Ben Barek, Luccin, Manquillo : ils ont porté les maillots de l’OM et de l’Atlético

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Les joueurs qui ont porté les maillots de l’OM et de l’Atlético ne sont pas nombreux mais ils existent ! Ils ont connu des fortunes diverses et rares sont ceux qui ont eu de la réussite dans les deux clubs. Une chose est sûre : on parie que ça va vous rappeler des souvenirs ! 

Larbi Ben Barek

« Si je suis le roi du football, alors Ben Barek en était le Dieu« . Prononcée par Pelé en 1975 à Casablanca, cette phrase est souvent accolée à celui qui était entre autres surnommé « La Perle noire ». Fin politique, « O Rei » s’est souvent trouvé des idoles et des héritiers. Si l’on peut douter du fait que le Brésilien ait réellement considéré Larbi Ben Barek de la sorte, tant il est peu vraisemblable qu’il ait pu voir ne serait-ce que des films de l’international français (17 sélections pour 3 buts entre 1938 et 1954), Pelé a eu le mérite de remettre en lumière l’une des plus grandes étoiles du football africain. L’hommage est d’autant plus symbolique que Ben Barek a été oublié petit à petit par son pays natal, jusqu’à son décès en 1992.

Ami d’enfance de Marcel Cerdan, révélé en métropole avec le maillot de l’Olympique de Marseille, Larbi Ben Barek a été une référence en Espagne. Pendant 5 saisons, il a fait partie de la ligne d’attaque de l’Atlético de Madrid, et notamment de la fameuse « Delantera de Cristal », surnom acquis en raison des nombreuses blessures qui ont empêché le Franco-Marocain, Juncosa, Escudero, Pérez Paya et Carlsson d’évoluer régulièrement ensemble.

L’histoire avec les Colchoneros prend racine à l’Estadio Metropolitano de Madrid lors d’un match contre le Stade Français, son club de l’époque rejoint en 1945. Dirigé par un certain Helenio Herrera, Ben Barek fait partie d’une équipe de vedettes mais les résultats ne sont pas en adéquation avec les ambitions parisiennes. A l’occasion de cette rencontre, Cesáreo Galíndez, le président de l’époque, tombe sous le charme du joueur et débourse 17 millions de francs de l’époque pour le signer. L’annonce du transfert provoque un tollé : « on peut vendre la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe, mais Ben Barek jamais ! » peut-on lire dans la presse sportive. Après son exil à Madrid, il retourne à l’OM en 1953 où il termine sa carrière en 1955 avant de devenir entraîneur en Algérie (USM Bel-Abbès) et au Maroc (Fath US et RS Settat).

Marcel Domingo

Né à Salin-de-Giraud sur la commune d’Arles, Marcel Domingo est surtout connu pour avoir été le gardien de l’OGC Nice et de l’Atlético de Madrid. C’est en toute fin de carrière qu’il revêt le maillot de l’Olympique de Marseille, son dernier club avant de devenir entraîneur, notamment chez les Colchoneros où il est une légende. Le gardien de but est absolument inconnu en France, y compris dans son Sud natal, et très méconnu en Espagne. Pourtant, El Volcán a écrit de belles pages à l’Atlético.

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Paulo Futre

Le Portugais est une véritable légende de l’Atlético de Madrid. Champion d’Europe avec Porto en 1987, il arrive chez les Colchoneros quelques semaines plus tard grâce au forcing du futur président Jesús Gil y Gil. Numéro 10 dans le dos, il a enchanté l’afición du Calderón et a soulevé deux fois la Copa del Rey, la seconde après avoir marqué contre el eterno rival en finale. Parti à Benfica à 27 ans pour sauver l’Atleti de la banqueroute (et après avoir refusé les avances du Real Madrid), Futre arrive à l’OM en 1994, à une époque où le club phocéen entame sa descente aux enfers. Il dispute quelques matches en 2e division après la relégation administrative et rallie rapidement Reggiana en Italie. Insuffisant donc pour avoir marqué le public marseillais et ce qui explique évidemment pourquoi le ballon d’argent 1987 sera derrière les Rojiblancos.

