CDM : Uruguay, le jour de gloire est arrivé pour Cristhian Stuani ?

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Crédits : Vavel

L’EDF va affronter l’Uruguay pour une place en demi-finale du mondial. L’Uruguay existe par son duo Suárez-Cavani, qui maximise et aimante tous les ballons. Sauf que pour ce match à couteaux tirés, le meilleur joueur uruguayen de ce mondial, Edinson Cavani est blessé. C’est Cristhian Stuani, attaquant de Girona qui semble tenir la corde pour accompagner Luisito en pointe de l’attaque. Présentation d’un joueur particulier.

Stuani a un parcours similaire à Suárez et Cavani. Comme eux, il a grandi dans l’Uruguay rustique des grands espaces. Très vite il a compris que ce n’était pas les meilleurs qui réussissaient dans le foot, mais ceux capables de tenir la distance. Cristhian est un colosse, plus d’un mètre 85, près de 77 kilos et une soif incroyable de réussir. Il sort de sa meilleure saison en première division, avec 21 buts en 33 matchs de Liga avec Girona. Le classant dans le top 5 des meilleurs buteur du championnat et comme meilleur buteur de son club. Cependant, il serait dommage de ne le résumer qu’à un joueur limité n’existant que par son physique. Mais alors qui est Cristhian Stuani et peut-il pallier efficacement l’absence de Cavani ? Eléments de réponses.

Une trajectoire sinueuse

Stuani c’est un peu l’histoire d’un gars toujours un peu en retard, qui fait les mauvais choix. Dans la carrière de l’attaquant rien ne fut simple. À ses débuts, il fait partie des grands espoirs de Danubio, un club légendaire en Uruguay qui a vu passer de nombreux joueurs connus et reconnus. Alors qu’il est proche de prendre son envol, tout ne tournera pas comme prévu. Un petit jeune est en train d’éblouir tout le monde dans le club. Ce petit attaquant, c’est Edinson Cavani et il va voler la vedette à Stuani. L’actuel attaquant de Girona doit faire ses gammes en D2 avant de retrouver Danubio quand Cavani s’est déjà envolé pour Palerme.

« Il faut faire attention à Stuani, un attaquant chiant et bon de la tête » Griezmann, en conférence de presse.

Après une excellente saison dans son pays natale, Stuani plie lui aussi ses valises et rejoint Cavani en Italie. Sauf que pendant que le buteur du PSG éblouie la Série A, lui galère à Reggina. L’Italie ne semble pas faite pour lui, il est à côté de ses pompes et doit une nouvelle fois plier bagages. Il est envoyé en prêt à Albacete en Espagne. Là-bas on ne le connaît pas comme étant un attaquant « limité techniquement », mais comme un formidable attaquant, une bête capable de tout les sacrifices pour son équipe.

Ce mouvement va être le tournant qu’il manquait à sa carrière. Dans un pays qui a toujours réussi aux Uruguayens, Stuani s’éclate. Pour sa première saison, en Segunda il fait trembler les filets 22 fois et permet à son équipe de se sauver. Toujours son contrat avec Reggina, il va être de nouveau prêté deux fois mais en Liga cette fois. Bien qu’il ne passe pas la barre des 10 buts en championnat, il se fait remarquer

« Je pense que le plus important est le travail, le sacrifice, l’humilité et la volonté de grandir et de s’améliorer chaque jour » Stuani, parle de Stuani pour le pole presse de LaLiga.

Il n’a pas l’étiquette d’un homme qui ne vit que par son physique comme actuellement. Par exemple, quand il signe enfin définitivement en Liga, à l’Espanyol, il est mis sur le côté droit par Aguirre. Ensuite on le met en soutien de Caicedo, il doit notamment s’occuper de la liaison entre le milieu et l’attaque, pas mal pour un gars pas « technique » selon certains. Lors de sa dernière saison avec les Pericos et dans un rôle de supersub, il passe enfin la barre symbolique des 10 buts en championnat, sa première fois dans une première division européenne.

Un Stuani plus complet que jamais ?

