Sergio Busquets : un seul être vous manque et tout est dépeuplé

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Crédits : El Español

Depuis le départ en retraite de Xabi Alonso, Sergio Busquets souffre du manque d’équilibre du milieu de terrain de la Roja. Koke Resurrección est le joueur qui semble être le plus à même de le compléter. C’est avec un double pivot en 2010 et 2012, l’Espagne à été championne du monde et d’Europe.

Pour connaître l’état du Barça ou de la sélection espagnole, il suffit d’observer Sergio Busquets. Il est le catalyseur du jeu et la clé de voûte de son équipe. S’il est en forme, le jeu fonctionne comme une montre suisse. Lorsqu’il est moins bien, le mécanisme du jeu se grippe et l’équipe perd en fluidité. No Busi no party.

L’Espagne de ce début de Mondial ressemble à ce second cas de figure : une équipe avec un fort potentiel offensif mais avec un manque d’équilibre certain défensivement. Ce qui a sauté aux yeux lors de ces 3 matchs de poule c’est que Busquets a cruellement besoin d’aide au milieu de terrain. Totalement seul et exposé, le Catalan est débordé lorsqu’il s’agit de couvrir les montées des deux latéraux en cas de perte de balle.

Malheureusement pour lui, il n’a pas la capacité physique d’un N’Golo Kanté pour administrer les grands espaces. C’est pourquoi il semble nécessaire de renforcer le milieu de terrain avec un double pivot qui apporterait plus de sécurité défensive. Depuis la retraite de Xabi Alonso, Busquets cherche désespérément un partenaire de jeu au milieu de terrain.

Un double pivot source de débats

L’Espagne a déjà joué avec un double pivot. Celui-ci a été introduit par Vicente Del Bosque désirant apporter notamment une meilleure assise défensive à la sélection. Face à des adversaires qui commencent à comprendre les mouvements de la Roja, Del Bosque décide de privilégier le contrôle du jeu au jeu lui-même, en sacrifiant un attaquant pour placer un milieu Alonso-Busquets-Xavi. Dès le départ, la paire Xabi Alonso-Busquets fait grincer des dents. Pour beaucoup, ils ne sont pas complémentaires et se marchent dessus. Reste gravée dans les mémoires la victoire à l’Euro 2008 et la seule présence de Marcos Senna devant la défense.

Pourtant, que ce soit Busquets ou Alonso, ils ne partagent pas les caractéristiques physiques du joueur du Villarreal. Avec la sélection, les deux milieux se partagent les tâches. Alors que Xabi Alonso apporte une touche technique et se projette plus vers l’avant pour apporter le surnombre, Sergio Busquets, lui, couvre les montées de son partenaire, nettoie le milieu de terrain et, aussi, surveille ses arrières notamment lorsque les latéraux montent. Malgré les critiques, c’est avec ces deux joueurs que la Roja devient championne du monde en 2010 et championne d’Europe en 2012.

Crédits : sportsmole.co.uk

Pour autant, de nombreux observateurs déplorent que la présence de ces deux joueurs affecte la créativité de la sélection. En effet, en 2010 c’est David Silva qui fait les frais de ce double pivot suite à la défaite de la future championne du monde face à la Suisse. Là où ils auraient préféré sacrifier l’un des deux pivots défensifs pour un joueur créatif comme Silva, Del Bosque préfère maintenir sa paire et rajouter un attaquant. Au vu de la tournure des événements, on peut se dire que l’entraîneur espagnol a bien fait d’insister avec son idée.

Koke la solution

S’il y a bien un joueur qui est complémentaire avec Busquets c’est Koke Resurrección car il peut apporter des solutions aussi bien offensives que défensives. En défense, un joueur positionnel comme Koke pourrait couper les transitions offensives adverses (ce qu’il a très bien fait face au Portugal lors du premier match), le gros point faible de l’Espagne. Offensivement, le milieu de terrain de l’Atlético apporterait un meilleur équilibre dans la répartition des attaques espagnoles. En effet, les Ibères passent majoritairement par le côté gauche de l’attaque ce qui les rend prévisibles.

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Avec la présence de Koke cela rééquilibrerait l’équipe qui se doterait d’un passeur supplémentaire dans la zone droite du terrain ainsi que d’un joueur pouvant effectuer les couvertures. Cela libérerait Busquets qui pourrait jouer plus haut sur le terrain et permettrait à Sergio Ramos de jouer plus bas afin de mieux gérer l’espace dans son dos. Avec tous ces ajustements, l’Espagne serait plus équilibrée défensivement en cas de perte de balle et gagnerait en fluidité dans le jeu.

Crédits : El Confidencial

Si Koke a débuté contre le Portugal et l’Iran, face au Maroc c’est Thiago Alcantara qui a été utilisé comme complément de Busquets. A l’origine placé là par Lopetegui qui voyait en lui un bon complément du Catalan, cela n’a pas très bien fonctionné. Le joueur du Bayern ,probablement bridé par les consignes et le système, s’est souvent situé derrière le Blaugrana afin de le couvrir. Par conséquent, il s’est retrouvé à de nombreuses reprises bien trop proche de Piqué quand l’Espagne avait le ballon. Un véritable gâchis car avec son bagage technique et sa qualité de passe, Thiago est un joueur qui s’exprime mieux quand il est proche du but adverse. Une prestation qui a soulevé de nombreux doutes quant à sa titularisation et son utilisation sur le terrain.

Alors, Thiago Alcantara ou Koke ? Pour quel joueur se décantera Fernando Hierro face à la Russie dimanche ? Une décision de la plus haute importance, car de ce choix dépend l’équilibre défensif de la Roja et son futur dans cette Coupe du monde.

Miguel Hernández

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