Valencia CF – Après Kempes, Aimar et López, Vietto est le nouveau blanquinegro de Córdoba

Analyse En avant Liga Santander Valencia

A 24 ans, Luciano Vietto n’a pas encore répondu aux attentes placées en lui quand il a débarqué en Espagne en provenance du Racing Club. Performant à Villarreal, « La Joya » n’a su s’imposer ni à Séville ni à l’Atlético, malgré tout le talent qu’on lui prête. Prêté avec option d’achat par les Colchoneros à Valencia, l’Argentin retrouve son mentor Marcelino et découvre un stade qui a particulièrement réussi aux natifs de la province de Córdoba.

Alors que le Valencia CF avait jeté son dévolu sur Sandro Ramírez qui, comme prévu, se morfond à Everton, le club blanquinegro a finalement obtenu le prêt avec option d’achat de Luciano Vietto qui n’a jamais su saisir sa chance à l’Atlético de Madrid et qui a été poussé vers la sortie en raison du retour de Diego Costa. L’attaquant complète la ligne offensive che composée de Simone Zaza, Rodrigo Moreno et Santi Mina. Reste à savoir quel sera son rôle exact, s’il se battra pour une place de titulaire ou pour être le premier remplaçant en sortie de banc, rôle attitré de celui qui était encore surnommé il y a quelques semaines Santi Ruina. Si ses récentes statistiques laissent sceptiques, la présence de Marcelino, l’homme qui a lancé l’Argentin en Liga, rassure. Et pour les plus superstitieux, Vietto est de la province de Córdoba, comme Mario Kempes, Pablo Aimar et Claudio López. C’est forcément un signe… non ?

Marcelino, facteur déterminant

Luciano Vietto se révèle en 2012, l’année de ses 19 ans. Avec le Racing Club, il claque 13 buts et 4 passes décisives en 32 matches de championnat. Le buteur de confirme pas la saison suivante (7 buts et 1 assist en 35 matches en 2013-14) mais Villarreal tente le coup, récupère la promesse pour 5.5M€. Sous les ordres de Marcelino García Toral, La Joya joue 47 matches toutes compétitions confondues, inscrit 20 buts dont 12 Liga et finit meilleur passeur de la saison en Ligue Europa avec 6 assists.

C’est la relation née avec le technicien asturien qui a permis son arrivée à Valencia. L’entraîneur che a personnellement contacté son ancien protégé pour le convaincre de ne pas signer au Sporting CP. Selon toute vraisemblance, le VCF devra payer la moitié du salaire du joueur lors de son prêt de 6 mois (850.000€ sur 1.7M€) et dispose d’une option d’achat de 14M€ pour un contrat de 4 ans. L’Atlético s’en sortirait à bon compte. Le recrutement de celui qui avait mis un terme à une série de 27 matches sans défaite des Indios lors de la réception de Villarreal au Vicente-Calderón avait coûter la bagatelle de 20M€. En 18 mois sous le maillot rojiblanco (2015-16 et 2017-18), Vietto n’a marqué qu’un seul but en Liga en 23 matches (3 en 37 parties toutes compétitions confondues).

Son prêt à Séville la saison dernière a été à peine plus fructueux au sein d’une équipe bien plus joueuse que l’Atlético : 10 buts et 5 passes dé toutes compétitions confondues dont 7 réalisations et 3 assists en 21 matches de Liga. Ce n’est pas le déshonneur loin de là mais rien d’époustouflant. Cependant, ce passage chez les Nervionenses devait relancer celui que l’on surnomme aussi « Lucky ». Car pour son retour sous les ordres du Cholo Simeone, la chance a sacrément fui l’Argentin, en perte totale de repères et de confiance. De potentiel titulaire régulier en août, il est devenu la 5e roue du carrosse colchonero.

L’héritier d’un dynastie ?

Ça c’est pour le côté noir de l’opération. Et face à sa faible moyenne de buts depuis près de 3 ans, un monument se dresse pour donner de l’espoir à Vietto mais aussi au Valencianisme : Mestalla ! Le colisée de l’avinguda de Suecia est une sorte de porte-bonheur pour les joueurs argentins de la province de Córdoba. Mario Kempes, Pablo Aimar, Claudio López : el Matador, el Payaso, el Piojo. Et bientôt la Joya Luciano Vietto ? De sacrés exemples à suivre car non seulement ces trois joueurs ont beaucoup donné sous le maillot blanquinegro mais aussi parce qu’ils sont restés dans les coeurs valencianistes. Ils ont su s’imposer dans le temps, avec des passages de 4-5 ans sur les bords du Turia. Des joueurs dotés d’un mental hors-norme car le public de Mestalla est réputé comme étant le plus intransigeant d’Espagne. Luciano Vietto est-il de cette trempe ? A première vue on peut légitimement en douter. Mais en arrivant dans un collectif rodé qui a d’excellents résultats depuis le début de saison, l’Argentin ne peut espérer mieux pour se relancer. Il y en a eu un par décennie : c’est écrit c’est son tour ! Et peut-être que dans quelques semaines, les Blanquinegros pourront dire que ce n’est plus à Andorre ou au Perthus qu’on trouve les meilleures cartouches de Lucky.

François Miguel Boudet
@fmboudet

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