Espanyol – Pour Quique Sánchez Flores, la jeunesse ne roule plus

Analyse En avant Espanyol Liga Santander

Déjà sous pression depuis quelques semaines, l’entraîneur des Pericos Quique Sánchez Flores a du mal à trouver la clé et parait avoir lâché l’une de ses idées reines, la jeunesse. Mais, est-ce le bon choix pour le Madrilène ?

Après une 8e place plus que correcte la saison dernière, l’Espanyol de Quique Sánchez Flores est à la peine cette année en championnat. Sept matches sans victoire toutes compétitions confondues depuis ce surprenant succès au RCDE Stadium contre le Barça de Valverde grâce à un but du canterano Melendo en toute fin de rencontre. Justement, depuis ce but qui n’aura finalement pas permis aux siens de passer l’obstacle en Coupe du Roi, Melendo n’a disputé que 50 minutes. À l’image de la plupart des jeunes qui ont pointé le bout de leur nez depuis l’arrivée de l’ancien entraineur de Watford. Ces dernières semaines on voit un Quique à la recherche du déclic pour retourner une situation qui commence à peser même si ça oblige le coach à lâcher l’un de ses principes : la confiance en ses jeunes.

Credit : rcdespanyol

« Nous, les entraineurs, nous nous limitons à leur ouvrir les portes, à les orienter. Les éduquer est une tâche fastidieuse et les entraineurs n’ont pas le temps de le faire. Ici à l’Espanyol nous avons la chance d’avoir une excellente académie qui éduque et forme nos jeunes qui sont complètement prêts quand ils arrivent devant la porte de l’équipe première ». Voilà ce que disais Quique il y a un an sur Bein Sports Espagne concernant le centre de formation de son club. Aujourd’hui on se demande ce qu’il s’est passé avec certains des jeunes, Mario Hermoso (formé au Real), Marc Roca ou encore Marc Navarro. Des joueurs qui ont pourtant été importants à certains moments sous QSF. L’entraineur espagnol est connu pour avoir lancer des jeunes dans le grand bain de la cantera ou non. En plus des noms déjà cités, Toto Salvio, Rubén Pérez, Raúl Albiol et même Juan Mata font partie des plus de 40 débutants en Liga sous sa houlette. Même si on peut comprendre qu’il préfère s’appuyer sur l’expérience pour tenter de redresser le vol, la forme utilisée par l’entraineur est-elle la bonne ?

La chute d’Hermoso

L’un des exemples les plus criants cette saison est celui du défenseur central, Mario Hermoso, arrivé cet été depuis la Segunda B et le Castilla après avoir fait une saison pleine au Real Valladolid en deuxième division. Formé dans la Casa Blanca et international moins de 19, Hermoso a débarqué en Catalogne pour remplir le vide laissé par Diego Reyes. Petit à petit il a pris la place de Naldo dans l’axe au côté de David López avant de devenir totalement indiscutable. Pour sa première saison dans l’élite espagnole, le joueur de 22 ans a su répondre présent malgré quelques petits détails à parfaire, logique pour un débutant en Liga. Jusqu’ici tout va bien. Mais voilà, le coach perico parait accuser de plus en plus la pression et supporter de moins en moins les erreurs de ses poulains. Et le jeune défenseur central en a fait les frais il y a peu…

Crédit : Marca

C’est à Butarque, contre Leganés fin janvier que tout a basculé pour lui. Toujours titulaire, comme depuis la 3e journée de Liga (sauf contre Valence pour suspension), le Merengue s’est distingué dans la banlieue madrilène lors de la 12e défaite de la saison du club catalan. Hermoso a inscrit trois des cinq buts de la rencontre (3-2) mais deux dans ses propres cages. Deux coups de massue de trop pour QSF qui a coupé totalement les ponts avec le joueur. Depuis, Mario n’apparait même plus dans le groupe Periquito (absent du groupe lors de 3 des 4 derniers matches). Sans lui, le club de Cornellà ne gagne pas non plus et continue de prendre des buts. Certes le retour d’Oscar Duarte a également permis à QSF d’avoir une option de plus mais la punition infligée au joueur sous contrat jusqu’en 2020 parait un poil excessive.

Un centre de formation trop tendre ?

La situation n’est guère meilleure pour les jeunes joueurs formés au club. À part Aarón Martin, souvent au niveau et sans réel concurrent à son poste, le temps de jeu pour les autres est bien limité. La situation d’Óscar Melendo est bien étrange. Le joueur est arrivé au club à cinq ans, a débuté en Liga avec Quique en novembre 2016 mais n’a foulé le terrain qu’à 10 reprises depuis. Après son but historique contre le Barça, il a quasiment rejoint Hermoso dans l’oubli. Une mi-temps contre le FC Séville et quatre petites minutes lors du retour contre les Culés. En attendant, l’entraineur continuait ses essais sur les ailes avec Granero, Jurado, Darder, Baptisâo ou Falete (Sergio García) sans résultat. L’ascenseur émotionnel a été rude pour le petit milieu offensif.

Crédit : El Periódico

Vous vous souvenez de Marc Roca ? Ce milieu défensif formé au club a été le 13e joueur le plus utilisé par Quique la saison dernière en Liga. Il ne compte guère plus de 100 minutes en Liga lors de cette campagne étant le joueur de champs avec le moins de temps de jeu depuis l’été dernier. Pourtant il avait brillé lors de la préparation pour le plus grand bonheur de son coach qui a souvent loué ses qualités. Des rumeurs sur un possible départ ont fusé cet hiver mais encore une fois son entraineur n’a pas donné suite laissant entendre qu’il comptait sur lui. Le départ de Javi Fuego vers Villarreal n’a rien changé car Carlos La Roca Sánchez est venu renforcer le secteur. Même son de cloche pour Marc Navarro. Malgré le piètre niveau montré par un Victor Sánchez en perte de vitesse, le latéral ne peut toujours pas s’installer dans le onze régulièrement. On a l’impression que le jeune défenseur de Barcelone paie toujours sa précipitation à son retour de blessure il y a un an.

Le constat est difficile à digérer. Le club a fait beaucoup de sacrifices depuis 2012 pour relancer son centre de formation des mains d’Óscar Perarnau, Jordi Lardín et Fran Navarro. Ce travail commençait à porter ses fruits la saison passée avec Sánchez Flores mais l’obligation de résultats et les décisions de l’entraineur depuis quelques temps ont mis un frein à cette idée qui a toujours été la principale du deuxième club de Barcelone. Après toutes ces années, le lien du Madrilène avec la jeunesse footballistique est-il totalement rompu ? Réponse dans 3 mois…

Nicolas Faure

@Nicommentator

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