Huesca/Atletico : Werner Original.

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Repéré très tôt après même pas 20 matchs de championnat,Axel Werner a rapidement quitté son Argentine natale pour la capitale espagnole. Depuis plus de 2 ans, il travaille sans relâche dans l’ombre du géant Oblak. Pour cette 6e journée, il va défier l’Atleti sous le maillot de Huesca avec la ferme intention de montrer qu’il peut prétendre à être plus qu’un numéro 2 chez les Colchoneros à l’avenir. Portrait d’un garçon particulier mais pétri de talent.

Il n’a que 22 ans, une envergure de titan mais un caractère calme et un bourreau de travail. Lui c’est Axel Werner, un gardien argentin qui a déjà connu la ferveur d’un superclasico mais aussi la dureté d’un match en Russie en Hiver. Pour cet exercice 2018-2019, il a été prêté à Huesca par l’Atleti pour prouver qu’il a l’étoffe d’un numéro 1. Un rôle qu’il n’a encore jamais occupé le temps d’une saison. Coaché par Leo Franco, lui aussi un ancien gardien passé par l’Atleti, il semble être dans les meilleures conditions pour réussir. Retour sur une carrière courte mais déjà riche.

Une explosion fulgurante

Quand on regarde Axel Werner, ce qui interpelle en premier c’est sa grandeur. Dépassant de 3 centimètres Oblak, il culmine à 1m92 et à un physique plutôt longiligne qui le rapproche encore plus du slovène. Un peu plus éloigné de la morphologie de Neuer, la première idole de l’argentin avant de rencontrer l’actuel titulaire des Colchoneros.

Crédits : Marca

Pourtant rien ne le prédisait à faire carrière dans un poste aussi exigeant et particulier que celui de portier. Au départ il joue même milieu de terrain et essaye d’autre sport tel que le Handball et le basketball. C’est comme souvent après une blessure et l’absence de gardien de but remplaçant en catégorie de jeune qu’il est positionné entre les bois. Une position qu’il ne quittera plus. Cependant il garde encore des stigmates de son passage dans le cœur de jeu. Malgré son presque double mètre, Werner est agile, bon avec un ballon et d’une sérénité sans faille.

« Quand j’ai été nommé sur la liste pour les J.O, j’ai été très surpris. Ma famille m’a ensuite beaucoup parlé des J.O, c’était très émouvant. » Werner le sentimentale.

Ce tempérament va lui être très utile lorsqu’il sera balance titulaire indiscutable à 20 ans dans son club formateur de l’Atlético Rafaella. Profitant comme il est coutume pour un gardien d’une blessure pour se faire une place, l’année 2016 est une période charnière dans la carrière d’Alex Werner. Entre mars et avril il joue 8 matchs titulaires, un enchaînement de matchs qui lui permet d’être sélectionné avec l’Argentine pour les JO 2016.

Malgré qu’il ne joue aucun match au Brésil, il attise les convoitises. Lui qui était aussi présent avec l’équipe U17 lors du mondial aux E.A.U.Deux clubs sont sur les rangs et avancés au niveau des négociations : d’un côté City et de l’autre l’Atleti. Durant ce rassemblement, Werner côtoie Correa déjà chez les Colchoneros et Simeone fils. Les deux effectuent un lobby important pour le club de Madrid qui s’avérera payant, en échange de 800 000 euros Axel traverse l’atlantique et rallie Madrid.

Un superclasico avec Boca et des déplacements en train à Levante, seul. Le quotidien de Werner durant 2 ans.

Dans la hiérarchie Werner est quand même loin : Oblak est intouchable et jamais blessé et Moya déjà installé en numéro 2. On cherche une porte de sortie pour prêter le jeune portier du coté de l’Atleti, l’Espagne est privilégié mais c’est Boca qui rafle la mise. Le club historique argentin permet au jeune Werner de connaitre le très haut niveau, dans un effectif rempli de talent tout en restant proche de sa famille et dans un pays qu’il connait.

