Mathématiquement, ce n’est pas encore la moitié de la Liga qui a été disputée mais il est vrai que cette trêve hivernale sert de point de repère pour dresser un premier bilan en championnat. Furia Liga en profite donc pour faire les comptes dans un tableau en deux parties. Deuxième partie : Real Madrid, Villarreal, Atlético, Alavés, Real Sociedad, Leganés, Espanyol, Getafe, Levante et Valladolid.
Real Madrid (4e) : Année transition et préparation de l’avenir
Le Real Madrid, après avoir marché sur l’Europe 3 années de suite, a dû faire face à des départs aussi surprenants que difficiles à remplacer. Ronaldo et Zidane se sont donc envolés, le premier à la quête d’un nouveau défis, le deuxième, celui qui a totalement réveillé le Real, s’est en allé car pour lui il ne pouvait faire plus avec son équipe. Tout le monde attendait que le Real bouge et recrute une pointure sur son banc et fasse tourner la planche à billets pour une nouvelle arme offensive. Mais rien n’est arrivé : la Casa Blanca s’est même fâchée avec la Fédé en débauchant Lopetegui juste avant le Mondial et Mariano fut la seule signature d’envergure devant.
Sans surprise, le Real Madrid a toussé et a pris quelques claques comme face au CSKA, à Éibar, à Levante. Une Manita encaissée lors du Clásico a scellé l’avenir de Lopetegui, remplacé par Solari. Les problèmes sont assez nombreux du côté de la maison blanche. Dans le jeu, le nouvel entraîneur argentin est revenu au strict minimum mais fait ce qui est de plus important au Real : gagner des matchs. Malgré les défaites lourdes face au CSKA (encore) et Eibar, Solari a remis du calme dans l’institution et fait des choix clairs, notamment mettre Isco sur le banc et inclure de nombreux jeunes : Valverde, Reguilón, Javi Sanchez, Llorente ou encore Vinicius. C’est une vraie saison de transition que vit le Real qui doit faire le deuil de son époque dorée.
XI mi-saison
Villarreal (18e) : Enfin faire le deuil de Marcelino
Villarreal déçoit depuis le départ de l’actuel entraîneur de Valencia. Celui qui a fait rêver les supporters du sous-marin s’est en allé et Villarreal n’a jamais fait réussi à se renouveler. Les nominations de Fran Escribà et Javi Calleja n’ont pas réussi à faire passer Villarreal dans un nouveau cycle. Le club vivote et réussit à enchaîner des résultats mais rapidement le vide tactique revient et les mauvais résultats s’enchaînent. Conscient des difficultés, le board amarillo a nommé un entraîneur bien plus expérimenté en la personne de Luis García Plaza.
Passé par Getafe et Levante et avec deux expériences à l’étranger, Luis García a un CV bien plus que conséquent que ses deux prédécesseurs. Le projet est simple : enfin renouveler le logiciel tactique du sous-marin jaune. Actuellement, Luis Garcia a dirigé deux matchs de Villarreal. Le premier : une victoire face au Spartak Moscou avec une qualification pour les 1/16 de C3 à la clé. Le deuxième : un nul assez chanceux face à Huesca, un concurrent direct. Villarreal est dans une situation très compliquée mais dispose de beaucoup de talents dans son effectif et d’un entraîneur qui a déjà réussi de belles choses en Liga. Cette deuxième partie de saison va être décisive, Villarreal doit se renouveler.
XI mi-saison
Atlético (2e) : Entre deux feux
Le Cholo vient de fêter ses 7 ans à la tête de l’Atlético. Son idée de jeu a permis à un des clubs les plus instables du monde de devenir le troisième ogre de la Liga en plus de devenir un monstre européen. Mais voilà, cette saison est un croisement pour le cholismo qui doit se renouveler. La philosophie des débuts n’a plus de sens, l’Atleti n’est plus un petit club et doit maintenant utiliser le ballon pour battre 80% de ses adversaires en Liga. Simeone procède donc à des ajustements tactiques pour réussir à maximiser cette possession du cuir qui augmente.
Les intentions sont louables mais la réalisation est souvent moyenne. L’Atleti est une superbe équipe de contre mais sans grand intérêt quand elle a le cuir et enchaîne les phases de possession. En Liga, les Colchoneros ont souvent obligé de forcer des résultats à l’ancienne et exprime une difficulté à tenir le 1-0, ce qui était l’essence de l’Atleti auparavant est apparu. Pourtant l’Atleti est encore bien placé dans la course à la Champion’s avec un objectif qui est autre que la Liga. Cette saison, le projet est limpide : soulever la C1 au Wanda en finale. Le Cholo doit donc combiner les résultats sportifs et une évolution de style. Une chose qui semble impossible pour beaucoup mais par pour Diego Simeone.
XI mi-saison
Alavés (5e) : Abelardo Madness
Le miracle Alavés continue en Liga. Abelardo qui est un des plus fervents représentants du Cholismo en Liga réussit de superbess chose avec le club basque. Il y a un peu plus d’un an, Alavés était dernier en Liga et une relégation semblait inéluctable. Pourtant, la nomination d’Abelardo a tout changé et maintenant, les Babazorros jouent l’Europe et se sont même offerts le Real sur le gong. Dans le jeu, Ibai et Jony donne du corps à un 442 assez strict à la base. Calleri, qui n’est pas le neuf le plus à l’aise avec le cuir, matérialise magnifiquement le style d’Abelardo. Surtout que l’ancien du Barça a plusieurs cordes à son arc et réussit à sortir un 433 très cohérent dans les gros matchs. Rien n’est encore fait, mais Alavés semble totalement capable de jouer l’Europe la saison prochaine. De quoi se remémorer avec plaisir le début du XXIe siècle.