L’Espanyol n’est pas au mieux financièrement et Stuani a besoin d’une nouvelle expérience. Il rejoint Middlesborough en Championship. La greffe ne prend pas vraiment. Son style ne match pas avec le style britannique, les deux footballs ne se marient pas vraiment. Cependant, Stuani reste un joueur de devoir qui ne s’avoue jamais vaincu. En plus de s’étoffer dans les duels, notamment aériens, Stuani marque un but qui va beaucoup compter dans la lutte pour la promotion en PL. En égalisant dans le dernier match de la saison régulière face à Brighton, il permet à son club de se classer 2e et donc de monter directement en D1. Cependant la saison se passe encore moins bien pour lui à l’étage supérieur, il n’arrive pas à trouver de rythme de croisière. Pire Boro n’avance pas et est très vite largué dans la course au maintien. Stuani doit de nouveau plier bagages.

Crédits : Uefa.com

Un petit club qui vient d’entrer dans le giron de City Group et qui découvre la Liga s’intéresse à lui. Ce club c’est Girona, petit club de Catalogne, dans une ville tout aussi singulière. C’est ici que l’on verra la meilleure version de Stuani, celle qui affrontera la France pour ce quart de finale. Dans le 3-4-2-1 de Machin, animé par les couloirs, Stuani est « LE » référant offensif de Girona. Il a plusieurs missions, toutes en lien avec ce qu’il a vécu dans des expériences antérieurs. Tout d’abord celui de point d’appui pour Borja Garcia et Portu. Les deux milieux offensifs qui ont vécu une superbe saison doivent beaucoup à l’uruguayen.

« J’ai dû travailler dur pour arriver à la sélection » Cristhian Stuani, conscient d’où il vient.

Capable de jouer à terre, de dévier de la tête ou simplement de garder le ballon dos au but, Stuani est le régulateur parfait pour Girona. Le club catalan a aussi maximisé le physique et le jeu de tête de Cristhian Stuani dans la boite, une chose que l’attaquant n’a que très peu vécu. Le jeu de Girona qui repose sur beaucoup de centres a permis de mettre en lumière le formidable buteur qu’il est. S’appuyant sur son passage en Angleterre qui l’a beaucoup aidé pour les duels aériens dans la surface, en gagnant un nombre incalculable de ballons et finissant par marquer 21 buts en Liga, son record (dont 10 de la tête, ndlr). Stuani n’a pas de grandes qualités innées, mais c’est une éponge qui apprend de toutes les situations. Cristhian l’explique bien, entre la CDM 2014 et celle de 2018, il a énormément grandi : « J’ai acquis de l’expérience, j’ai aussi appris d’expériences moins positives, et je pense que je suis dans un moment optimal d’expérience et de maturité pour faire un bon mondial ».

« Un uruguayen aime le maillot de la sélection comme si c’était sa vie » Cristhian Stuani, à l’esportiu de catalunya.

Sous le maillot de la Celeste, sa vie ne fut pas simple. Toujours dans l’ombre des deux monstres Cavani et Suárez, Stuani n’a été qu’une solution de remplacement. Même cette saison, qui a été excellente pour lui, il se retrouve derrière Suárez au classement des buteurs. Tabárez, le maestro à la canne de l’Uruguay, à remarqué l’attaquant quand il a été exilé sur le côté droit en 2012. Sans rien dire, Stuani a été performant et s’est plié à la volonté de son coach, une chose qui plait énormément en Uruguay.

« J’ai été seulement convaincu de l’appeler quand l’Espanyol l’a aligné sur l’aile droite. Après ça, j’ai gardé un œil sur lui. » Tabarez, tombant amoureux du sens du sacrifice de Stuani, comme Cavani sous Lolo White.

Stuani n’est pas aussi talentueux que Cavani, mais il ressemble énormément à l’attaquant du PSG. A toujours vouloir faire passer le collectif avant ses aspirations personnelles. Comme Edinson, Cristhian travail défensivement, et devant il se rend toujours disponible pour ses coéquipiers. Le seule côté où il diffère vraiment de Cavani, c’est son coté sanguin. Cristhian Stuani est un attaquant qui prend énormément de cartons, même si il est rarement exclu. Dans la forme de sa vie, Stuani va enfin avoir la chance d’être décisif pour sa sélection, celle qu’il porte dans sa peau, dans une grande compétition. Pour ne rien arranger, Stuani adore les grands matchs, cette saison c’est 3 buts face au Real en 2 matchs notamment… La France est prévenue, Stuani n’est pas qu’un simple attaquant physique qui incarne parfaitement « La Garra« .

Benjamin Bruchet 

@BenjaminB_13

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