Humiliation, joueur poilu, perruque : la curieuse histoire de Tati Valdés lors d’un Sporting-Real Madrid

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C’est l’histoire de Crisanto Valdés plus connu sous le nom de Tati, un de ces joueurs poilus des années 70 qui a joué au Sporting de Gijón où lors d’une rencontre face au Real Madrid, il en a perdu son toupet ! Furia Liga vous raconte cette histoire drôle et touchante à la fois.

Tati Valdés était un gars simple et apprécié du public du Molinón, un milieu offensif qui portait le numéro 10, à la conduite de balle exceptionnelle et aux passes chirurgicales. Il était connu sous le surnom de la « Maquinona » et aussi pour sa célèbre déclaration :

« La boue et le froid arriveront !! »

En effet, les terrains de l’époque supportaient mal l’hiver et Tati Valdés maitrisait parfaitement ces éléments grâce à sa bonne technique. Sur la boue, il était comme un poisson dans l’eau. Avec ses appuis de gazelle et une perception incroyable de la force de frottement du terrain, il perforait les défenses adverses. D’ailleurs, il réalisait ses meilleures performances par temps de pluie, sur des pelouses grasses.

Il avait une autre particularité, il était très poilu. Ce qui était à la mode dans les années 70. Les joueurs exhibaient de longues chevelures, des poils aux jambes et sur le torse. Un contraste total avec aujourd’hui où l’ensemble des acteurs sont imberbes.

Toutefois, même s’il avait le système pileux développé, Tati Valdés présentait une calvitie sur le haut du front. A l’époque, les joueurs chauves se faisaient chahutés par les supporters avec des répliques qui descendaient des tribunes telles que :

“¡Calvo!” “¡Viejo!” “¡pelonaaaaá, sin peloooo… Cuatro pelos que tenías los vendiste de estraperloooo!” 

Littéralement : « Chauve ! » « Vieux ! » « Crâne sans poil avec les 4 cheveux que t’as vendu au marché noir ». Avec une calvitie apparente dés 26 ans, ce fut compliqué pour Tati.

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Source : El pais

Sur les conseils d’un ami coiffeur, il décida de porter une perruque de dernière génération avec laquelle il pouvait jouer au football. La postiche était fixée à l’aide d’un scotch double face et approuvée par le «deutsches wissenschaftliches System ».

Le 2 mars 1975, le Sporting recevait au Molinón, le Real Madrid d’Arconada, Zamora et Satrústegui. Le match était diffusé en direct à la TVE. Au moment où les deux équipes entrèrent sur le terrain, les supporters confus se demandaient quel était le joueur à la longue chevelure épaisse. Après quelques minutes d’incompréhension, Tati Valdés avait été démasqué et toutes les personnes présentes en tribunes se regardaient avec stupeur, le sourire aux lèvres.

Le coup d’envoi fut donné et sur le premier ballon joué par le numéro 10 du Sporting, la perruque de Valdés tomba au sol. Dans le stade, un grand « ooooh !! » général se fit entendre. Il ramassa son toupet et le replaça tant bien que mal sur son crâne, caché par ses coéquipiers et même par les adversaires du soir, compréhensifs et embarrassés pour lui.

Le jeu reprit et au deuxième ballon, à la 12ème minute, la postiche tomba à nouveau. Une clameur sortit des tribunes. Très gêné, la « Maquinona » la ramassa de nouveau et honteux, partit se réfugier dans les vestiaires. L’arbitre de le rencontre ne savait pas comment réagir et aussitôt, l’entraîneur Pasieguito fit entrer Landucci sans aucun échauffement, à la place de Valdés. Le reste du match ne fut qu’un murmure continu dans le stade où les fidèles du Sporting pouvaient ressentir le mal-être de leur joueur fétiche effondré dans le vestiaire.

Pour l’anecdote, le Real Madrid remporta la rencontre 0-2 grâce à un doublé de Satrústegui.Le match suivant, Tati Valdés fut mis au repos, le temps pour lui de digérer l’humiliation publique devant toute l’Espagne.Cependant, le jour de sa réapparition au Molinón, lors de son entrée sur la pelouse, il reçut une salve d’applaudissements et une grande ovation du public. Il joua le reste de sa carrière au Sporting jusqu’en 1979 avec 360 matchs au compteur pour les rojiblancos.

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Tati à gauche en tant que recruteur / Source : El Pais

Ensuite, il resta au club en tant qu’entraîneur puis recruteur. Il faillit même faire signer dans les années 90, un talentueux joueur à la calvitie précoce en la personne de Zinédine Zidane qui était alors aux Girondins de Bordeaux mais les dirigeants du Sporting n’en voulurent pas. Le 14 février 2009, Tati Valdés, ce grand monsieur de Gijon, nous a quitté à cause d’une maladie dégénérative. RIP la Maquinona.

Par Jé Pintio

(@JePintio)

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