XI mi-saison
Real Sociedad (15e) : Un nouveau projet mais des débuts insignifiants
La Real Sociedad a énormément déçu l’année dernière. Après des débuts tonitruants avec Eusebio, les txuri-urdinak n’ont plus rien fait et l’ancien du Barça B a même été limogé avant la fin de la saison. Finissant l’année en roue libre, la Real a débauché Asier Garitano, le magicien de Leganés. ramenant avec lui un projet bien plus strict que le style originel qui colle à la peau de la Real. A sa nomination pourtant, Garitano a promis une évolution de son style pour le rendre plus chatoyant. Quelques mois plus tard cependant, la Real traverse la Liga sans attirer l’attention de quiconque. Il est vrai que le lancement de ce nouveau cycle est ralenti par différentes blessures et joueurs hors de forme. La Real déçoit encore et reste notamment sur 4 défaites. Asier Garitano a sauté avant la nouvelle année. Le nouvel Anoeta va devoir attendre pour vibrer.
XI mi-saison
Leganés (16e) : De la sueur, des tacles et des résultats
Pellegrino est de retour en Liga après être parti par la petite porte d’Alavés. L’Argentin qui s’est cassé les dents en Angleterre est de retour à la case départ et doit maintenant refaire ses preuves. Il a donc été nommé pour reprendre un Leganés orphelin de Garitano qui a beaucoup investi cet été. A la tête d’un effectif complet mais qui se connaît mal, les débuts ont été compliqués pour Pellegrino. Pourtant à la mi-saison, Leganés est hors de la zone rouge et monte en puissance chaque semaine. A domicile, les Pepineros ont même battu le Barça et tenu en échec l’Atleti et Sevilla. Dans le jeu, le 5-3-2 classique du Flaco est de retour. Au programme : des tacles, un bloc très solide et une équipe qui prend feu sous les gestes et les déplacements magnifiques d’Óscar, le transfuge du Real. Leganés réussit des miracles avec des bouts de ficelles devant, c’est ça le style de Pellegrino.
XI mi-saison
Espanyol (14e) : Du feu et … la déception
L’Espanyol s’est séparé de Quique Sánchez Flores et a nommé Rubi lors du mercato estival. Sans arrivée notable, le Catalan qui avait déjà fait des miracles avec Huesca en Segunda a confirmé qu’il était un entraîneur de grande qualité. Notamment porté par un super Darder ou encore un Borja Iglesias tueur, les Pericos ont été durant un long moment dans le top 3 de la Liga. Cependant, tout s’est brisé quand le niveau des adversaires s’est élevé. Depuis, les hommes de Rubi ne font plus rien et restent sur 5 défaites de rang. La confiance qui était la base de la réussite de l’Espanyol s’est brisée et le jeu part en lambeaux. L’Espanyol doit enfin investir pour re/lancer le cycle de Rubi.
XI mi-saison
Getafe (7e) : Et c’est reparti !
Getafe continue son petit bonhomme de chemin en Liga. Après une première saison de très bonne facture, la Bordalás team a eu des soucis en débuts de saison. Djené symbolisait cette baisse de forme. Depuis, Getafe est de retour dans une forme bien plus acceptable et est maintenant au porte de l’Europe. Dans le jeu, Bordalás continue de faire du Bordalás. Getafe est bien en place, le 442 est parfaitement maîtrisé et le temps continue de ne plus avoir de prise sur Molina. Pourtant Bordalás continue de faire des essais. Mata est en balance avec Ángel pour occuper l’attaque avec Molina. Foulquier arrivé timidement en cours de saison est une des satisfactions de ce début de saison aussi. Cependant, une incertitude dans la banlieue sud de Madrid, Amath est lourdement blessé et Samu Saiz a été recruté pour palier à cette absence. L’hiver devra être agité surtout du côté des départs à Getafe.
XI mi-saison
Levante (10e) : Le salut avec le 352 ?
Levante est devenu une des équipes les plus intéressantes de la Liga. Depuis la nomination de Paco López, les Granotes enchaînent des performances monumentales et sont par séquences une équipe vraiment enthousiasmante. Aligné au départ en 442, Paco López a d’abord acquis un maintien assez facilement pour clôturer l’exercice 17-18. Pour débuter le 18-19, Paco n’a rien changé et s’est offert le Betis en ouverture. Cependant, une première mauvaise série est apparue. Levante n’y arrivait plus et prenait trop de vagues adverses dans ce système. Le Míster s’est donc ajusté et a mis sur pied un 352 bien plus cohérent qui a relancé une nouvelle fois la machine. Malgré 3 matchs sans victoires pour finir l’année, Levante confirme qu’il a tout d’un outsider crédible pour l’Europe cette saison et Paco Lopez est l’entraîneur à suivre.
XI mi-saison
Valladolid (12e) : La surprise sur le gâteau
Valladolid n’était pas prévu pour la montée la saison passée. Pourtant, après une fin de saison assez incroyable, les hommes de Sergio ont rejoint le Rayo et Huesca en Liga. Au début de saison, on pensait que c’était le club le moins bien armé pour se maintenir. L’effectif n’avait pas beaucoup bougé et Sergio n’a pas une bonne cote en Liga. Pourtant à la mi-saison, Valladolid est le meilleur promu et réussi de superbes prestations. Dans le jeu, c’est assez simpliste : aligné dans un 442 qui devient très rapidement un 4231, le double pivot est très travailleur et Toni Villa est le dynamiteur offensif. Valladolid est une équipe très travailleuse qui enchaîne les résultats avec son caractère. Face au Celta ou l’Athletic, le club de Pucela a arraché des points en toute fin de match. Valladolid enchaîne les surprises et ne semble pas près de s’arrêter. Suffisant pour se maintenir ?
XI mi-saison
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13