
Depuis le départ de Pepe, Raphaël Varane (25 ans) est le véritable titulaire en défense centrale au côté de Sergio Ramos. Le Français, qui a la totale confiance de son entraîneur Zinédine Zidane, semble moins à l’aise lorsque le capitaine merengue est absent. Son manque de leadership est notamment remis en question.
Arrivé au Real Madrid à 18 ans en provenance du RC Lens, Raphaël Varane n’a que 25 ans mais il est déjà l’un des joueurs les plus expérimentés du club. Malgré son jeune âge, il possède un palmarès très étoffé avec déjà trois Ligue des champions. Suite à de nombreux pépins physiques qui l’ont handicapé, le Français s’est enfin imposé chez les Merengues et apparaît désormais comme un titulaire indiscutable en charnière centrale au côté de l’indéboulonnable Sergio Ramos. Après sept saisons à Madrid, Varane pouvait enfin prétendre à être un vrai patron défensif au Real. Cependant, il est encore loin d’éteindre les doutes qui l’entourent.
Un manque de leadership
Si l’international tricolore possède beaucoup de qualités telles que l’élégance, la relance et le sens de l’anticipation, des qualités qui lui ont permis de s’imposer progressivement au Real Madrid, son manque de leadership reste son talon d’Achille. Avec plus de 250 matchs joués avec la Maison blanche, l’ancien Lensois ne manque pourtant pas d’expérience du très haut niveau. Or, il a du mal à surmonter sa personnalité discrète pour endosser un rôle plus important sur le terrain. Il paraît parfois trop lisse et en retrait. En effet, Varane a trop tendance à se réfugier derrière la forte personnalité de Ramos. Les supporters souhaiteraient le voir s’imposer un peu plus comme un authentique taulier, surtout quand son capitaine n’est pas sur le terrain et qu’il est accompagné de Nacho ou de Vallejo en défense centrale. Ils attendent de lui qu’il soit LE patron de cette défense.

Le parfait exemple de ce manque d’agressivité quand il est propulsé numéro de la défense remonte au quart de finale retour de la Ligue des champions face à la Juventus. La suspension pour la seconde manche face aux Turinois de Sergio Ramos devait être la confirmation que le Français pouvait endosser le costume de patron face à une équipe contrainte au miracle. Associé au jeune Jesús Vallejo, Varane devait être le guide de la défense madridista. En vain. Il a été complètement débordé dès l’entame de la rencontre, peu aidé il est vrai par son milieu. Varane a été incapable de remobiliser sa défense et n’a mené aucune révolte.
Sa prestation a relancé le débat sur son manque de leadership, lui qui, la veille du match, avait affirmé en conférence de presse qu’il n’allait pas « [se] transformer en quelqu’un qui va aboyer partout et crier pour rameuter les troupes« . Et pourtant, ce soir-là, c’est ce qu’il aurait fallu au Real Madrid pour éviter de se faire peur jusqu’à la dernière seconde et ce penalty transformé par Cristiano Ronaldo. Si le constat peut sembler un peu dur, il faut tout de même avouer qu’il n’a commis aucune erreur grossière. Cependant, c’est sur sa défense et sur sa personnalité que les supporters l’attendaient sur ce match. C’est d’un patron défensif que le Real Madrid a manqué face aux Italiens, un jouer prêt à haranguer ses troupes, mais aussi présent pour les calmer et les empêcher de paniquer. En somme, Varane n’a pas su se sortir de son rôle ordinaire et de forcer sa nature.
L’éternel second ?
Contre-exemple parfait deux semaines plus tard. En demi-finale de la Ligue des champions, les Madrilènes affrontent le Bayern Munich, déjà champion d’Allemagne. Face à la domination (stérile) des Allemands, Varane, cette fois aligné avec Ramos en défense centrale, semble transformé. Plein d’assurance, le Français réalise un très bon match face aux Bavarois en éloignant le danger de la surface madrilène à de nombreuses reprises. Rien à voir avec sa prestation 15 jours auparavant. La présence de son capitaine semble toujours le libérer et le décomplexer. Varane serait-il alors borné à n’être qu’un lieutenant et non pas le patron de la défense du Real Madrid ?
Même s’il est au Real Madrid depuis 7 ans, le défenseur central n’a que 25 ans et il peut encore beaucoup s’améliorer. Il doit apprendre à donner de la voix et à diriger sa défense voire l’équipe pour franchir ce palier qui sépare les bons défenseurs des grands défenseurs. Or, Varane navigue bien trop souvent entre les deux eaux. Si pour le moment il a du mal à assumer sa part de leadership, cela peut encore évoluer. Car aussi bien Paolo Maldini, que Fabio Cannavaro, que Rio Ferdinand, que Carles Puyol ou même Sergio Ramos, aucun à 25 ans n’était au sommet de leur carrière.
Néanmoins, une ombre plane au-dessus de sa tête. Avec seulement 4 clean sheets obtenus cette saison toutes compétitions confondues, la défense madrilène est en deçà des attentes, un peu à l’image de l’équipe cette saison. Pour cette raison, les dirigeants madrilènes envisageraient de recruter un grand défenseur central lors du mercato estival. Une décision qui fera peut-être émerger celui que tout le monde attend : un Varane taille patron digne successeur de Sergio Ramos.
Miguel Hernandez
@Mig19Hernandez