Crise à Valencia : qui en interne pour mettre les points sur les i ?

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En se montrant exigeant et très rigoureux vis-à-vis de ses joueurs et en obtenant le meilleur rendement sportif possible, Marcelino s’est forgé une bonne réputation dans la péninsule ibérique. L’entraîneur de Villaviciosa est également reconnu pour ses choix assumés du début à la fin, quitte parfois à déplaire à certains. Seulement, ses détracteurs ne représentaient jusqu’à présent qu’une minorité; orcette dernière se transforme peu à peu en une majorité parmi les supporters du Valencia CF. Face à la crise qui secoue le club actuellement, qui en interne est capable de mettre les points sur les i et de mettre Marcelino sous pression ?

L’impression de l’extérieur est la suivante : le coach se sent redevable vis-à-vis de certains joueurs pour la qualification en Ligue des Champions. Cela se ressent notamment lorsqu’il se justifie face aux journalistes en indiquant qu’il ne peut pas se permettre de mettre sur le banc des joueurs-cadres comme Dani Parejo. Maintenant que le capitaine est blessé pour un mois environ, Marcelino n’aura plus choix, mais c’est une décision contrainte et forcée. On sent clairement que les décisions du coach manquent de sens commun et de courage à l’heure où la dynamique positive est absente et qu’une rotation s’avère primordiale pour éviter l’épuisement complet d’un système de jeu et des joueurs en méforme. À l’heure actuelle, seuls deux joueurs ont été pleinement convaincants : José Gayà et Neto.

Marcelino au pied du mur

Les incohérences causent donc l’incompréhension et la frustration de supporters à qui l’on avait promis « un meilleur effectif » cette année. Les moyens ont été mis en œuvre par la direction pour donner à Marcelino un effectif quasi sur mesure. Malgré des prestations en dessous de tout, Marcelino continue son discours trop permissif, voire protectionniste vis-à-vis des siens, là où il se montrait très exigeant lorsque tout allait bien l’année passée : « nous ne sommes pas en crise, une équipe en crise ne lutte pas comme elle l’a fait aujourd’hui » dit-il après le dernier match de Liga face à l’Athletic. Résultat des courses : Valencia se retrouve à batailler quelques jours plus tard en supériorité numérique pour décrocher une pénible victoire en Coupe du Roi face à Ebro. Les conférences de presse de l’entraîneur se suivent et se ressemblent donc avec un discours officiel où le sens de l’autocritique est trop faible, voire inexistante.

D’où cette autocritique peut-elle venir ? Qui dirige le club sur le plan sportif ? Peut-on aujourd’hui imaginer que quelqu’un fasse pression sur un entraîneur à qui l’on a déjà donné tous les pouvoirs ? En effet, si l’arrivée de Pablo Longoria est venue compléter la structure sportive du club officiellement en tant que directif sportif, l’ancien scout de la Juventus est dans les faits davantage occupé par du scouting et du sourcing de jeunes talents au service de Marcelino.
Ainsi, dans cette situation, il est difficile de penser que Pablo Longoria aura son mot à dire face aux choix sportifs de Marcelino qui s’apparente comme le directeur sportif implicite du club. L’ensemble du mercato estival a expressément été commandé par le coach. Ayant façonné cette équipe comme il le souhaitait avec tous les moyens mis à sa disposition, c’est donc sur lui que repose la responsabilité du succès ou de l’échec du groupe.

Et si Mateu Alemany tapait du poing sur la table ?

Dans l’équation, il ne reste donc plus que Mateu Alemany, directeur général de Valencia, pour alerter et guider le coach. Lui seul dans le club détient les connaissances footballistiques suffisantes pour faire bouger les lignes sur le plan sportif, mais il ne semble pas en faire usage à cet effet. Il doit pouvoir secouer le cocotier et remettre en cause les choix d’un coach quasiment omnipotent. Une intervention « d’en haut » pourrait aider Marcelino sur certaines décisions et l’obliger à prendre du recul. Les directeurs généraux de Valencia ont toujours eu leurs mots à dire lorsqu’il le fallait, parfois même le dernier lors des licenciements.

Il est important que cette tradition perdure. Une remise en question en interne est très importante avant toute autre chose. Une mauvaise période doit être attaquée sous tous les angles, il importe de réfléchir sur le futur du club. Une remise à l’ordre peut aider à solutionner un problème. Le manager à l’anglaise combinant la casquette d’entraîneur et de directeur sportif est une lame à double tranchant. Dans la situation actuelle du Valencia CF, on ne peut se reposer sur une seule et même base. Quand l’entraîneur est en difficulté, il se doit d’être aidé par sa hiérarchie, et on ne parle pas ici de lancer des campagnes ou des slogans sur les réseaux sociaux pour mobiliser les supporters, mais bien de guider le coach vers la bonne direction… Et aller droit dans le mur n’est pas la meilleure des directions.

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