Crédit : DiarolaOpinion

Seulement, il n’est là aussi pas un numéro 1 et le peu de fois qu’on fait appel à lui, il n’est pas transcendant. Werner doit adsorber trop de changement en même temps et son niveau en pâtit. Il portera le maillot de Boca seulement à 2 reprises en championnat mais remportera un titre de champion. Sauf qu’un de ces deux matchs est la rencontre la plus importante en argentine, le Superclasico face à River Plate. Qu’on soit clair, il n’était clairement pas prévu qu’Axel le dispute ce match, sauf que blessure du titulaire oblige, il est catapulté au milieu de cette folie à 20 ans.

Les médias argentins s’interrogent, on se demande si il a le niveau, si il a les épaules pour. C’est sa première titularisation pour Boca, et malgré les 2 buts, il impressionne une nouvelle fois. Solide, calme, agile et rassurant il marque des points et permet à son club temporaire de gagner 4-2. Titulaire le match suivant, il retournera à sa condition de numéro 2 voir 3 le reste de la saison.

« Werner a un bel avenir devant lui, je crois en lui » Le Cholo, enthousiaste

De retour à l’Atleti, sa situation personnelle ne s’améliore pas vraiment. Pourtant il ne désespère pas et apprends d’Oblak. Bien que très souvent non présent dans la liste des joueurs convoqués pour les matchs, il fait quand même les déplacements en train ou en avion pour voir ses coéquipiers, en tribune, seul. Cette mentalité plait énormément au Cholo qui voit aussi un garçon appliqué à l’entrainement. Werner gravit donc les échelons, au point de devenir le seul numéro 2 après la vente de Moya au mercato hivernal de l’exercice précédent.

Une promotion qui entrainera l’apparition régulière de Werner dans les convocations, et quelques titularisation. Notamment en Europa League face au Lokomotiv Moscou et face à Alaves en championnat. Bien que très peu souvent mis à contribution, on ne perfore pas si facilement la défense de l’Atleti, il impressionne. Notamment en sortant un arrêt digne d’Oblak pour mettre en échec Guidetti en Liga. Werner se fait enfin un nom, mais l’Atleti est encore trop grand pour lui.

A Huesca pour prouver, sous l’oeil d’un ancien de l’Atleti

Pendant que Werner vivait ses premières minutes avec les Colchoneros, un petit club de Segunda écrivait son histoire. Dans les bureaux de Huesca un ancien gardien argentin de l’Atleti ne s’imaginait pas entrainer en Liga. Quelques semaines plus tard, le club aragonais était promu en Liga, Leo Franco devient le coach du club blaugrana et Axel rejoint le club en prêt.

Crédits : Lagos Télévision

Une lignée toute trouvé, Werner qui a pour ambition et qui semble avoir le talent de devenir numéro 1 à l’Atleti allait avoir pour la première fois une poste de numéro 1 dans un club coaché par un ancien de l’Atleti qui a bien connu le Cholo. Titulaire sur les 5 premières journées de Liga, Werner est bien plus souvent mis à contribution qu’avec l’Atleti. Le style de Huesca est offensif, les ligne sont distendues et il va régulièrement chercher le ballon au fond de ses filets. Sauf que celui à qui ont la suite de la lignée Courtois-Oblak impressionne aussi.

Atletico-Huesca, un match spécial pour Werner et son entraîneur.

Contre le Barça par exemple, malgré les 8 buts encaissés il réalisera pas moins de 6 arrêts. Face à Eibar, lors de la seule victoire en Liga de Huesca c’est 5 parades. Werner apprends mais montre un vrai talent sur sa ligne en plus d’avoir un style assez propre. Il lit bien les trajectoires, donc quand il doit faire un arrêt il est souvent bien placé. Une manière de se mouvoir qui le rapproche encore plus d’Oblak.

Ne disposant pas de la fameuse clause de la peur qui empêche à un joueur prêté d’affronter son club permanent avec son club temporaire, le longiligne Werner va trainer sa carcasse au milieu des bois de Huesca pour défier l’Atleti. Avec toujours la même ambition, montrer qu’il a le niveau pour jouer en Liga et surtout les épaules pour prendre la suite d’Oblak. Un destin qui semble lui être promis, Adan n’était pas promis à un rôle de numéro 1 à l’avenir, en tout cas on lui souhaite.

Benjamin Bruchet

@BenjaminB_13

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