Segunda : Míchel et le retour au top du Rayo Vallecano

Divisions inférieures En avant Rayo Vallecano

Le Rayo Vallecano est plus proche que jamais de signer son retour dans l’élite du football espagnol, pointant à la première place de la Segunda Division. Et un homme en est grandement responsable : Míchel, son entraîneur. 

De l’autre côté des Pyrénées où les rivalités sont fortes, rares sont les équipes qui font l’unanimité ou qui arrivent en tout cas à s’attirer la sympathie d’une très grande partie du public football. Le Rayo Vallecano en fait partie. Equipe qui a souvent pratiqué un football attractif lors de ses années en Liga, sa condition de club de quartier populaire et son engagement auprès de plusieurs causes sociales lui ont permis de se faire une petite place dans le cœur des fans. Et c’est bien possible qu’on revoie le club de Vallecas de la première division qu’il a quittée au terme de l’exercice 15/16 dès la saison prochaine, puisqu’il pointe actuellement à la première place du classement, même si les débats sont très équilibrés dans le haut de tableau de cette passionnante Segunda.

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Forcément, lorsqu’on entend le nom Míchel en France, on pense forcément à la légende du Real Madrid et son passage plus que mitigé du côté du Vélodrome. Et c’est tout à fait normal. Mais du côté de Vallecas, Míchel, c’est Míchel Sánchez, grand nom du club, issu du centre de formation, troisième joueur avec le plus de capes de l’histoire du Rayo et, surtout, une patte gauche magique. Son parcours en tant que coach est assez classique. Comme c’est habituel pour les grands noms en Espagne, il démarre en coachant les U19 du Rayo, avant de se voir propulsé à la tête de l’équipe première après le licenciement de Rubén Baraja en février 2017. A l’époque, l’équipe était bien mal en point, pointant à la 19e position du classement, et ce malgré sa condition d’équipe fraîchement reléguée de Liga avec pour objectif un retour rapide dans l’élite… La menace de la relégation était réelle, mais le club a pu l’éviter et a terminé la saison sur la 12e marche du classement.

Et quelles sont les forces de son Rayo ? Une certaine discipline avant tout, puisque l’équipe – sans pouvoir être considérée comme une des meilleures défenses du championnat – est particulièrement compliquée à jouer. La faute à ce pressing très haut et incessant. Forcément, ça crée des espaces derrière, mais ça permet aussi aux troupes de Michel de se procurer bon nombre d’occasions grâce à des récupérations assez haut sur le terrain. Sur les séquences offensives, on cherche avant tout un jeu direct, donc ça cavale, avec des joueurs qui n’hésitent pas à dédoubler sur les côtés. Des phases de construction rapide qui débouchent la plupart du temps sur un centre ou un ballon dans la surface pour le killer Raúl de Tomás qui totalise déjà 18 buts en championnat cette saison. En 4-3-3 ou en 4-1-4-1, l’équipe est redoutable offensivement, et c’est d’ailleurs tout simplement la meilleure attaque de Segunda avec 53 réalisations après 31 journées.

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Le pari de la jeunesse, mais pas que…

Mais ce qui est intéressant dans ce Rayo, c’est cette alchimie entre jeunes joueurs et footballeurs plus expérimentés. Dans une division aussi compliquée et homogène que la Segunda, Míchel n’a pas hésité à donner des responsabilités à ses joueurs les plus jeunes et ces derniers répondent présent. Raúl de Tomás (23 ans), prêté par le Real Madrid, marche sur l’eau, mais ce n’est pas le seul joueur relativement peu expérimenté à cartonner. Il est préféré aux vétérans Javi Guerra ou Manucho, ayant tous deux une certaine expérience de la Liga. Fran Beltrán, à seulement 19 ans, est déjà indiscutable devant la défense et affiche une maturité hors-norme. L’international U19 est excellent dans la récupération, dans son placement, à la relance, dans l’aspect technique… Autant dire qu’on entendra beaucoup parler de lui dans les années à venir. Un peu devant lui, on retrouve un autre jeune joueur qui semble promis à un grand avenir, Santi Comesaña (21 ans). Dans un registre un peu plus offensif certes, avec une qualité technique certaine et une bonne vision du jeu ; il doit cependant se montrer un peu plus régulier pour prétendre à une place à l’échelon supérieur. Mention honorable pour Unai López (22 ans), le milieu de terrain créateur prêté par l’Athletic, baladé entre le flanc gauche et l’axe mais toujours aussi brillant.

Et pour encadrer tout ce beau monde, on retrouve des joueurs d’une certaine expérience, pas forcément âgés mais qui ont déjà fait leurs classes en première division. Le produit du club Adri Embarba en est le meilleur exemple du haut de ses 25 ans, et l’ailier est d’ailleurs le troisième meilleur passeur du championnat avec 10 passes décisives distillées jusqu’ici. Oscar Trejo, que le public français connaît bien, est aussi un rouage essentiel de l’animation offensive du club de la capitale, et ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il est le joueur qui reçoit le plus de faute de l’équipe en plus d’être un des meilleurs dribbleurs de la ligue. Derrière, des joueurs comme Chechu Dorado (35 ans) apportent leur expérience à une arrière-garde bien protégée par un autre taulier : le portier Alberto García (33 ans). Le Rayo a donc toutes les armes en main pour viser la montée d’ici la fin de saison. Onze journées – puis éventuellement des playoffs au cas où le club ne termine pas entre les deux premiers – le cas échéant, le club risque de voir ses meilleurs éléments quitter le navire pour rejoindre des formations de Liga…

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