Tout a commencé a tanguer en l’espace de quelques semaines. Le Barça serein et intouchable a laissé place à un équipe poussive. Au plus fort de leur domination les Catalans ont eu jusqu’à 11 points d’avance sur leur rival de l’Atleti. Aujourd’hui, et après une nouvelle déconvenue contre Las Palmas, l’écart n’est plus que de 5 petits points avant le choc de ce soir. Alors pourquoi un tel retournement de situation ? Et quelles sont les solutions en main pour Ernesto Valverde ? Furia Liga vous dit tout.
Calleri rit, le Barça grince
Jeudi soir 22h51 à l’Estadio Gran Canaria, le Barça laisse filer deux nouveaux points. Et cette fois, c’est face à un relégable. Las Palmas a certes, crânement joué sa chance, mais que s’est-il passé pour que le leader invaincu du championnat n’ait à aucun moment dominé cette rencontre, se procurant au final que peu d’occasions franches ? Bien que Mateu Lahoz n’ait pas été auteur du meilleur arbitrage de l’histoire, une habitude avec lui, Ernesto Valverde a écarté d’un revers de main cette excuse lors de la conférence d’avant-match de Barça-Atleti : « Je ne crois pas que l’arbitrage de Mateu Lahoz ait influencé (le score) plus que ça contre Las Palmas. »
Si le coach s’est montré déçu de cette contre-performance, il a conscience qu’elle ne peut pas s’expliquer par les décisions arbitrales. La raison ? Ce n’est pas la première fois. Son équipe a perdu 6 points sur les 6 derniers matchs. Et si les circonstances météorologiques peuvent expliquer le match nul contre l’Espanyol, il est plus difficile d’argumenter en ce qui concerne les pertes de points survenues face à Getafe au Camp Nou et donc contre Las Palmas. Dans les arguments possibles de cette baisse de niveau, il y a bien sûr la fatigue physique. Jouer la Copa del Rey à fond c’est bien, mais cela donne un calendrier surchargé en janvier et un épuisement logique en février. Mais ce n’est pas tout…
Les rencontres jouées par le Barça lors du mois de janvier.

Un profil d’équipe particulier qui pose problème
Espanyol, Getafe, Las Palmas, Chelsea, et on pourrait même y rajouter Eibar, les Blaugrana ont connu d’immenses difficultés à imposer leur jeu face à ces adversaires. La raison : des équipes qui ont permuter leur système entre pressing continu destiné a empêcher la sortie de balle et défense basse. Et qui dit défense basse dit très souvent impossibilité de passer par l’axe. Les Catalans se retrouvent en position de domination stérile, incapable de bousculer un bloc correctement en place. Et ça ce n’est que le début. Pire que la possession stérile, il y a le problème de tenu du ballon au milieu (un comble lorsqu’on s’appelle le Barça) et forcement l’équipe qui n’a pas le contrôle du ballon ou le perd trop. Ce qui entraîne des attaques de l’adversaire plus fréquentes, une arrière garde beaucoup plus souvent sous pression et donc plus de « chances » d’encaisser des buts.
Et l’exemple le plus flagrant c’est Paulinho. Utile dans un Barça qui cherchait encore ses marques en début de saison, il se retrouve utilisé à contre-emploi. Aérer le jeu ou jouer à une touche de balle rapidement vers l’avant ne font pas parti de ses qualités premières. Cela a grandement handicapé le jeu au milieu lors de ses dernières apparitions. 0 chances créées, un seul duel remporté et des passes quasi systématiquement latérales ou en retrait. Peu de choses à retenir de sa performance de jeudi soir. Malgré tout, le joueur Brésilien semble toujours avoir la confiance de son entraîneur et pourrait même être titulaire ce soir: « Paulinho a ses chances de jouer, comme tous les joueurs convoqués. »
(Pour la première fois) Ernesto a t-il tout faux?

Le football n’a pas de mémoire ! Même pas de quelques semaines. Encensé il y a peu, Valverde commence à subir les premières (petites) critiques. Le jeu de son équipe a évolué et le Barça solide, jamais vraiment maître du ballon du début de saison, a peu à peu disparu pour laisser place à une équipe un peu plus Barcelonesque. Difficile donc de revoir un Barça petit bras face à Las Palmas lorsqu’on a connu un feu d’artifice de football contre Girona. Justement, le Barça de Valverde ne serait-il pas un peu trop équilibré, manquant d’une pointe de témérité ? Dans cette balance entre équilibre et folie, le coach semble se poser des questions afin de trouver LA bonne solution. Une nouvelle étape commence pour lui. Après avoir brillamment mis en place une équipe fiable et solide, il va devoir ajouter l’étincelle, notamment contre les équipes supposées plus faibles.
En attendant et toujours dans un souci du détail, il semble avoir sa petite idée de la technique a adopter pour stopper l’Atleti: « Nous devons contrôler les espaces ainsi que la relation Koke -Griezmann et Diego Costa. » Alors qui pour accompagner un Léo Messi, spécialiste des buts marqués contre les Rojiblancos (27 réalisations) et Luis Suarez, face à l’intraitable meilleure défense de Liga ?
Peut-être André Gomes souvent titulaire lors des grands rendez-vous comme lors du match aller au Wanda ou bien un des deux brésiliens Paulinho ou Coutinho. À moins que, pour tenter de dynamiter la défense ultra solide de Simeone, Ernesto se tourne plutôt vers la fougue… « crochet crochet Ousmane Dembélé.«
Tracy Rodrigo