La liste dévoilée par Julen Lopetegui cet après-midi est pleine de surprises. Si le sélectionneur teste de nouveaux joueurs, c’est qu’il n’a pas encore décidé quelle sera la liste exacte. Quels sont les postes encore à pouvoir avec la Roja pour la Coupe du Monde ?
Deux places d’avant-centre
Prétendants : Álvaro Morata, Iago Aspas, Rodrigo Moreno, Gerard Moreno, Mariano Díaz
Álvaro Morata absent ! Le transfert espagnol le plus cher de l’histoire, l’attaquant appelé à être le titulaire avec la Selección n’a pas été convoqué par Julen Lopetegui alors qu’il est l’une des figures de proue de la campagne pour le nouveau maillot de l’Espagne.
A LIRE : Mais c’est quoi cette polémique de bande bleue qui fait mauve ?
Au-devant de ses blessures et du manque de temps de jeu, le sélectionneur a privilégié d’autres options. Lopetegui a beau avoir déclaré que les options du Madrilène étaient intactes en vue de la Coupe du Monde, le doute est permis. D’autant que les candidats ne manquent pas. Derrière l’intouchable Diego Costa, au moins cinq joueurs pourraient avoir leur chance.

Álvaro Morata ronge son frein. L’attaquant de Chelsea doit se sortir de cette salle passe afin de faire son retour en équipe nationale. S’il est à son niveau, sa présence sera incontestable. En attendant, Lopetegui en profite pour tester d’autres options.
Iago Aspas est en train de signer une saison exceptionnelle avec le Celta. Une de plus, serait-on tenté de dire. Le fait qu’il ait été appelé régulièrement depuis un an joue en sa faveur. Concernant sa polyvalence, elle est à double-tranchant. Le Galicien peut jouer sur le côté droit. Il est d’ailleurs meilleur en partant de cette position. Or, ce n’est pas à droite que l’Espagne en a le plus besoin.
Dans un style bien différent, Rodrigo Moreno a aussi la cote. Présent lors des deux dernières convocations, il a plutôt fait bonne impression en marquant une fois. Le grand atout du joueur de Valencia est son jeu entre les lignes. L’impact qu’il a sur le jeu de son club est total. Ce profil convient bien au jeu espagnol qui peut obtenir de la continuité grâce aux décrochages de Rodrigo. De plus, il est également présent dans les derniers mètres pour conclure les actions. Il est en pleine confiance, comme l’atteste son doublé samedi sur la pelouse de Séville.
Que doit faire Gerard Moreno pour enfin être convoqué ? Réponse de Lopetegui : « continuer à faire ce qu’il fait ». Voilà qui n’est pas très encourageant, tant le numéro 7 de l’Espanyol tient son équipe la tête en dehors de l’eau cette saison. Il serait intéressant de le voir évoluer dans le jeu de la Roja, afin de savoir comment il s’en sortirait. Malheureusement pour lui, le joueur le plus indispensable à un club de Liga cette saison a bien peu de chances d’étrenner le maillot rouge d’ici juin. Difficile de voir Lopetegui tenter des choses inédites à moins de trois mois du Mondial.
Mariano Díaz est limité, égoïste, borné mais terriblement efficace. Quand il était au Real, il profitait des rares minutes que lui accordait Zinedine Zidane pour montrer toute sa rage. Depuis qu’il joue à plein temps à l’OL, la hargne de l’Hispano-Dominicain ne s’est pas consumée. Il pourrait apporter à l’Espagne son sens du but, sa menace permanente. En revanche, un réel doute subsiste quant à sa compatibilité avec le jeu espagnol.

Une place d’ailier droit
Prétendants : Lucas Vázquez, José Callejón, Suso, Portu, Sarabia
En trois mois, Lucas Vázquez a retrouvé du temps de jeu au Real Madrid et sa place en Sélection. Très utile en sortie de banc, le Galicien aura peut-être l’occasion de confirmer sa place au Mondial lors des prochains jours.
Pour José Callejón, c’est l’inverse. 2018 est plutôt compliqué. Naples a perdu son fauteuil de leader en Serie A et lui a perdu sa place avec la Roja. Le grand problème de Callejón, est qu’il est beaucoup trop constant. Constant dans le « sans plus, mais pas au point d’être mauvais ». Peut-il apporter une réelle plus-value à l’Espagne ? Sans plus. Et ce même s’il joue dans un club présentant un style de jeu similaire. C’est peut-être cela qui définit mieux l’Andalou. C’est un très bon joueur. Seulement, ce n’est pas l’un des 24 meilleurs du pays.
Appelé pour la première fois en novembre, Suso a cette fois dû se résoudre à rester à Milan. Il joue davantage que Lucas Vázquez, est plus décisif que Jose Callejón mais à très peu de chances d’aller en Russie. C’est d’ailleurs assez dommage car à partir du moment où les joueurs cités plus haut joueront de toute manière assez peu, disposer d’un gaucher jouant à droite comme Suso aurait été intéressant. Autant privilégier un profil différent.
A LIRE – Expatriés : Suso, l’artiste compris du Milan
Portu est l’une des révélations de Liga cette saison. Le joueur de Girona est crédité de 11 buts et quatre passes décisives actuellement. Présent dans la pré-liste de Lopetegui, il n’a pas passé le cap final. Comme d’autres joueurs moins connus mais méritants, ses chances d’aller en Russie sont minimes. Si l’ailier-milieu offensif-buteur qu’il est est finalement convoqué, ce serait l’une des plus grosses surprises de la décennie, avec l’absence de Raúl en 2008.
Pablo Sarabia revit depuis que Montella a remplacé Berizzo. Sa qualité est patente, et il l’exhibe tous les week-ends en Liga. Sans lui, le visage de Séville change. Bien qu’il soit observé de près par Lopetegui, il n’a pas encore eu la chance de rejoindre son ami Carvajal en rouge. Qu’il continue sur sa lancée, et la porte aura de bonnes chances de s’ouvrir.
Une place de latéral droit
Prétendants : Álvaro Odriozola, Sergi Roberto
Entre ces deux se trouve le remplaçant de Dani Carvajal. Álvaro Odriozola s’est illustré lors de sa dernière convocation. Capable de distiller des centres millimétrés et d’animer son couloir comme très peu savent le faire, il se trouve conforté par ce nouvel appel du sélectionneur. En plus de jouer la doublure de Carvajal en Espagne, il se pourrait bien qu’il soit également la sienne au Real Madrid.
A LIRE : Álvaro Odriozola, première sélection et déjà des certitudes
Si la présence d’Odriozola se justifie, elle ne fait pas l’unanimité. Sergi Roberto fait de bonnes performances au Barça, lui qui a désormais l’expérience des grands matches. Pour un joueur titulaire au Barça, ne fait pas avoir été porté le maillot de l’équipe nationale depuis un an et demi, c’est une sacrée épine dans le pied.

