Aurélie Kaci (Atlético de Madrid) : « J’ai l’impression de retrouver l’OL au tout début »

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Ce dimanche soir (20h), l’Atlético de Madrid, leader de la Liga Iberdrola, se déplace sur la pelouse du FC Barcelone son dauphin. Seulement 1 point sépare les deux équipes. Avant ce choc, ¡Furia Liga! a parlé avec Aurélie Kaci, internationale française passée par l’Olympique Lyonnais et le PSG avant de rejoindre les Colchoneras cette saison.

Comment l’Atlético de Madrid vous a convaincu pour signer en Liga Iberdrola ?

J’étais en fin de contrat avec l’Olympique Lyonnais et ça faisait un an que je cherchais une aventure à l’étranger. Mon agent a été contacté et une discussion s’est mise en place. En plus l’Atlético venait d’être sacrée championne d’Espagne. Du coup, il y avait la Ligue des Champions à disputer, et on sait que c’est la meilleure compétition à jouer. L’approche m’a plu et j’ai donc décidé de partir.

Crédits : futbofeminas.com

Malheureusement, ça ne s’est pas exactement bien passé en Ligue des Champions…

Non effectivement. Cela dit, on savait que Wolfsburg était le pire tirage possible avec l’Olympique Lyonnais. Ça s’annonçait en plus, d’autant que c’était seulement la 2e fois de son histoire que l’Atlético disputait la Ligue des Champions. On a beaucoup d’internationales mais il y avait une différence de vécu européen. On a fait un bon match aller à domicile (défaite 0-3, ndlr) mais au retour on a complètement implosé (12-1).

Vous avez joué à l’OL et le PSG, deux grosses machines. En quoi l’Atlético de Madrid est différent ?

Clairement, c’est le niveau de professionnalisme. En Espagne c’est tout récent alors qu’à Lyon par exemple ça fait 10 ans. Ici, il y a pas mal de filles qui étudient en même temps ou qui travaillent et qui jouent aussi. J’ai l’impression de retrouver l’OL au tout début. Mais en ce qui concerne l’envie et les entraînements, c’est la même chose. Les filles se connaissent depuis longtemps mais la différence se fait principalement sur l’expérience, notamment en Ligue des Champions. Le professionnalisme est en développement et ça prend du temps.

Quel est le jeu prôné par votre coach ? Est-ce qu’on peut parler d’ADN Atleti comme on évoque l’ADN Barça, une idée de jeu identique à toutes les sections du club ?

Ça reste la même idée. Le football espagnol, c’est bien jouer, ce sont les passes, le petit jeu. C’est comme ce qu’il y avait à Lyon. Ce sont des jeux, des une-deux, des passes courtes. Il y a énormément de ça, surtout à l’Atlético qui joue dans le haut de tableau.

Vous avez 28 ans et on remarque que chez de nombreuses joueuses de votre génération vous avez été lancée très tôt dans le grand bain, à l’adolescence.

C’est un peu moins le cas actuellement. C’est vrai qu’avant, il y avait moins de monde, ce n’était pas encore pro et c’était plus facile de faire sa place. Moi j’ai commencé en D1 vers 15-16 ans. Aujourd’hui, c’est plus difficile à cet âge d’avoir du temps de jeu dans les grands clubs. Aujourd’hui ça reste un combat de faire sa place.

Vous parveniez à tout concilier, les études et le niveau D1 ?

C’était compliqué mais j’ai la chance d’être pro depuis 10 ans donc j’avais fini mes études avant de signer mon premier contrat. A Lyon, on avait des formations adaptées pour les joueuses. C’est un peu plus difficile mais les filles ou le coach s’adaptent par rapport aux cours. Ça reste faisable à partir du moment où le staff essaie d’arranger tout le monde.

Vous pouvez jouer latéral droit ou milieu de terrain. Comment vous utilise Ángel Villa ?

Dans son 4-4-2, j’évolue essentiellement au milieu. Je peux dépanner en arrière droit.

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Vous évoluez donc au côté d’Amanda Sampedro, la capitaine de la Roja.

Elle a fait toutes ses classes à l’Atlético, c’est l’enfant du pays. En plus, c’est une super fille ! Au niveau de l’accueil, elle a parfaitement reçu toutes les joueuses étrangères dont je faisais partie. En ce qui concerne du jeu pur, c’est une fille qui comprend le foot. C’est un vrai plaisir de jouer avec elle parce que dans les petites espaces elle sait tenir la balle, jouer en une touche, proposer des une-deux.

Parlons du choc de ce weekend contre le FC Barcelone. Vous serez opposée à Élise Bussaglia.

On s’est côtoyée en Equipe de France mais jamais en club. On s’est toujours croisée entre nos passages à l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint-Germain.

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Comment prépare-t-on un match de cette importance, surtout avec une trêve internationale au milieu.

A l’entraînement, on travaille d’abord l’aspect tactique, sur ce que l’entraîneur veut qu’on mette en place et sur le jeu qu’on veut pratiquer. Ensuite, au niveau individuel, chacune se prépare à sa manière. Il y a beaucoup d’excitation parce qu’on joue pour disputer ce genre de matches. On a vraiment hâte d’y être. C’est un des matches les plus importants de la saison. Pour ce qui est de la gestion sans les internationales, c’est un peu plus difficile parce que les filles rentrent le 8 mars, à 48 heures du match. C’est problématique pour les entraîneurs mais le calendrier est ainsi fait. Et puis le problème est le même pour le Barça. Il faut savoir s’adapter.

Propos recueillis par François Miguel Boudet

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