
Passé tout proche d’une prolongation face à la Juve, le Real va se dresser fièrement en Bavière pour affronter le Bayern Munich. Ce match est un classique européen, entre deux mastodontes qui prennent plaisir à s’affronter. Un choc aussi entre deux coachs qui s’apprécient. Présentation.
« J’ai déjà joué contre de grands entraîneurs au cours de ma longue carrière : Arrigo Sacchi, Johan Cruyff, Marcelo Lippi. Je suis un grand admirateur de Zidane, comme joueur puis comme entraîneur. J’aime le jeu qu’il fait jouer au Real. C’est un bon entraîneur, calme. Un coach modèle » en conférence d’avant match, Jupp Heynckes, ce vieux briscard de 72 ans tresse des louanges au tout jeune Zidane. Jupp n’est pas un inconnu en Espagne, quand Zidane était encore un milieu de terrain radié qui s’en allait faire chavirer un pays, l’allemand était déjà assis sur un banc et il allait remporter une LDC, la septima en 98 avec la maison blanche. Il a mis fin à une disette de plus de 30 ans, une jachère européenne que le Real ne supportait plus. Les deux entraîneurs ne sont que très peu différents, malgré les 30 ans d’écart. Des cadres avec énormément de responsabilités, un management en douceur, pas de précipitation et surtout une sérénité à toute épreuve sur un banc. Le double Z ne laisse que très rarement transparaître ses émotions, un trait de caractère qui plaît énormément à Jupp. Il s’est en plus affirmé sur le banc de la maison blanche autant tactiquement que dans sa communication. Ce soir, à Munich les deux vont s’affronter avec en tête la double confrontation de l’année passée entachée de polémiques.
Ramos, le retour roi
Face à la Juventus, au tour précédent le Real n’a jamais été virtuellement éliminé et pourtant ce retour au Bernabeu reste dans la tête. Comme une mauvaise mélodie, l’absence de Ramos a laissé entrevoir ce qu’on redoutait, Varane est encore bien trop tendre pour se muer en un leader en défense. Face à la formation italienne qui se devait de gagner largement, le central français n’a jamais su s’imposer et cristalliser une révolte autour de lui. Il n’a pas pu être le gars auquel aurait pu se rattacher Jesús dans la tempête comme Ramos le fait pour lui. Sauf que l’absence de Ramos prend fin, et que ce soir il retrouve sa place de titulaire et Varane celle de parfait second. Ce soir la violence et le leadership de l’Andalou sont de retour, et ça va faire du bien.

Ramos, capitaine courage et symbole de la maison blanche
Dans ce Real, Ramos a plusieurs casquettes, capitaine, leader défensif et leader tout court, homme qui sonne la révolte et surtout symbole parfait de ce qu’est le Real, un club habité par l’envie de gagner sans regarder la manière. Et des Bayern-Real, Ramos en a vécu. Ce classique qui culmine à plus de 20 confrontations à travers les âges et qui a débuté dans les années 70 s’est tout de suite imposé par ses scénarios invraisemblables Ramos dans l’époque moderne du Real et du football européen a pris part à 5 affrontements entre le géant allemand et l’ogre espagnol. Son premier est en 2007, Ramos n’est pas encore un indéboulonnable des Vikingos et il n’a que 21 ans. Madrid a été éliminé avec la règle du but à l’extérieur après un 4-4 sur l’ensemble des deux matchs et lui a fini le visage en sang et un nez cassé : le début d’une histoire sans fin avec le Bayern de Munich. En 2012, le Real se fait encore sortir et lui catapulte un penalty dans les nuages ce qui a beaucoup fait rire les réseaux sociaux. En 2014, le Real sort enfin vainqueur de la confrontation avec un score sans appel de 5-0 en cumulé. Ramos fait même taire l’Allianz Arena avec un doublé en 4 minutes avant la demi heure de jeu, une libération pour lui. Il déclarera : « La Champions m’en devait une après l’échec de ce pénalty ». L’année passée il va encore marquer mais contre son camp cette fois et c’est Cristiano qui va rayonner avec 5 buts sur les 2 matchs.
Un Bayern affaibli mais Lewandowski en tête d’affiche
Cette demi finale va être l’occasion de retrouvailles pour de nombreux joueurs. Le Bayern est déjà privé de Neuer et de Vidal, Coman et Alaba sont incertains. Côté Real seul Nacho manque à l’appel. En toile de fond, Lewy retrouve une nouvelle fois un club contre lequel il a brillé. Ce n’était pas avec le maillot du club bavarois mais avec celui du club des jaunes et noirs de Dortmund. Ce jour de 2013 où Lewandoski a marqué un triplé fantastique face au Real. L’attaquant polonais a un lien particulier avec le Real, club avec lequel il est très régulièrement mis en contact et dont il est fan. Pour ce qui est de la création, James, qui est parti par la petite porte de la capitale madrilène l’année passée, retrouvera un coach qui l’a poussé dehors, lui reprochant sa vie nocturne et son hygiène de vie douteuse. Côté Real c’est Kroos qui retrouve le club avec lequel il a explosé avant de s’envoler pour l’Espagne. Ce match sera aussi spécial pour Varane qui fête ses 25 ans aujourd’hui. Ce choc est plus qu’une simple affiche européenne entre deux mastodontes. Ce match, cette double confrontation est aussi un choc entre deux visions du foot, deux modèles de gestion, entre l’expérience de Jupp et la jeunesse du double Z, entre Lewy le pur 9 et CR le monstre réformé, entre Boateng et Ramos. C’est un affrontement entre deux clubs arrogants avec des valeurs totalement opposées. Ce match c’est plus que du simple football et c’est tant mieux.
XI probable type « XI de Cardiff »
XI probables « Alternatif en 4-4-2 »
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13