Les deux monstres du football espagnol, éternels rivaux, s’affrontent en Liga samedi à 13h au Santiago Bernabéu. Leader, le Barça est déterminé à creuser l’écart avec le Real qui compte 11 points de retard et 1 match en moins. Après la double confrontation en Super Coupe d’Espagne en août, remportée par le Real (5-1 score cumulé), ce troisième clasico de la saison s’annonce bouillant et déterminant pour la suite du championnat. Un duel de titans, qui, espérons-le, tiendra toutes ses promesses. Avant de vous délecter devant ce petit délice du foot espagnol, Furia Liga vous propose une rétrospective des 7 manita de l’histoire des clasico.
Avec une moyenne de 3,3 buts/ match, le Clásico est LE match par excellence pour voir des buts en abondance. Si en 236 rencontres officielles le Real devance –de peu- le Barça en terme de victoires (95 contre 92), ce sont les Culés qui ont une large avance sur les Madridistas au niveau des manitas. Les Blaugrana ont battu cinq fois le Real sur le score de 5-0, dont une fois à Madrid. De leur côté, les Merengues ont infligé deux manitas aux Barcelonais. Alfredo Di Stéfano, Johan Cruyff, Zamorano, Romario, la Dream Team… Retour dans le passé !
Barça 5-0 Real, 21 avril 1935 :

La toute première manita lors d’un Clásico remonte au 21 avril 1935. Le Barça, entraîné par Ferenc Plattkó, reçoit le Real Madrid, dirigé par Francisco Bru, au stade Les Corts. Les Barcelonais écrasent les madrilènes 5-0 avec un quadruplé du Mexicain Vantolrá (43′, 62′, 68′, 82′) et un but d’Escolá (48′). Ventolrà est le seul joueur de l’histoire du Barça à avoir inscrit 4 buts dans un Clásico.
Après son titre de 1929 et le décès de Joan Gamper, fondateur du FC Barcelone, le club catalan s’enfonce dans une crise profonde. Lors de cette saison 1934-35 le Barça termine à la sixième place du classement. Le Real est dauphin de cette 7ème édition du championnat d’Espagne.
Barça 5-0 Real, 25 mars 1945 :

Après une période trouble, entre la Guerre Civile et la dictature, le Barça commence au fur et à mesure à remonter la pente. Lors du Clásico du 25 mars 1945, les Catalans infligent une deuxième manita aux Madrilènes avec un doublé de César et des buts de Bravo, Escolá et Gonzalvo III.
Avec Josep Samitier à sa tête, le club catalan retrouve le goût de la victoire et remporte la Liga lors de cette saison 1944-1945. Ancien joueur phare du FC Barcelone de 1919 à 1932, el màgic Samitier offre au Barça son premier titre depuis 1929.
Real 5-0 Barça, 25 octobre 1953 :
L’affaire litigieuse autour du transfert de Di Stéfano exacerbe la rivalité entre les deux clubs. Et pour son tout premier Clásico au stade Chamartín, l’attaquant donne le ton. L’Argentin ouvre le score (10′) et conclut la victoire du Real avec un doublé à la 80′. Roque Olsen s’offre lui aussi un doublé, le milieu de terrain Molowny enfonce le clou avant la mi-temps pour le 4-0 (39′).
Cette saison-là, les hommes d’Enrique Fernández reprennent le titre de champion d’Espagne aux Catalans. Le Barça termine deuxième, à 4 points du Real. Légende du Real Madrid, Alfredo Di Stéfano est le deuxième meilleur buteur de l’histoire du Clásico. En 30 matches, de 1953 à 1964, l’Argentin a inscrit 18 buts, dont 14 en Liga. Il devance, encore, Cristiano Ronaldo qui est troisième du classement avec 17 buts.
Real 0-5 Barça, 17 février 1974 :
Près de 30 ans plus tard, le même schéma se répète à Madrid, ou presque, puisque cette fois c’est le Barça qui inscrit 5 buts au Real. Ça reste la seule et unique manita barcelonaise lors d’un Clásico au Bernabéu. Un match épique, inoubliable pour les Blaugranas, tant la domination barcelonaise fut incontestable. Mené par un fabuleux Johan Cruyff au sommet de sa carrière, le Barça humilie le Real Madrid dans son antre. Après l’ouverture du score d’Asensi (31′), le crack hollandais dribble trois Madrilènes pour le 2-0 avant la pause. Les hommes de Rinus Michels, mentor de Cruyff, terminent les Vikingos en seconde mi-temps. D’abord Asensi pour le doublé (52′), puis Juan Carlos (65′) et Sotil (70′).
Après 14 ans de disette en Liga, le Barça remporte le championnat avec 8 points d’avance sur son dauphin, l’Atlético, tenant du titre. Le Real Madrid termine cette saison loin derrière, à la 8ème place. Ce titre en Liga est le seul remporté par Johan Cruyff dans toute sa carrière. Ce 17 février 1974, les Barcelonais ont réduit au silence tout le peuple madridiste.
Barça 5-0 Real, 8 janvier 1994 :

