La Previa Mondial : Espagne – Russie

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Sous la pluie moscovite, l’Espagne défie la Russie. Pour ce 1/8 de finale, les hommes de Fernando Hierro vont jouer la première de leurs 4 finales qui doivent les emmener vers un deuxième sacre mondial. Présentation, analyse, XI probables, hommes clés : c’est la Previa Mondial pour tout savoir sur ce choc. 

La phase de groupe terminée, l’Espagne aborde ce tableau final sans vraiment de certitudes dans le jeu mais avec un mental gonflé à bloc. Les trois premiers matchs de la bande à Hierro n’ont pas été de grandes réussites. Face au Portugal, la Roja a bien joué mais a perdu 2 points face à un Cristiano Ronaldo de gala ; face à l’Iran, elle a été sauvée par un coup de billard dans la surface conclu par Diego Costa ; et face au Maroc, l’Espagne a été prise à la gorge et n’a jamais vraiment pu dérouler son football et n’a pris qu’un point dans les derniers instants du match. A 16h, la Selección affronte la Russie, rien de moins que le pays hôte.

Un groupe mentalement au point

La préparation pour cette Coupe du Monde n’a pas été de tout repos pour la Roja. La phase de groupe non plus, sauf qu’en filigrane de ces matchs, une chose est ressortie : l’Espagne ne s’avoue jamais vaincue alors qu’elle aurait pu baisser les bras à de nombreuses reprises. Lors de son match d’ouverture, elle est revenu 2 fois au score avant de prendre la tête. Face au Maroc, elle est remontée aussi deux fois au score.

« Ce qui nous a conduit aux succès a été d’avoir le ballon » David Silva

Dans le jeu en revanche, tout n’est pas encore au point. L’Espagne semble coincée entre deux footballs. D’abord celui des anciens, du triplé, du toque, de la gestion emmenée par les Iniesta ou Silva. Ensuite, celui de la verticalité, du physique des Koke ou Diego Costa. Dans les faits, l’Espagne n’est pas souveraine mais réussit des phases de jeu de très bonne facture. Le but d’Isco face au Maroc est le symbole de ce que sait faire l’Espagne. Hierro a du mal à trancher. Il met les meilleurs sur le pré, avec les leaders mais Iniesta et Silva semblent à côté par exemple, alors qu’Isco s’entend très bien avec Diego Costa. Pas pour rien si le côté gauche, animé par Isco et Alba est bien meilleur que le côté droit qui devrait être animé par Silva et Carvajal. La différence physique saute aux yeux et la non utilisation d’Asensio pose question.

Des soucis défensifs affichés

Face à la Russie, l’Espagne sera-t-elle mise en difficulté ? Dans le jeu et au niveau technique, la Roja est bien au dessus de la Sbornaya. Le groupe se connaît et surtout a l’habitude des grands rendez vous. Mais on l’a vu lors du 1er tour, l’Espagne est souvent prise à défaut dans son dos. Cela s’explique par plusieurs choses : Busquets n’a jamais vraiment su contrôler toute la largeur du terrain. L’Espagne n’aime pas jouer en reculant et De Gea n’a pas l’habitude de devoir gérer autant de profondeur devant lui. La paire Ramos-Piqué est souvent très bonne individuellement, mais ensemble, elle laisse des espaces et ne gère pas efficacement la profondeur. Contre le Portugal, Guedes a raté 2 très gros contres, contre l’Iran en deuxième période, l’Espagne a été bien trop souvent mise hors de position, contre le Maroc, elle est passée proche de la catastrophe.

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Face à une Russie qui ne cherchera pas le contrôle du ballon et s’appuyer sur les prouesses de Golovin et la puissance de Dzyuba, l’Espagne n’a pas le meilleur adversaire en face d’elle. Si la Roja réussit à s’installer entièrement dans le camp russe, elle ne sera pas vraiment en danger, comme on l’a vu face à l’Iran. Si elle se met à jouer dans une hauteur de bloc assez floue avec seulement Ramos et Piqué dans son camp, elle sera alors mise en danger par la verticalité russe.

On peut aussi se dire que l’Espagne aura un peu plus de réussite dans le jeu. Face à la Team Melli et aux Lions de l’Atlas, la Selección n’a pas été vraiment en réussite. Elle a pris deux buts casquettes et pas sûr que Ramos perde encore un duel sur un coup de pied arrêté défensif. Cependant, une chose est certaine : la Roja doit réduire son nombre d’erreurs par match et mettre en place des joueurs capables de minimiser l’impact de ces erreurs.

Et la rotation ?

Hierro est-il armé pour ce poste de sélectionneur ? Sa légitimité est bancale et ses choix en cours de match laissent dubitatif. Sa frilosité combinée à un manque de science tactique font que ses XI sont souvent trop lisibles et conduisent à un jeu trop prévisible. En cours de match également, El Mariscal est frileux jusqu’à présent. La présence de Celades en tant qu’adjoint ne rassure personne en Espagne, au contraire. Leurs changements arrivent relativement tard, principalement du poste pour poste alors que bien souvent l’Espagne manque de variation pour trouver la clé.

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Aujourd’hui, Iniesta et Silva devraient être titulaires alors qu’ils semblent physiquement moins au point que les autres. On s’attendait à les voir sur le banc face au Maroc mais Hierro en a décidé autrement. Cet après-midi encore, la formation espagnole devrait être classique en 4-3-3. Cependant, il pourrait y avoir deux changements majeurs : le retour de Koke et la titularisation de Rodrigo en pointe. Face au bloc bas et la défense à 3 russe, Thiago pourrait être un bon choix, mais Koke apporte un travail défensif indispensable, ce qui s’avérera décisif sur les contres russes. L’Espagne de Hierro ne s’adapte pas à son adversaire, mais on ne sait pas encore si c’est voulu ou subi. Si rien ne change dans la composition d’équipe ou presque, Hierro doit prendre plus rapidement les choses en main durant les matchs. Pour lui aussi, un nouveau tournoi commence.

XI probables

Selon Sport

Selon AS

 

XI officiel

Hierro a déjoué les pronostics ! Marco Asensio est titularisé, Koke et Nacho sont de retour et énorme surprise, Andrés Iniesta est relégué sur le banc !

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