Barça 3 – 0 Chelsea : Comment les Blaugranas ont battu les Blues

Analyse Barça En avant

 

Fidèle à lui-même, le Barça de Valverde a écarté Chelsea de son passage sans sentiments. ¡FuriaLiga! revient sur les raisons de la victoire barcelonaise. 

Trois à zéro. Écrit noir sur blanc, le résultat est implacable. Pourtant, il aurait pu être tout autre. Suivant le point de vue que l’on adopte, il n’est pas frauduleux de dire que Chelsea a fait un bon match. Cette impression après avoir vu le match est corroborée par les expected goals, autrement dit, les buts qui aurait dû être marqués dans cette partie. Sur la base de ce modèle, Chelsea l’emporte d’une très courte tête (0,57 à 0,51). Mais voilà, le Barça de Valverde n’en a que faire des modèles statistiques. Il a Messi dans son équipe et ça change tout.

Samuel Umtiti dans la peau d’un juventino

Ruiné dès les premières minutes la faute au numéro 10 argentin, le plan parfait de Conte volait en éclat. Condamnés à courir après le score, les Blues appliquaient le même schéma qu’à l’aller au moment de sortir le ballon. Les courses balle au pied de Willian et Hazard permettaient de surpasser des lignes de passe. Les progressions londoniennes se faisaient davantage sur une base individuelle que collective. Cela a posé un problème au Barça à l’heure de presser. Il est difficile de presser une équipe qui s’en sort grâce à des joueurs qui éliminent vos pions les uns après les autres. Ainsi, les attaquants adverses arrivaient lancés dans le camp catalan. Cependant, le Barça s’est montré souverain dans la suite des actions. S’il est vrai qu’il a peiné à endiguer les arrivées rapides des Londoniens, le Barça a fait le travail en amont, c’est-à-dire, dans sa surface. Les derniers mètres ont été le fortin des hommes de Valverde.

Les troupes catalanes se sont mobilisées pour défendre le lopin de terre de Ter Stegen. 13 dégagements, huit balles contrées, sept interceptions, six tacles ont été effectués dans les 16 mètres par les Barcelonais. Très rarement le Barça s’est retrouvée dans ce genre de situations ces dernières années. C’est ce qui explique sa perméabilité dans ce genre de configuration, comme en témoignent les nombreuses incursions d’Alonso dans la surface par exemple. Malgré cela, le leader de la Liga est resté souverain. Chelsea pouvait atteindre ses hommes, mais pour enchaîner, ils ont eu toutes les peines du monde.

Le grand bonhomme de ce duel particulier à cet endroit-là a été sans conteste Samuel Umtiti. Dans la surface, il a été omniprésent. Tel Giorgio Chiellini il y a une semaine contre Tottenham, Big Sam a dégoûté les attaquants de Chelsea. Avec lui, c’est l’entier de l’arrière-garde qui a payé de sa personne. Jordi Alba s’est démené face à Moses tandis que Sergi Roberto et même Ousmane Dembélé ont pris part à ce festival défensif.

Punir encore et toujours

Reste que se retrouver acculé dans son camp de défense, c’est usant mentalement. Pour ne pas se décomposer, les pensionnaires du Camp Nou ont utilisé intelligemment le ballon, au point de le posséder davantage que les Anglais. La largeur apportée par Dembélé a été bienvenue. De plus, quand Iniesta rentrait en jeu, le cuir tournait dans le milieu catalan. Ces temps de repos offerts par la maîtrise momentanée du jeu ont permis de tenir la distance côté local. Il faut aussi mentionner le fait que devant, les attaquants ont fait le travail. Quand tout le monde fait son ouvrage, c’est évidemment plus facile.

Aux avant-postes, Messi et sa bande ont été froids de réalisme. L’Argentin a orchestré son oeuvre de destruction de Courtois avec une implacabilité géniale. Certes, la Pulga a fait l’étal de tout son talent. En revanche, la façon de punir son adversaire à chaque erreur révèle d’une froideur d’exécution totale. Aucune peine, aucun remord, plutôt un grand sourire.

Le jeu de position permis par Busquets et Rakitic a permis, ici comparé au duo Kante-Fábregas, a permis de calmer le match pour le Barça.

Une dose de chance

Les Catalans n’ont pas été brillants. Depuis le début de saison, ce qualificatif ne leur sied guère. Ils ont même bénéficié d’une certaine chance. Ter Stegen a été sauvé deux fois par ses poteaux, pour le plus grand malheur d’un Chelsea méritant. De plus, l’arbitre n’a pas sifflé pénalty sur Alonso. L’essentiel n’est pas de savoir si oui ou non pénalty il y avait, mais de savoir que l’arbitre aurait pu siffler. Il ne l’a pas fait, tant mieux pour le Barça.

Alors quoi ? Chelsea aurait mérité plus ? Là est le noeud du problème. L’équipe de Conte s’est bien débrouillée. Elle a davantage tiré, posé des problèmes nouveaux au Barça. Sauf que là ou le bât blesse, c’est qu’elle offre des buts par ses erreurs. Comme le dit la formule désormais consacrée, « le football est un jeu d’erreurs ». Les défaillances ne peuvent être négligées. Elles ne font pas partie intégrante du jeu. Punir l’erreur est à la base ce jeu, précisément. Tant que des manquements seront commis face à cette équipe blaugrana, les sentences seront les mêmes : défaite pour tout le monde. Qui a cru que bien jouer suffirait ? La seule chose qui est suffisante, c’est bien ce Barça-là.

 Elias Baillif

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