Joan Jordan n’a pas le parcours classique d’un footballeur professionnel du moins sur le plan de la formation. Longtemps il a écumé les petites équipes amateurs avant d’être repéré à 17 ans par l’Espanyol. Aujourd’hui titulaire indiscutable à Eibar, le catalan est une valeur sûre de Liga et retrouve Valladolid un club qui lui a beaucoup offert. Présentation de Joan Jordan un crack aussi bon qu’attachant.
Joan Jordan est un milieu de terrain fantastique. Il sait tout faire et semble avoir des prédispositions claires ballon au pied. Pourtant il ne semblait pas préparé à devenir un joueur de football professionnel. Entre mental particulier, besoin de confiance et style à définir l’histoire de Jordan est sinueuse. De plus, il est le symbole des particularités des 3 clubs dans lesquels il est passé, portrait.
L’Espanyol dans le coeur
Joan Jordan est né à Gérone en Catalogne. Pourtant dans son parcours de formation il n’a jamais mis les pieds au Girona FC qui est le grand club de la ville depuis tout récemment. Le milieu de terrain met les équipements de plusieurs clubs comme le FC Palafrugrel qui fut le premier club espagnol de Di Stefano il y a de ça bien longtemps. Ensuite ce fut Bisbalenc et Sabat et pour finir Poblense. C’est là, dans les Baléares à Majorque que sa carrière bascule une première fois.

Sur l’île Joan Jordan fait la rencontre de Magico Diaz. La sentinelle qui a été formé à l’Espanyol et a débuté avec Poblense avant de passer notamment par le Betis décèle tout de suite un talent certain pour le jeune milieu de terrain. Diaz fait jouer ses contacts et permet à Jordan d’être sélectionné pour un tournoi de détection qu’organise l’Espanyol. Cependant cela ne se passe pas bien, le natif de Gérone ne se sent pas à l’aise et est à côté de ses pompes. Il revient donc à Poblense mais l’Espanyol garde le nom de Jordan en tête. Quelques mois plus tard, Joan est de nouveau démarché pour un tournoi en Croatie. Bien mieux sur le terrain, l’Espanyol ne laisse pas filer une deuxième fois Jordan qui intègre le centre de formation des Pericos à 17 ans. C’est la force de l’Espanyol, la post-formation.
« L’Espanyol est le club qui m’a tout donné. » Joan Jordan, reconnaissant
Dans un secteur de jeu très concurrentiel il gravit pourtant tous les échelons jusqu’à l’équipe réserve des Pericos. Joan Jordan est un milieu complet, il est aussi performant en récupérateur que dans une position plus haute. Très bon passeur et doté d’une superbe vision de jeu. Il est élégant à voir jouer en plus d’être un fin dribbleur et d’avoir une bonne frappe de balle. Souvent il est même meilleur buteur des catégories de jeu dans lequel il est engagé avec l’Espanyol. En 3 saisons en Segunda B avec la deuxième équipe des Pericos, il marque plus d’une dizaine de buts.
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Lors de la saison 2014-2015, le destin de Jordan bascule une deuxième fois. Son entraîneur avec la B est promu coach principal de l’Espanyol et lui est promu dans les bagages. Cet entraîneur n’est autre que Sergio Gonzalez, l’actuel entraîneur de Valladolid. Sous les ordres de Sergio il goûte peu à la Liga mais est souvent avec le groupe pro ce qui accélère sa progression. Jordan a les dents longues et ne s’avoue pas vaincu et bosse toujours plus. La saison suivante, Sergio est mis à la porte et c’est le roumain Constantin Galca qui prend les reines des Pericos.
« Galca m’a donné la confiance dont j’avais besoin » Joan Jordan
La carrière de Jordan va une nouvelle fois être chamboulée. Joueur de banc pour Sergio, Joan devient un potentiel titulaire dans l’esprit de Galca. Il joue de plus en plus et enchaîne même les titularisations. En pleine confiance et se sentant apprécié par l’équipe technique, l’actuel milieu d’Eibar est performant. C’est même pour sa deuxième titularisation de suite qu’il va ouvrir son compteur but avec l’Espanyol. Sur le terrain d’Eibar, son club actuel, Jordan réalise un joli crochet avant de voir sa frappe contrée faire trembler les filets. Alors qu’il semblait parti pour éclore, la progression de Jordan est stoppée.
Valladolid puis Eibar, des clubs familiaux pour grandir
Après ce but, Jordan va même enchaîner 3 titularisations en 4 matchs avant de disparaître sans raison particulière. A la fin de la saison, Galca est remercié et Quique Sanchez Flores arrive. L’entraîneur espagnol à la méthode rigoriste notifie à sa direction qu’il ne comptera pas sur Jordan à l’avenir lui préférant Roca ou Melendo. Les propositions affluent sur le bureau de l’agent de Jordan mais son choix interpelle un peu.
Alors que nombreux clubs de Liga se positionnent, le natif de Gérone choisit Valladolid : un club familial. Ce choix va s’avérer pourtant plus que judicieux et permettre à Jordan d’éclore totalement. Dans un groupe qui tourne plutôt bien, il devient un titulaire indiscutable dans le coeur du jeu. Il joue plus de 3000 minutes et montre l’étendu de son talent que ce soit sur le plan défensif ou offensif. Il marquera même 3 jolis buts sous les couleurs du club de Pucela.
A la fin de la saison, Valladolid n’est pas promu et Jordan rentre à l’Espanyol. Quique Sanchez Flores est toujours l’entraîneur des Pericos et l’avenir de Joan est toujours bouché. C’est alors le petit club basque d’Eibar qui va offrir une porte de sortie en Liga au catalan en échange d’un chèque de plus d’un million d’euro. Totalement dans la logique de transferts des Armeros, Jordan va vivre des débuts compliqués avant de devenir un titulaire indiscutable sous les ordres de Mendilibar. Joan Jordan est un diamant qui a été magnifiquement poli par son entraîneur. Avec Dani Garcia et ensuite Pape Diop, il a formé un duo parfait. Maintenant dans un rôle plus offensif, il est toujours aussi intéressant. Face à Alaves, il est décisif sur les 2 buts des siens d’abord en tant que buteur ensuite en tant que passeur.
En un peu plus d’une saison à Eibar, Jordan est passé du statut d’espoir à celui de valeur sûre. Celui qui a marqué près de 10 buts en moins de 50 matchs avec les Armeros va très rapidement attirer les convoitises. Surtout que les clauses sont souvent basses à Eibar. Un départ avant de rejoindre la Selection ? Jordan n’a que 24 ans, le temps de quitter son cocon va arriver très vite.
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13