Gai Assulin devait être le nouveau Messi. C’est du moins ce que pensaient tous les techniciens de l’académie blaugrana. Quelques années après l’explosion de la star argentine, les entraîneurs des jeunes du club aimaient répéter au micro des journalistes que leur nouvelle pépite, le crack israélien allait détrôner Leo Messi. Dix ans plus tard, de l’exil à Manchester City à des passages ratés en Segunda, en passant par les tréfonds du championnat kazakh, force est de constater que la grande promesse s’est égaré en cours de route.
En raison de son profil technique et de son petit gabarit, on compare très vite Gai Assulin, né le 9 avril 1991, à la star du club, Lionel Messi. Comme ce dernier, le joueur israélien a excellé dans les catégories inférieures du Barça. Formé à la Masia depuis l’âge de 12 ans, Gai Assulin a une progression qui l’amène à être l’une des pépites les plus prometteuses du club. Son style de jeu, rapide, dynamique et sans peur (tout comme son homologue Bojan) lui vaut le titre de futur joyau de la couronne barcelonaise.
Élevé à la Masia
Le 25 mars 2008, à l’âge de 17 ans, il fait même ses débuts avec l’équipe nationale d’Israël lors d’un match amical contre le Chili. Il devient alors le plus jeune joueur israélien à débuter en sélection. A l’été 2009, il est logiquement appelé à faire la pré-saison avec les A du Barça. Il part en stage en Angleterre, où il dispute plusieurs matchs amicaux avec l’équipe dirigée alors par Pep Guardiola. Il effectue ses débuts officiels avec l’équipe première le 28 octobre 2009 contre la Cultural Leonesa. Un 32e de finale de la Copa del Rey où il joue 59 minutes.

Destination Angleterre : yes or no ?!
En proie à des désaccords avec Luis Enrique, entraîneur du filial blaugrana à cette époque, ou trop pressé d’intégrer pour de bon l’équipe première, la carrière de Gai Assulin va prendre un mauvais tournant. En effet, le nouveau Messi du Barça part pour Manchester City. Chez les Citizens, non seulement sa carrière ne va pas décoller, mais elle va stagner. À Manchester City, il n’a ni joué, ni compté pour ses entraîneurs pendant trois ans. Il est alors transféré à Brighton & Hove, à l’époque en Championship, où il ne dispute que 7 matchs. De retour à City, le club résilie son contrat et le laisse libre.
Santander, Herculés, Mallorca : la poisse en Segunda
En juillet 2012, il arrive au Racing de Santander, une histoire galvaudée car le club est plongé dans une tempête de problèmes économiques et sportifs qui laissent présager une fin difficile. Fraîchement descendu en Segunda, le club Sardinero ne peut éviter une nouvelle chute et tombe en Segunda B à la fin de saison. Victime de plusieurs problèmes physiques qui l’empêchent de jouer régulièrement avec le Racing, Gai Assulin ne s’impose pas.
En 2013-2014, il signe à l’Herculés Alicante alors en Segunda. Le destin se répète et le joueur connait une nouvelle chute au 3e échelon du football espagnol. Une saison plus tard, il signe pour le RCD Mallorca, toujours en Segunda, où sa participation est sporadique. Le club baléare met fin à son contrat de 15 000 euros par mois à l’été 2015.

L’appel de la seconde zone
Après ces différents échecs, Gai Assulin rentre en Israël pour jouer à l’Hapoel Tel Aviv. Nouveau tolet ! En 2016, il retourne en Catalogne et signe à Sabadell, alors en Segunda B. Très proche géographiquement de son point de départ mais si loin très loin du niveau attendu dix ans auparavant… Une saison sans relief, où il brille parfois mais le diamant n’étincelle plus et s’est transformé en une pierre quelconque. Cet été, il s’engage au FC Kairat Almaty au Kazakhstan où il poursuit sa carrière de footballeur professionnel de seconde zone.
Franchir le cap entre la Masia et l’équipe n’est pas donné à tout le monde et rester patient est une valeur cardinale. Pour un Leo Messi, un Xavi Hernández ou un Carles Puyol qui ont su attendre leur tour, combien de Gai Assulin, trop pressé de s’imposer au plus haut niveau, réincarnation du mythe d’Icare ?
Jé Pintio
@JePintio