviter une cassure physique. Bien-sûr il est difficile d’envisager une rotation aussi importante que face à Leganes par exemple, mais des joueurs devraient être ménagés ou au repos. Bartra toujours court physiquement ne devrait pas débuter. Carvalho devrait lui aussi être laissé au repos. Lainez devrait débuter et Francis aka l’homme sans pied gauche devrait être titulaire en latéral gauche pour palier la blessure de Junior. Au milieu; Kaptoum auteur de bonnes prestations pourrait débuter.
En face, qui dit gros match dit 433. Logique, avec Calleri en pointe et Inui-Jony en soutien. Au milieu un trident : Pina-Wakaso-Manu Garcia. Derrière, Ximo devrait être titulaire à droite comme dans chaque grosse affiche.
XI probables
Betis
Alaves
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13