Le derby madrilène n’a pas trouvé de vainqueur ce dimanche, mais c’est bien la bande à Diego Simeone qui repart avec le sourire. D’abord largement dominateurs, puis menant au score, les hommes de Zinédine Zidane se sont laissés rejoindre au score, presque contre toute attente.

À l’inverse du match face à la Juventus, le Real n’a pas marqué d’entrée de jeu, mais même privé -délibérément- de plusieurs cadres, le club a montré combien son effectif pouvait être tout à fait compétitif au coup d’envoi. Mais cela n’a pas suffis. La faute à la réussite, un peu, ou au talent d’Oblak, beaucoup.
La main-mise des Merengues est d’abord née d’une activité tout terrain de Matteo Kovacic, précieux pour manier le ballon et presser vite à la perte. En l’absence de Modric, l’autre Croate, sait jouer les jointures avec talent. Laissant plus ou moins volontiers le ballon à son rival, l’Atlético n’a pu placer un jeu de transition qui aurait pu faire mal (Kroos et Kovacic y sont pour beaucoup). Résultat, Asensio, Lucas Vazquez et Bale ont pu se balader avec bonheur entre les lignes et profiter de l’apathie adverse. Un monopole symbolisé par les chiffres à la pause : Vitolo, Giezmann et Diego Costa avaient respectivement touché 20, 22 et 24 ballons en 45 minutes. Des miettes, mais le score était de 0-0, avec un Oblak en fusion, comme souvent.
Plus frais et sûrs de leur force, les Merengues reviennent en ouvrant le score sur une action que personne ne voyaient venir : un long centre de Bale depuis la gauche, pour un « CR7 » qui ne laisse pas passer l’offrande, crucifiant le démon slovène d’une volée . Finalement, les Merengues auront loupé plusieurs balles de break. Que ce soient les montants ou les bras musclés d’Oblak, le 2e but n’est pas arrivé, et Griezmann a gâché la fête. Sur l’action de l’égalisation, les coupables sont multiples : la sortie de S. Ramos sur le porteur est tout sauf vive, pendant que ses acolytes de l’arrière garde ne couvrent pas leur capitaine. Un fait de jeu et une habitude qui rappellent combien Casemiro est indispensable pour assurer les couvertures quand le collectif baisse un peu de pied.

Après le but, la 2e mi-temps vit logiquement le Real faire le siège du but d’Oblak, mais de façon plus débridée. On dit que bien attaquer, c’est être capable de tenir debout à la perte. À ce petit jeu, Griezmann et les siens eurent plus d’espace, et le ballon a davantage visité la surface de Navas. Un retour de bâton logique et qui s’explique par le jeu plus direct et instinctif que prônent Kovacic, Bale et Lucas.
Aussitôt revenu au score, Diego Simeone a levé un Diego Costa très palot pour faire rentrer le vétéran Gabi et réduire les espaces. Une tendance « prudente » qui a souvent coûté des points au coach argentin cette saison, mais pas cette fois-ci. S’appuyant sur un très bon Partey et un Koke toujours à l’affût d’un intervalle, l’ATM a reculé, peinant même dans le domaine aérien, sans rompre. Dans le finish, Zidane a lancé ces mêmes forces vives dans le bain (Modric, Benzema, Isco), mais cela ne fut pas suffisant. Le français, en près d’une demi-heure, n’aura touché que 10 ballons, par exemple. Il faut dire que sa zone de prédilection se densifier au moment de se rapprocher du coup de sifflet final. Dans ce registre, El Cholo rompt rarement.
Au moment de faire le bilan, Z. Zidane a préservé ses forces pour les prochains rendez-vous de la LDC, mais l’après midi peut coûter cher : en cas de victoire, le CF Valence peut chiper la 3e place du podium. Ça fait tache.
Bruno de la Cruz
@CaraHierra