Nacho Fernández, le couteau suisse de la Roja

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Crédits : zimbio.com

Très apprécié par l’ancien sélectionneur Julen Lopetegui pour sa polyvalence, Nacho Fernández dispute sa première Coupe du monde. Il pourrait disputer ce soir contre l’Iran son deuxième match en compétition officielle avec l’Espagne.


Nacho Fernández est le miroir dans lequel se regardent tous les jeunes du Real Madrid. Natif de la capitale espagnole et moins connu sous le nom de José Ignacio Fernández Iglesias, il débarque à la Fábrica en 2001, à l’âge de onze ans. Son parcours n’a pas été facile avec notamment un diabète diagnostiqué à l’âge de 12 ans qui réduisait quasiment à néant ses chances de devenir footballeur professionnel. Mais Nacho a finalement triomphé de la maladie et a poursuivi son rêve. À partir de là, le gamin d’Alcalá de Henares, en banlieue de Madrid, monte les échelons tranquillement. D’abord la cantera, puis le Castilla et enfin l’équipe première avec laquelle il dispute son premier match le 23 avril 2011 sur la pelouse de Valence en Liga. Les débuts avec les Vikingos sont difficiles. Habitué à cirer le banc lors des premières saisons il va peu à peu prendre une place considérable dans l’effectif madrilène grâce notamment sa polyvalence.

Polyvalent

Remplaçant de luxe et homme à tout faire, Nacho Fernández est le bouche-trou officiel au sein de la défense du Real Madrid. Le défenseur, central de formation, est le type de joueur dont rêvent tous les entraîneurs. Solide et intelligent, sa polyvalence fait de lui un atout majeur pour son équipe. Il peut tout aussi bien jouer central que sur les deux côtés de la défense, et ce avec sérieux et une grande implication. Sa complémentarité et sa régularité en font une valeur ajoutée pour son équipe.

Sans être excellent, ses matchs sont toujours plus que corrects avec à la clé parfois de très jolis buts. comme face au Portugal. De plus, il possède une faculté rare chez un joueur de haut niveau : il ne se blesse absolument jamais. Il n’a souffert que d’une seule blessure au cours de sa carrière. C’était durant cette saison 2017-2018, lors de la victoire du Real à Las Palmas (0-3). Souffrant d’une déchirure musculaire au mollet droit, il a été absent des terrains durant un mois. Grâce à cette régularité exemplaire, ses entraîneurs peuvent compter sur lui en cas de pépins. Les nombreux soucis physiques et les suspensions au Real Madrid lui permettent de jouer saison après saison un nombre de matchs chaque fois plus importants.

En plus de pouvoir dépanner à tous les postes de la défense, il ne commet jamais d’erreurs – ou très rarement et tient son rang même dans les grands matchs. Après seize années passées au Real Madrid, l’Espagnol semble enfin reconnu à sa juste valeur et commence à fréquenter la sélection.

Crédits : gacetadeportes.com

Une reconnaissance internationale tardive

Avec la Roja, Nacho passe aussi par toutes les catégories inférieures. Deux fois champion d’Europe, avec les -17 en 2007 et avec la Rojita en 2013, il est convoqué pour la première fois avec la Selección en septembre 2013 face au Chili. Par la suite, il est régulièrement appelé par Vicente Del Bosque, pour remplacer des joueurs blessés. C’est en mars 2016 qu’il est appelé pour la première fois directement, mais cela ne sera pas suffisant pour faire partie de l’expédition finale pour l’Euro 2016.

Lorsque Julen Lopetegui reprend la sélection, il place d’emblée sa confiance en Nacho qu’il connaît des catégories inférieures de la Roja. Le défenseur central devient alors un habitué des listes de l’ancien sélectionneur. Jouant de plus en plus au Real et avec une belle régularité dans ses performances, il fait partie, à 28 ans, de la liste définitive pour le Mondial 2018 en Russie.

Cette Coupe du monde est sa première grande compétition avec l’équipe nationale. Loin d’être un titulaire indiscutable, il occupe en sélection le même rôle de joker de luxe qu’avec son club. Un renfort de grande qualité en cas de blessures des indéboulonnables Sergio Ramos et Gérard Piqué. Il a l’occasion de montrer sa polyvalence en remplaçant Dani Carvajal lors du premier match face au Portugal. Un bon début puisque s’il est coupable de la faute qui amène le premier but sur penalty des Portugais, il se rachète en deuxième période avec un formidable but de volée à l’entrée de la surface pour redonner l’avantage à son équipe avant l’égalisation en fin de match de Cristiano Ronaldo, ce qui dénote un mental de première valeur.

Ce soir face à l’Iran, Nacho dispute le poste de latéral droit avec son compagnon de club Dani Carvajal de retour de blessure. Ce dernier qui s’entraîne avec le reste de l’équipe depuis une semaine pourrait bien débuter, sauf si le sélectionneur par intérim Fernando Hierro lui préfère son joker de luxe. Peut-être une chance supplémentaire pour Nacho de prouver sa valeur.

Miguel Hernández

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