La dernière grande nuit de la Dream Team de Johan Cruyff. Mené par un fabuleux Romario, auteur d’un hat-trick, le Barça s’impose au Camp Nou 5-0. Nous retrouvons ce soir-là un canterano de 22 ans, Pep Guardiola qui participe au 1er but de Romario. Une ouverture du score qui déstabilise le Real Madrid et montre la supériorité catalane. Rapidement, le style de jeu imposé par Cruyff prend le dessus sur la tactique de Benito Floro. Dès le retour du vestiaire, Ronald Koeman inscrit le second but de la rencontre (49′). Les Culés asphyxient et écrasent les Madrilènes impuissants. Romario enfonce le clou (57′, 81′) et Iván (87′) marque le gol de la manita.
Avec le Néerlandais à sa tête, le Barça remporte quatre Liga consécutivement (91-92-93-94) et sa première Ligue des Champions (20 mai 1992). Les Catalans sont champions d’Espagne en fin de saison, les Madrilènes terminent 4ème. La manita infligée au Real Madrid lors de ce Clásico fut l’une des dernières grandes soirées de la Dream Team. Après avoir marqué et dominé toute une époque, cette équipe du Barça n’a pas supporté les changements la saison suivante. Mais les bases et le style de jeu étaient posés pour les générations futures.
Real 5-0 Barça, 7 janvier 1995 :

364 jours plus tard le Real Madrid prend sa revanche sur le Barça au Bernabéu. Dès le début du match les Vikingos prennent le contrôle de la rencontre. Après seulement cinq minutes de jeu Iván Zamorano fait trembler le stade en ouvrant le score après une combinaison formidable avec Michael Laudrup et Raúl. Largement dominateur, le Real de Valdano a le ballon, les occasions, l’envie et l’intelligence de jeu. À la 39′, l’attaquant chilien réduit les espoirs catalans à néant en signant un hat-trick (3-0). Malgré les tentatives de Cruyff, aucun Barcelonais n’a pu passer la muraille madrilène en défense, composée de Hierro, Quique, Sanchis et Lasa. Luis Enrique (69′) puis Amavisca sur un caviar de Zamorano (70′) terminent de venger le Real.
Après avoir subi pendant 4 saisons la domination de la Dream Team, qui a vite fait oublier la souveraineté de la Quinta del Buitre, les Merengues redorent leur blason ce 7 janvier 95. Finalement le Real Madrid termine Champion 94-95 et le Barça 4ème. De cette équipe, seuls Raúl, Hierro et Sanchís ont participé à la fin de la décennie aux deux succès en Ligue des Champions du Real (97-98, 99-00).
Barça 5-0 Real, 29 novembre 2010, le clasico de la super manita :
Le Barça de Guardiola humilie le Real de José Mourinho, un lundi soir de novembre au Camp Nou. Une date inhabituelle, qui restera gravée dans les mémoires catalanes et madrilènes. Alors que CR7 souhaite corriger les Blaugranas, ce Clásico se transforme en match cauchemardesque pour le Real Madrid. Après seulement 17 minutes de jeu, les Merengue sont menés 2-0 (Xavi 9′, Pedro 17′). Malgré ses tentatives lointaines, Cristiano Ronaldo ne peut rien faire pour sauver son équipe. Au retour du vestiaire, David Villa abat tout espoir du Real avec un doublé (54′, 56′). Jeffren achève Iker Casillas en fin de rencontre (88′). Il n’en fallait pas plus pour énerver Sergio Ramos quelques secondes plus tard. Le défenseur central écope d’un habituel carton rouge après s’en être pris violemment à Carles Puyol et Xavi.
El Mundo Deportivo nomme cette victoire La Super Manita : c’est la cinquième fois de son histoire que le Barça bat le Real Madrid sur le score de 5-0. Les hommes de Guardiola ont livré ce soir-là un véritable récital et montré leur supériorité évidente sur le Real Madrid à cette époque. Un Barça extraordinaire, inoubliable, à l’image d’un Xavi magistral (132 ballons, 110 passes réussit). Avec cette victoire d’anthologie, les Culés piquent la première place de la Liga au Real. Une position de leader que les Madridistas ne récupéreront jamais lors de cette saison 2010-2011.
Chloé Girardin
@ChloeWest_