Valladolid vit un comte de fée depuis la nomination de Sergio Gonzalez en tant qu’entraîner du club de Pucela. De la 11e place de Segunda à la 6e place de Liga en l’espace de quelques mois, le nouveau club de Ronaldo est irrésistible et enchaîne les victoires. Pourtant tout n’était pas simple en début de saison, mais quel est donc le secret de Valladolid ?
Il y a une chose qui rends vraiment le football si intéressant : son imprévisibilité. En début de saison, avant que le coup d’envoi de cet exercice de Liga soit donné, Valladolid était clairement un favori à la descente. Rien que la montée du club de Pucela semblait un miracle et le château de cartes avait tout pour s’écrouler rapidement. Sergio Gonzalez, le gourou qui a réveillé la formation violette n’a pas une expérience très fournie en Liga. A peine un peu plus d’une saison avec son club de coeur l’Espanyol où il a été congédié après l’arrivée des propriétaires chinois. Ce renvoi l’a profondément affecté et il a trouvé du réconfort en étant sélectionneur de l’équipe de Catalogne depuis plus de 2 ans, une sélection où il est déjà le joueur le plus capé.
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Sergio Gonzalez un entraineur particulier à la tête d’un groupe haut en couleur
Gonzalez se traîne aussi une réputation d’entraîneur très défensif et peu intéressant tactiquement. Même si son expérience en Liga est maigre mais intéressante (une 10e place et une demi de Copa avec l’Espanyol) cette étiquette lui colle à la peau. Son groupe à Valladolid, ne ressemble pas à grand chose. Dans son XI titulaire, peu de joueurs habitués aux joutes de Primera. Beaucoup même découvrent la Liga et aucun des titulaires habituels ne dépassent les 100 matchs de D1 malgré une moyenne d’âge qui frôle les 30 ans. Le vétéran de l’effectif, Borja qui fait office de guide est un habitué de l’Indian Super League et fait régulièrement des allers/retours à l’ATK le club détenu par l’Atletico.
Ce groupe qui ne semble pas du tout cohérent et aucunement armé pour jouer la Liga se classe après 10 journées à la 10e place et reste sur 6 matchs sans défaites. Ces résultats surprenants reposent sur une logique simple mais efficace.
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Tout d’abord dans le choix des hommes, Sergio Gonzalez a réussi un savant mélange entre expérience et jeunesse. Masip l’ancien gardien du Barça est un mur infranchissable. Devant lui un ligne de quatre plutôt expérimenté qui n’est que très rarement mis à défaut et où un jeune comme Calero en est le leader. C’est là aussi la force de Gonzalez, ne pas avoir peur de donner énormément de responsabilités à des jeunes pas du tout rompu aux joutes de Liga. Devant, le double pivot Michel-Alcaraz est très complémentaire et surtout ultra performant. Alcarez est par exemple le deuxième joueur qui récupère le plus de ballon en Liga. Devant la prime à la jeunesse est réelle avec des joueurs comme Unal, Villa, Léo Saurez et où Antonito et ses 30 ans font vieux. Aucun des joueurs qui composent l’équipe ne semblent vraiment au dessus des autres, mais dans le style certes simpliste mais absolument rudimentaire mis en place par Sergio, ils surperforment et se rendent tous meilleurs.
Le match face au Celta, le point d’inflexion
Actuellement Valladolid est sur un nuage mais en début de saison, tout n’était pas aussi rose. Avant d’affronter le Celta pour le compte de la 5e journée, le club de Pucela était la plus mauvaise formation de Liga et n’avais toujours pas marqué. Dans le jeu c’était peu interessant et l’équipe n’était pas équilibré. Gonzalez était fidèle à son étiquette d’entraîneur défensif en aligné des équipes bien trop frileuse pour générer du danger. Face au Celta lors de cette fameuse 5e journée, l’équipe est encore très défensive et perd 2-0 au bout de 10 minutes de jeu.

Il est vrai que le Celta était en forme en cette fin septembre mais le jeu de Valladolid était vraiment mauvais. Même avec le réduction du score avant le mi-temps, on ne voyait pas comment le club violet pouvait revenir dans le match. Pour ne rien arranger, Aspas a refait le break en seconde pour porter le score à 3-1. C’est là le vrai moment où la saison de Valladolid a basculé.
D’un 4-3-3 sans idée à un 4-2-2 très intéressant
Toni et Unal sont rentrés et le 4-3-3 s’est transformé en un 4-4-2 bien plus intéressant offensivement. Dans une fin de match dominée par Valladolid, les hommes de Gonzalez ont arrachés l’égalisation à la dernière minute. Un résultat qui sera déterminant pour la suite de la saison. Sergio a reconduit le 4-4-2 ou un 4-2-3-1 avec une idée d’être aussi solide que dangereux devant. Il est vrai que le club de Pucela ne dispose pas de fin buteur hormis Enes Unal. Cependant le turc n’est jamais vraiment mis dans de bonne condition pour marquer et il abat surtout un super travail pour ses coéquipiers.
Le truc est un peu le symbole de ce qu’est Valladolid. Un effectif pas très talentueux, mais des joueurs qui se saignent les uns pour les autres. Une impression qui se matérialise dans les chiffres. Valladolid est la deuxième meilleure défense de Liga mais tourne à moins d’un but par match. Cependant la confiance des coéquipiers de Jordi Masip est au plus haut. Valladolid mélange plusieurs choses, un effectif soudé, des joueurs qui aiment défendre, du sacrifice mais aussi de la folie offensive avec des joueurs comme Villa ou Plano qui ont une chose en plus avec le cuir.
Pour le compte de cette 11e journée, Valladolid se déplace au Bernabéu. Un match qui va très certainement coupé la bonne dynamique des violets. Cependant, Sergio Gonzalez pourrait une nouvelle fois faire faire des cauchemars à Solari comme lors du Centenariazo entre le Depor et le Real.
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13