ATM : l’élimination en LDC est-elle un échec total ?

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En ne ramenant qu’un point de son déplacement à Stamford Bridge (1-1), les Colchoneros disent au revoir à la Ligue des Champions, mais conservent leurs chances en Europa League. Pour autant, cette élimination dans la plus prestigieuse de compétitions européennes ne sera pas sans conséquence pour le club madrilène. Mais dans quelle mesure ?

Il n’a pas fallu attendre bien longtemps avant que l’expression « fin de cycle » ne soit déployée par plusieurs observateurs du football. Pour être sincère, la rédaction de Furia Liga n’avance pas une idée commune quand il s’agit de mesurer l’impasse que connait le groupe de Diego Simeone. Avec plusieurs sorties peu convaincantes en Liga, malgré un bilan comptable des plus corrects, l’Atlético de Madrid devait sortir d’un groupe de LDC composé de Chelsea et de l’AS Roma, en plus du poison Qarabag qui aura piqué quatre points direct à Godin et sa bande. Une mission relevée dans laquelle l’ATM s’est trop vite empêtrée, ne comptant que deux points après 3 journées.

Crédit : https://twitter.com/AtletiFR

Au réveil ce matin, l’ATM est donc reversé en League Europa, une compétition déjà glanée avec brio en 2010 et 2012, et qu’on aurait tort de banaliser. Malgré tout, il est certain qu’une LDC sans les crocs de la troupe de Diego Simeone, ce n’est pas quelque chose de commun. Doit-on pour autant parler d’échec ? S’il on s’en réfère aux adversaires rencontrés et aux contenus, l’ATM n’a offert qu’un caisse de résonance de ses performances poussives (heureuses?) en Liga. Certes, elle n’a encaissé que 4 buts (cela aurait pu être pire hier), mais on a rarement senti l’Atlético redevenir cette machine compliquée à manœuvrer et surtout capable de piquer son adversaire dans les temps faibles. Hormis une très belle sortie à domicile face à la Roma (2-0), l’ATM n’a pas été à la hauteur de la compétition, et le double partage des points avec Quarabag, conjugué à la cataclysmique prestation à l’aller (3 tirs cadrés), ne peuvent tordre le cou à l’analyse. Si l’ATM ne va pas plus loin, c’est parce qu’il n’a pas le niveau, aujourd’hui, pour prétendre au dernier carré. On entend souvent dire qu’une grosse formation sait se mettre aux choses sérieuses quand le résultat le commande. On a encore eu la preuve que la nécessité n’est pas un levier que l’on lève à demande. Cet Atlético n’est pas un simple faire-valoir évidemment, mais il n’a pas le ressort technique et l’assurance collective pour élever son niveau de jeu sur plusieurs grosses confrontations. Les plus passionnés diront -et c’est une idée partagée chez Furia Liga- qu’on ne remplace pas la magie du Vicente Calderon en une seule phase de poule européenne.

Un chapitre à ne pas oublier

Le mal est donc davantage situé dans le niveau actuel de l’équipe -plusieurs fois décrypté dans nos podcast- et les (mauvaises ?) ficelles utilisées par son éreintant coach argentin plutôt que dans la gestion du club. Dans l’incapacité de recruter, l’ATM a misé sur la force morale d’un groupe qui a fait ses preuves au plus haut niveau, peu ou prou avec les mêmes joueurs depuis l’arrivée du Cholo en 2011. Deux finales, une demi-finale et un quart de finale de LDC dans la poche, voilà la carte de visite des rojiblancos sur ces dernières saisons européennes. Dans un passé un peu moins récent, le club de la capitale était remplacé par des concurrents nommés Villarreal ou Valence pour accompagner les deux monstres que sont le FC Barcelone et le Real Madrid. Un revers en LDC, dans un année post Coupe du Monde et sans la possibilité de se renforcer pendant l’été, n’est pas obligatoirement synonyme de catastrophe. Surtout si l’équipe se retrouve à Lyon le 16 mai prochain, point de rendez-vous de la finale de l’Europa League. Le bilan peut néanmoins servir d’acte marquant pour jauger la qualité de certains éléments dont on attendait plus ou mieux. Un étalonnage qui doit épargner les historiques que sont Gabi, Juanfran et Fernando Torres, dont les sorties furent loin d’être plus pénalisantes que les prestations d’un Gaitan d’un F. Carrasco ou d’un Savic.

« Je suis fier de mes joueurs. Au delà de l’élimination, c’est un pas en avant pour nous » Diego Simeone

Par contre, sur un plan purement financier, les blessures sont moins aisées à panser si l’on en croit les informations du journal Marca. La non-qualification amène un manque à gagner de 6M d’euros, et les comparaisons avec l’Europa League ne sont pas rassurante. Il y aurait plus de 20M de gain d’écart entre un finaliste de l’EL et de la LDC. Il serait injuste de penser qu’une budgétisation de finaliste fut prévue, mais les perspectives sont là, moins pimpantes. Avec le nouveau stade dans l’escarcelle et les arrivée de Vitolo et Diego Costa en janvier, l’opération n’aurait pas été de trop. Si l’ATM file jusqu’au dernier carré de l’EL, il ne récupérera qu’un peu moins de 2M d’euros. Maigre consolation, d’autant que la vitrine d’exposition, pour de futurs ventes, est moins brillante. En mai, les bilans seront peut être plus verts pour l’Atleti, on regardera avec dédain les médisances fleurissantes sur la vie d’un groupe que l’adversité à soudé.

 

Bruno De La Cruz

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