Lucas Hernandez l’indécis

Analyse Atlético En avant

Retournement de situation ! Alors que la semaine dernière, tout semblait indiquer que Lucas Hernandez jouerait pour l’Espagne, Didier Deschamps a convoqué le défenseur de l’Atlético de Madrid pour les matches amicaux de l’Equipe de France. 

Celle-là, même pas sûr que le Profesor de la Casa de Papel l’aurait prévue : Didier Deschamps a convoqué Lucas Hernandez pour le deux prochains matches amicaux de l’Equipe de France contre la Colombie et la Russie les 23 et 27 mars.

La semaine dernière encore, l’histoire paraissait réglée : jamais appelé chez les A, Lucas n’attendait plus que son passeport pour postuler à une place dans les 23 de la Roja pour le Mondial. Ses déclarations ne laissaient aucun doute sur cette décision : « l’Espagne m’a tout donné et si ma naturalisation est proche de se faire, je serais enchanté. Je me considère comme un Espagnol de plus. Je vais te dire : je parle mieux l’espagnol que le français. Alors quand je te dis ça, je te dis tout. J’ai parlé avec Deschamps et il sait déjà ce que je pense ». Le sélectionneur des Bleus aurait-il récemment fait changer d’avis le gaucher de 22 ans ? Si tel est le cas, c’est un sacré tour de force, même si le timing fait un peu amateur sur les bords. Sans ces déclarations, Lucas aurait-il était convoqué ?

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Protégé du Cholo Simeone

C’est le destin. Depuis qu’il a tapé dans l’oeil des recruteurs de l’Atlético à l’âge de 11 ans, le gaucher a souvent été surclassé. Grâce à son talent, mais surtout à ses gênes. Arrivé en Espagne à 2 ans pour suivre son père Jean-François Hernandez (joueur du SD Compostela, du Rayo Vallecano et de l’Atlético de Madrid), Lucas a eu le chemin de sa carrière tout tracé. Polyvalent, aussi à l’aise dans l’axe que sur le côté gauche de la défense, sa capacité de projection vers l’avant, sa vitesse et sa qualité de centre font de lui un véritable atout pour un Atleti qui n’est jamais aussi fort que quand il contre-attaque à vitesse grand V. De quoi faire de l’ombre à son petit frère, Théo, lui aussi latéral gauche qui a préféré quitter l’Atlético pour le Real cet été après une excellente saison à Alavés.

L’avenir lui appartient. Lucas Hernandez monte en puissance à l’Atlético de Madrid. Si en France il est encore peu connu, c’est sur les terrains espagnols que le natif de Marseille fait parler de lui. Le 14 octobre 2017 en Liga lors du derby madrilène, au gré de la mauvaise performance de ses coéquipiers, le défenseur se démarque. Indéboulonnable sur son côté, les frappes de Cristiano Ronaldo ainsi que le nez de Sergio Ramos n’ont pas su lui résister. Préféré à Filipe Luis pour occuper le flanc gauche de la défense des Rojiblancos, Lucas donne une nouvelle fois entière satisfaction au Cholo Simeone depuis plusieurs saisons. Enfanté par le club espagnol, le Marseillais continue de grandir et de s’épanouir. Seule ombre au tableau : il a été condamné par la justice espagnole à 31 jours de travaux d’intérêt général et une mesure d’éloignement de 6 mois, suite à une dispute conjugale. Sa compagne a écopé de la même sanction au demeurant.

En perpétuelle progression, Lucas Hernandez enchaîne les bonnes prestations s’impose comme l’un des joueurs indispensables à Diego Simeone. Il a d’ailleurs resigné jusqu’en 2022. En sélection, le gaucher est pourtant un talent à prendre… et à séduire. Il n’y a pas d’amour mais des preuves d’amour : le défenseur a multiplié les appels du pied en direction de Didier Deschamps, alors que Julen Lopetegui, le sélectionneur de l’équipe d’Espagne, veille au grain. Mais à l’image du cas Aymeric Laporte, la saga Lucas est difficile à suivre. D’une semaine à l’autre, le Colchonero passe des Bleus à la Roja et vice versa. À 2 mois jour pour jour de la liste pour le Mondial, Deschamps a placé un uppercut au menton de Lopetegui.

Crédits : sport24lefigaro.com

« Mon cœur est bleu »

Son éclosion pourrait bien le mener à se faire un nom en France. C’était il y a un peu plus d’an, dans une interview accordée à Téléfoot : « L’Espagne m’a tout donné en études et en football, mais niveau sélection ce serait une fierté d’atteindre les Bleus. Mon cœur est bleu ». La preuve que l’équipe de France est une réelle option pour le défenseur des Colchoneros ? On pourrait le croire, mais l’indécision de Lucas rend tout cela très flou. À quelques semaine de la Coupe du Monde en Russie, pour le sélectionneur, le poste d’arrière gauche reste un véritable casse-tête. Benjamin Mendy, référence à ce poste, ne compte que quatre sélections en Bleu s’est gravement blessé au genou fin septembre. De leur côté, Layvin Kurzawa ou encore Lucas Digne peinent à convaincre avec l’équipe de France. Aujourd’hui, avec ses qualités techniques le latéral gauche envoie donc un message fort à Didier Deschamps… qui a fini par le convoquer un peu miraculeusement. Si pour l’instant le destin de Lucas Hernandez semble s’écrire en bleu, qui sait ce qui peut se passer d’ici le 23 mars et le coup d’envoi de France-Colombie ? La suite au prochain épisode.

Soledad Arque Vazquez et François Miguel Boudet

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