Trois matches, trois victoires. Luis Enrique débute son mandat de sélectionneur de la Roja de manière idyllique. En lice pour remporter la 1re édition de l’opaque Ligue des Nations, la Selección a-t-elle déjà tourné la page du batacazo en Russie ? Pour ce retour au Benito-Villamarín après 23 ans d’absence dans l’antre du Betis, l’Espagne peut valider son ticket pour le Final 4 de la Ligue A contre l’Angleterre, récent demi-finaliste du Mondial. Présentation du choc.
Enfin la Roja retourne au Benito-Villamarín, 23 ans après son dernier passage dans la maison du Betis. Cette si longue absence est étonnante puisque la Selección 14 matchs pour un bilan 13 victoires, 44 buts marqués pour à peine 6 encaissés. L’ultime rencontre dans l’antre bética, c’était face à l’Arménie pour une victoire 1-0 sur un penalty de Fernando Hierro.
Sur ce terrain favorable, la Roja doit continuer d’asseoir sa domination pour continuer de chasser les démons de la désastreuse campagne de Russie. À chaque match de la Selección, on reparle de ces matches qui sont encore vécus comme une humiliation alors que le tableau était ouvert comme la porte des étoiles. Depuis sa prise en main, Luis Enrique suscite un certain optimisme et rassure. Et la démonstration contre la Croatie à Elche (6-0) lui permet d’avoir les coudées franches, ce qui est un luxe.
Évolution sans révélation
Ses choix dans les listes mêlent continuité avec une génération qui ne veut pas encore tourner la page (Sergio Ramos et Sergio Busquets par exemple), paris sur l’avenir (Rodri, Dani Ceballos, Jonny Castro) et retours plus ou moins attendus (Marc Bartra, Suso, Álvaro Morata, Paco Alcácer). L’Espagne est en train de réaliser ce que ne réussit pas Joachim Löw avec l’Allemagne pour le moment.
Ce sang neuf permet une nouvelle émulation vitale à l’intérieur du groupe. L’Espagne est toujours convalescente et doit donc se remettre d’aplomb. Bien sûr, certains fustigent le manque de renouveau global de la sélection, notamment au milieu. Cependant, Luis Enrique ne peut pas se permettre de tout changer tout de suite. Par exemple, le cas Jordi Alba est paradoxal. Luis Enrique est accusé de ne pas convoquer davantage de jeunes joueurs mais quand il fait le choix fort d’écarter le latéral gauche du Barça, il est critiqué, alors que ses dernières sorties sont sujettes à caution. Et si en cours de mandat, le sélectionneur décide de laisser Ramos ou Busi à la maison, comment serait perçu une telle décision ? Luis Enrique est sur un fil et joue à l’équilibriste. Mais son envie de renouveau reste claire.
Deux dynamiques opposées
À la sortie de la Coupe du Monde, la Roja était à terre, tombée prématurément pour la 3e fois consécutive dans une grande compétition. Alors que l’Espagne vivait une crise majeure, l’Angleterre, elle, s’est hissée en demi-finale. Pourtant, quelques semaines plus tard, la Selección a dompté les Three Lions à Wembley (1-2). Mieux : elle trône au sommet de son groupe en Ligue des Nations avec 5 points d’avance. Dans le même temps, les Anglais n’ont pas réussi à faire mieux qu’un 0-0 face à la Croatie. Harry Kane demeure muet depuis près de 6 matches : il symbolise et cristallise les problèmes offensifs actuels des hommes de Gareth Southgate.
Outre les résultats, l’impression que dégage les deux sélections dans le jeu est réellement opposée. La Roja continue d’être une équipe qui apprécie avoir le ballon mais montre aussi de réelles facultés dans le jeu court et rapide vers l’avant. Ces choses que l’on avait déjà vu sous Julen Lopetegui peuvent se résumer simplement par le rendement de Saúl Ñíguez avec la Roja. De son côté, l’Angleterre se cherche, ne retrouve plus son allant aperçu lors du Mondial, cette forme d’insouciance. Peut-être aussi que les défenses sont moins naïves sur corner…
Encore des rotations côté Roja
Pour l’essentiel de médias espagnols, Luis Enrique a déjà son XI en tête. Rodrigo Moreno, peu en réussite avec Valencia, pourrait retrouver le XI tout comme Sergio Busquets, Marco Asensio, Dani Ceballos et Saúl Ñiguez. César Azpilicueta est annoncé titulaire au poste de latéral droit. En défense centrale, qui de Nacho ou de Marc Bartra, le local de l’étape, sera aligné d’entrée ? Le Madrilène tient la corde. Luis Enrique a décidément l’embarras du choix.
XI probable
Le XI ¡FuriaLiga!
Bonus anecdote : Gary Lineker
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18 février 1987, Gary Lineker marque quatre buts à l'Espagne de Zubizarreta. À l'époque, il est dans la forme de sa vie ! https://t.co/dPOAeMdBAP
— ¡ FuriaLiga ! (@FuriaLiga) October 15, 2018
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13