Segunda : Apocalypse now!

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Mieux vaut ne pas être coach en deuxième division espagnole par les temps qui courent. Après seulement 14 journées de championnat, 8 techniciens se sont vus remercier. Le week-end dernier a même été fatal à 3 d’entre eux. Furia Liga vous donne les clés pour décrypter une telle boucherie.

La Liga 123 est l’antichambre de la première division. Elle a pour caractéristique de compter 22 clubs. Parmi lesquels, on retrouve des historiques au glorieux passé, des jeunes ambitieux et des filiales. Ce championnat est rude, long et il est, du point de vue des observateurs, le meilleur d’Europe. Très souvent, des diamants bruts viennent se faire tailler dans cette division puis brillent ensuite à l’étage supérieur comme Borja Iglesias ou Amath, dernièrement.

Néanmoins, tout n’est pas rose. En effet, l’hétérogénéité et les différences de budgets entre les clubs, ainsi que les décisions contestables des dirigeants peu inspirés, sont des freins et ont des répercussions néfastes sur la sérénité ambiante. C’est donc dans un souci de retour au calme et d’apaisement que les entraîneurs tombent un à un, journée après journée. Le postulat de départ est généralement : mauvais résultat = coach viré. Aucun diagnostic n’est fait sur l’effectif, le niveau des joueurs, le staff, la philosophie de jeu ou l’esprit. On préfère licencier et embaucher un technicien équivalent, ce qui permet de s’acheter une paix sociale auprès des supporters, du moins pendant quelques semaines.

Cible n°1

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Source : El Español

Le premier club à avoir ouvert les hostilités est le CD Tenerife. Etxeberria qui avait pris les commandes de l’équipe en février dernier avait réussi à redonner un équilibre et une philosophie de jeu aux chicharreros. Toutefois, le manque de profondeur de banc et le niveau douteux de certains joueurs, ont provoqué une dynamique négative des résultats en fin de saison. En prenant les mêmes et avec un effectif amoindri à cause du mauvais travail d’Alfonso Serrano, ex-directeur sportif ; le club insulaire n’a jamais vraiment pu démarrer sa saison. Avec une moitié de joueurs blessés ou hors de forme, le basque n’a jamais pu inverser la tendance. Pourtant, énormément apprécié par l’équipe, il s’est vu remercié et remplacé par José Luis Oltra, l’ancien de la maison. Ce dernier ne fait pas mieux et Tenerife flirte avec la zone de relégation.

Tête des coachs = 1

Amélioration des résultats = 0

Cible n°2

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Source : futbol pituiso

Le suivant à être tombé est l’entraîneur du Nastic, José Antonio Gordillo. Il est arrivé en fin de saison passée et grâce à son excellent travail, il a sauvé Tarragone d’une descente annoncée en Segunda B. Logiquement reconduit au poste, à l’intersaison, il a bâti une équipe en adéquation avec les moyens du club. Les dirigeants ne lui ont accordé aucun crédit et après plus de deux mois de compétition, il s’est vu remercier sans avoir eu le temps de vraiment mettre en place ses idées. Tel un fusible qu’on fait sauter, il est remplacé par Enrique Martin qui ne fait pas mieux.

 

Tête des coachs = 2

Amélioration des résultats = 0

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Cible n°3

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Source : ghanasoccernet

Dans le prolongement du licenciement de Gordillo, nous avons le coach de Saragosse, Imanol Idiákez arrivé après le départ de Natxo Gonzalez au Depor. Il a été renvoyé d’un poste dans lequel il n’a pu exercer que 100 jours. Trop peu pour établir quoi que ce soit de pérenne. La pression des résultats a été trop forte pour l’équipe dirigeante. Saragosse qui est habitué à lutter pour les premières places et malheureux finaliste des derniers play-offs a donc licencié son coach et l’a remplacé par Lucas Alcaraz. Depuis, cela reste fragile et Saragosse est à deux points de la zone de relégation.

 

Tête des coachs = 3

Amélioration des résultats = 0

 

Cible n°4

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Source : la voz de galicia

Nous sommes à la 11ème journée et les dirigeants de Lugo perdent patience. Javi Lopez est limogé. Lugo qui a l’habitude depuis plusieurs saisons de squatter les 10 premières places du classement, n’arrive pas à reproduire ce qui faisait sa force les années précédentes. C’est-à-dire, jeu vers l’avant et folie à domicile contre solidité et rigueur à l’extérieur. Cette saison, rien ne va et c’est donc Alberto Monteagudo qui est devenu le technicien du club.  Pas mieux depuis.

