Il n’est pas inhabituel ces derniers temps de voir cinq canteranos sur le banc de l’Atlético de Madrid. Assez surprenant tout de même pour un club qui joue le haut de tableau de Liga et prétend à la Champion’s League d’avoir un banc aussi inexpérimenté. Malgré tout, force est de constater que les nombreuses blessures qui déciment l’équipe entraînée par Diego Simeone ont cet aspect positif : elles offrent l’opportunité de se montrer à des jeunes joueurs de l’Atlético B. Ces promesses représentent l’Atlético de demain. Présentation de ces cinq pépites qui patientent régulièrement sur le banc du Metropolitano.
Joaquín Muñoz (19 ans)
Originaire de Málaga, Joaquín Muñoz joue depuis 2016 sous le maillot rojiblanco dans les catégories inférieures du club. Après plusieurs convocations avec l’équipe première cette saison, il a eu l’occasion de débuter officiellement en fin de match contre Huesca. Bien que droitier, Muñoz est à l’aise des deux pieds ce qui lui permet de jouer sur n’importe quel côté. Titulaire indiscutable avec l’Atlético B, il se positionne en tête des meilleurs buteurs du filial. Sa vitesse, son explosivité et sa capacité à être dangereux avec des espaces devant lui font de Muñoz une des sensations de l’équipe entraînée par Oscar Fernández. Il porte cette saison le numéro 47 avec l’équipe A et représente une alternative plus que valable pour dynamiser les fins de matchs. Cependant, il sera nécessaire qu’il adapte et varie son jeu déséquilibrant qui fait moins la différence en Liga qu’en Segunda B.
Antonio « Toni » Moya (20 ans)
Celui qu’on appelle communément « Toni » Moya a eu l’occasion de débuter officiellement en 2017 avec la première équipe en Copa del Rey contre Elche. Cette année, il a disputé une mi-temps contre le modeste Sant Andreu en Coupe au poste de défenseur central alors que le canterano évolue normalement au milieu de terrain. Son unique participation a été décevante et n’a pas rendu compte des caractéristiques du jeune joueur. Le milieu a des qualités techniques qui lui permette de se projeter vers l’avant sans problème et de tenter sa chance depuis les 16 mètres. Né dans les îles Baléares, il se rapproche d’un Saúl Ñíguez dans sa manière de jouer en tant que box-to-box. Il s’assume au moment de porter la balle et prend ses responsabilités quand il faut tirer. Même s’il lui manque encore l’agressivité que requiert le haut niveau, Toni Moya est un grand espoir qui a une belle carrière devant lui.
Victor Mollejo (18 ans)
Débuter en Liga à 17 ans contre Huesca n’est pas donné à tout le monde. Victor Mollejo a les projecteurs braqués sur lui depuis de nombreuses années. Son pied gauche fait rêver ceux qui suivent l’académie de l’Atlético et son jeu attractif risque de conquérir de plus en plus de Colchoneros. Comme Joaquín Muñoz, l’ailier évolue des deux côtés et c’est en jouant en faux pied qu’il met le plus à mal les gardiens adverses grâce à sa frappe puissante. Il a tout ce qu’il faut pour réussir : la vitesse, l’explosivité, une aisance technique qui lui permet d’éliminer facilement. Mais encore une fois, en comparaison avec la Segunda B, la Liga requiert plus de vitesse dans tout ce qu’un joueur entreprend, que ça soit dans la prise de décision ou dans l’exécution. Ses choix sur le terrain ne sont pas toujours bons, il s’enflamme parfois balle au pied, mais le jeune homme né en 2001 a largement le temps devant lui pour corriger quelques imprécisions et exploser sous le maillot rojiblanco.

Francisco Montero (20 ans)
Avec déjà cinq apparitions en Liga, trois en Copa del Rey et deux en Champions League, le gaucher Francisco Montero est le canterano qui a goûté le plus de fois au haut niveau. Le natif de Séville est un défenseur qui évolue de préférence en central avec l’Atlético B, bien qu’il ait été aligné plusieurs fois comme latéral gauche sous Simeone. Montero est un joueur physique, avec une bonne anticipation et un jeu de tête intéressant. Il lui manque cependant un peu plus d’habilité balle au pied, il s’est montré plusieurs fois hasardeux. Être meilleur sous pression est l’axe de progrès le plus important pour Montero afin d’éviter de se débarrasser de la balle bêtement. Il ne faut pas oublier que tous les joueurs présentés sont très jeunes et n’ont mis un pied dans le haut niveau que très récemment. Avec la maturité et l’expérience, surtout dans le cas d’un défenseur, Montero jouera de manière plus posée et deviendra sûrement une garantie dans la charnière colchonera.
Borja Garcés (19 ans)
Borja Garcés est la sensation de la saison parmi les canteranos. Le jeune attaquant doit assumer la lourde comparaison avec un certain Fernando Torres, ce qui met énormément d’espoir sur lui, au point où le Frente Atlético [groupe ultra du club] chante : « Moins de Morata, plus de Borja Garcés » Tout compte fait, ce n’est pas étonnant car l’attaquant combine le talent et un caractère de battant qui correspond à l’identité du club madrilène. De plus, il montre volontiers son attachement au maillot rouge et blanc en embrassant l’écusson après ses buts, de quoi ravir les plus fanatiques. Son début en Liga contre Eibar ne pouvait pas mieux se passer : il évite la défaite à l’Atlético en égalisant en fin de match. Garcés est né pour marquer, il a le sang-froid des plus grands malgré son jeune âge et arrive toujours à se retrouver dans la position idéale pour finir l’action. Il interprète bien les espaces et maîtrise les différentes courses pour demander dans le dos de la défense. S’il arrive à muscler son jeu, Garcés sera sans aucun doute un excellent attaquant car les défis ne lui font pas peur, il gère la pression et sait se montrer décisif peu importe la situation

Le travail de toute une académie
Derrière ces talents, il y a énormément de travail de tous les formateurs de l’académie colchonera. Un savoir-faire qui permet à l’Atlético de Madrid d’avoir un réservoir de qualité et d’éviter de se ruiner en transferts. Koke, Saúl, Thomas, Rodri… De nombreux joueurs de la maison ont réussi à intégrer l’équipe première, en plus de tous ceux qui jouent dans d’autres clubs de Primera et Segunda División. Il ne faut pas oublier tous les autres les joueurs talentueux de l’Atlético B qui ne sont pas présentés ici mais qui représentent eux aussi le futur du club. Oscar Fernández et son staff qui dirigent l’Atlético B sont en grande partie responsables du fait que l’Atlético B soit une des équipes les plus compétitives de Segunda B et que le passage entre la deuxième et la première équipe se fasse le plus facilement possible.
Pablo Sánchez
@pablosanch19