Une place de latéral gauche
Prétendants : Marcos Alonso, Nacho Monreal, José Luis Gayà, Alberto Moreno
Même en mauvaise forme, Jordi Alba a toujours joué avec l’Espagne. Dès lors, la question ne se pose même pas cette saison. Celle du remplaçant au latéral qui marche sur l’eau cette saison a pris un nouveau tournant avec la dernière liste de Lopetegui. Voilà que Marcos Alonso débarque alors qu’on le croyait inapte en raison d’un style bien différent de celui de la bande à Iniesta et cie. Joueur très peu positionnel, plutôt libre comme l’air que cantonné à son côté, il n’est pas rare de le voir marquer des buts depuis des positions bien éloignées de son poste de base. Il ne serait pas surprenant de le voir marquer de la tête sur un centre d’Odriozola. Lors de son baptême du feu, son aisance ou non dans cette équipe devrait apparaître rapidement au grand jour.
Alors qu’Alonso est surprise, imprévisibilité, « feu d’artificesque », Nacho Monreal est tout le contraire. Une sorte de Callejón latéral. À 32 ans, sa présence en Selección a un certain mérite. Bien que jamais protagoniste, il a su s’imposer un certain temps devant des joueurs comme Juan Bernat, José Luis Gayà, Alberto Moreno. Si Jordi Alba venait à se blesser, lui confierait-on le poste ? Rien n’est moins sûr.
Entre les candidats potentiels, se trouvent José Luis Gayà. Le Valencien jouit d’un statut de titulaire indiscutable en club qu’il pourrait faire valoir en Selección. Le successeur de Jordi Alba, c’est peut-être lui. Pas Monreal. Sachant que Monreal apporte peu, que l’expérience Alonso n’est pas garantie de succès, la carte Gayà est encore plausible.
Enfin, le cas Alberto Moreno, symbole d’inconstance. La perte de sa place de titulaire Liverpool à la suite d’une blessure devrait définitivement tuer ses chances. Terrible quand on sait qu’il a été appelé lors de la liste de novembre.

Une place de central
Prétendants : Marc Barta, César Azpilicueta
Derrière les intouchables Sergio Ramos, Nacho Fernández et Gerard Piqué, un quatrième défenseur central doit être choisi. D’habitude, c’était Marc Bartra. Sa non-convocation récente est-elle une conséquence à son départ de Dortmund pour le Betis ? À sa place, c’est César Azpilicueta qui a été appelé. Le tout de même capitaine de Chelsea fait son retour, cette fois à un poste différent de celui de latéral. Au vu de ce choix fort de la part de Lopetegui, il se pourrait bien que ce soit lui le détenteur du dernier ticket gagnant pour le plus vaste pays du monde. C’est peut-être lui le grand gagnant du choix de Lucas Hernandez de jouer pour la France.
A LIRE : Marc Bartra, un joli cadeau pour Quique Setién
Une place de gardien
Prétendants : Kepa Arrizabalaga, Sergio Rico, Sergio Asenjo
En réalité, ce sont deux places qui devraient être en jeu. La présence continuelle de Pepe Reina depuis dix ans suscite des interrogations. Il faut croire que le gardien de Naples doit vraiment avoir des talents de DJ et ambianceur hors-normes. Pour ce poste de troisième, ce sont les performances en Liga qui seront le juge exclusif. Cela fait deux fois de suite que Kepa Arrizabalaga est l’heureux élu, ce qui porte à croire qu’il sera de la partie en juin. Pourtant, Sergio Rico est revenu à son meilleur niveau. Il ne faut pas non plus oublier Sergio Asenjo, pour qui une convocation à une Coupe du Monde serait un aboutissement dans une carrière remplie de graves blessures.
A LIRE : Sergio Asenjo, puissance 4
Une place de milieu
Prétendants : Asier Illarramendi, Rodri, Carlos Soler, Dani Parejo, Luis Alberto, Cesc Fábregas, Ander Herrera, Javi Martínez
Au pays du milieu de terrain, il reste encore une place à attribuer. Les candidats sont si nombreux, que nous nous contenterons de les citer. D’autant plus qu’une blessure peut vite arriver à Iniesta par exemple, et tout remettre en question. Une chose est certaine : on n’a pas trop de souci à se faire dans ce secteur-là pour la Roja.
A LIRE : Rodri, une recrue adaptée pour le futur Atlético ?
A LIRE : Dani Parejo le mal aimé