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Jean-François Hernandez

Natif de Tours, Jean-François Hernandez arrive à l’OM en 1995. Il y reste deux saisons saisons et dispute une trentaine de matches. Il participe donc à la remontée du club en Division 1 au terme de la saison 95-96. En 1997, il signe en Espagne, à Compostelle et retrouve un ancien de Marseille : Franck Passi qu’il avait déjà connu à Toulouse. L’été suivant, il débarque à Madrid, au Rayo Vallecano. Après 2 saisons convaincantes, il arrive à l’Atlético de Madrid où il ne reste qu’une seule saison. Il porte le maillot rojiblanco une quinzaine de fois avant de retourner chez les Rayistas pour y achever sa carrière. Ses deux fils Lucas et Théo sont nés à Marseille mais ont fait toutes leurs classes à Madrid, au Rayo Majadahonda d’abord, à l’Atlético ensuite. Il y a 15 ans, il disparaît et laisse derrière lui femme et enfants. Il serait installé en Thaïlande mais sa vie reste un mystère.

Peter Luccin

Difficile d’être prophète en son pays. Quand il signe à l’OM en 1998 en provenance des Girondins de Bordeaux, Peter Luccin est LA pépite du football français, en compagnie de Stéphane Dalmat qui arrive sur la Canebière une saison plus tard. Deux saisons dans sa ville natale, une campagne en coupe de l’UEFA en 1999 et la galère avec une relégation évitée grâce à la différence de buts : Luccin « trahit » et opte pour le PSG où ça ne se passe guère mieux, notamment avec Luis Fernandez. Il quitte la France en 2001 et succède à Claude Makelele au Celta de Vigo. Après 3 saisons où il donne la pleine mesure de son talent, il rejoint l’Atlético de Madrid où, là aussi pendant 3 saisons, où il côtoie notamment Carlos Bianchi et Javier Aguirre. Malgré ses bonnes performances, il n’a jamais été appelé en Equipe de France.

Jovan Stankovic

Joueur formé à l’Étoile Rouge de Belgrade, comme Dragan « Pixy » Stojkovic passé lui aussi par l’OM, Stankovic se fait un nom en Espagne au RCD Mallorca où il joue pendant 4 ans. L’ailier gauche fait partie de la célèbre « Ensaimada Mecánica » dirigée par Héctor Cúper, la meilleure équipe de l’histoire du club des Baléares. Lors du mercato d’hiver 2001, Javier Clemente le convainc de signer à Marseille. Le Serbe ne parvient pas à s’imposer dans le XI de l’entraîneur basque et 6 mois plus tard, il rejoint l’Atlético de Madrid alors en Segunda et contribue à la remontée du club. La saison en Liga se passe moins bien et il retourne à Mallorca une saison, sans plus de réussite avant de finir en pente douce à Lleida en Catalogne.

Stefano Torrisi

Quand Stefano Torrisi débarque à Marseille en janvier 2002, le défenseur central bénéficie d’une jolie réputation : 10 ans en Italie, international contre les Bleus lors du Tournoi de France en 1997, une saison à l’Atlético et 2 ans et demi à Parme qui justement le prête 6 mois aux Olympiens. Le CV claque mais c’est finalement le scenario qui sera claqué. Dès son premier match à l’OM, il inscrit un but contre son camp contre Nantes. Il ne rejoue qu’une seule fois avec le maillot bleu et blanc, contre Guingamp. Une des plus belles erreurs de casting de l’histoire du club !

Javier Manquillo

Le latéral espagnol actuellement sous les ordres de Rafa Benítez à Newcastle est le dernier joueur en date à avoir porté les maillots de l’Atlético et de l’OM. Formé chez les Indios, il passe professionnel en 2012, à 18 ans. A partir de 2013, il enchaîne les prêts et après une saison à Liverpool, il débarque à Marseille pour se faire les dents et succéder à César Azpilicueta. Lors de la saison 2015-2016, il est un des joueurs les plus utilisés par Míchel et le Madrilène dispute 43 matches sous les couleurs olympiennes.

 

François Miguel Boudet

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