 

Tête des coachs = 4

Amélioration des résultats = 0

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Cible n°5

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Source : Marca

13ème journée de championnat et la UD Extremadura n’est pas au mieux malgré les exploits de son buteur « chauffeur-livreur », Enric Gallego (pichichi de la division).

A LIRE : Extremadura : Enric Gallego, de chauffeur-livreur à meilleur buteur

Juan Sabas qui avait réalisé en juin la montée historique en Segunda, est remercié sans aucune indulgence. Il est remplacé par Rodri, adjoint d’Oltra à Tenerife, qui est parti la fleur au fusil sans casser son contrat car celui-ci n’a jamais vraiment été établi par le club canarien. Preuve de la grande compétence des dirigeants de certains clubs. Pour son premier match sur le banc, Rodri a même achevé un club blessé, le Nastic et ce, à l’extérieur. Il peut dire merci à Gallego, son buteur « loueur de vélos » qui a claqué un quadruplé. Extremadura gagne 4-1 à Tarragone.

Tête des coachs = 4

Amélioration des résultats = 0.5

Cible n°6, 7 et 8

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Source : AS
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Source : El Pais

Le week-end dernier a été un vrai massacre. 3 entraîneurs se sont vus remercier. Pour Manolo Jiménez, désormais ex-entraîneur de Las Palmas, c’est assez dur à comprendre. Certes, le jeu proposé n’est pas magnifique mais les résultats sont plutôt bons, les canariens sont même à la 6ème place. Toutefois, les 4 matchs nuls consécutifs ont été de trop et le président Ramirez connu pour être très intrusif n’a pas apprécié la gestion sportive de SON équipe. Il remplace donc Jiménez par un ancien de la maison avec qui, il est arrivé à cohabiter par le passé, Paco Herrera.

Du côté du Sporting de Gijon, c’est tout autre chose. Rubén Baraja n’est plus en odeur de sainteté dans les vestiaires asturiens depuis mai dernier. En effet, le discours du coach ne passait plus auprès des joueurs. Après un échec en play-offs et sa reconduction étonnante, c’est avec logique qu’après les mauvais résultats, à la sortie de la défaite dans le derbi asturiano contre Oviedo, qu’il se voit limogé. C’est donc José Alberto, le coach de la B qui prend sa place sur le banc.

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Source : Cordiopolis

Enfin, parlons de Cordoba. Ce club magnifique avec un excellent public perdu au milieu de l’Andalousie et qui ne vit que pour le football. Sandoval qui passe du héros au zéro. Triste réalité pour celui qui a repris l’équipe au cours de la saison dernière et qui l’a sorti d’une descente en Segunda B. Celui qui fait peur, rien qu’en te regardant. Sandoval, c’est avant tout un pompier pas un architecte. Et le club le savait. C’est pourquoi, les dirigeants avaient nommé Francisco comme nouvel entraîneur en juillet dernier. Pour diverses raisons, le nouveau coach est devenu ex et c’est l’ex qui est devenu nouveau. Sandoval is back in da game. Malheureusement, savoir construire une équipe ne fait pas appel aux mêmes compétences que savoir transcender une bête blessée afin de survivre. Cordoba s’embourbe, Sandoval is out ! C’est Curro Torres qui le remplace sur le banc.

Tant de cibles détruites dans cette longue guerre pour la montée en Liga ou le maintien en Segunda. Nous sommes au tiers de la saison et on déplore énormément de victimes (plus d’1/3 du contingent). Chaque week-end, son lot de résultats et autant de balles qui atteindront leur cible.

Eloge funèbre

« Aujourd’hui, la Segunda est en deuil.

Nous sommes tous réunis ici, sur le site de Furia Liga, pour rendre hommage à ces hommes qui avaient choisi de servir leur club, en exerçant un métier difficile et noble.

Vos camarades et frères d’armes, compatissent mais malheureusement connaissent aussi l’issue triste et fatale de cette bataille. Seule une poignée d’entre eux, vivront et honoreront votre mémoire.

Et ce, jusqu’au prochain combat, la prochaine guerre…

Nous ne vous oublierons jamais ! »

Par Jé Pintio

(@JePintio)

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