Le début de saison de Luis Suárez inquiète en Catalogne. Avec seulement trois petits buts toutes compétitions confondues et pléthore d’occasions manquées, « El Pistolero » n’a jamais aussi mal porté son surnom.
« Les buts, c’est comme le ketchup : quand ils arrivent, ils viennent tous en même temps », disait Cristiano Ronaldo. Sept ans plus tard, Luis Suárez commence à comprendre l’essence des propos du Portugais. Depuis le début de saison, l’attaquant du FC Barcelone s’acharne à taper au cul du pot. Mais quasiment rien ne tombe – sauf Suárez lui-même lorsqu’il est dans la surface, évidemment. Et il faut avouer qu’on ne l’avait pas sentie venir, celle-là. Que le Barça mette huit points dans la vue du Real Madrid avec son attaquant de pointe à la vingtième place des meilleurs ratios du pays n’aurait pas enthousiasmé les bookmakers en début de saison. L’année dernière, à la même époque, l’Uruguayen avait déjà claqué dix pions pour cinq passes décisives.
« Il finira par les mettre au fond »
« Parfois, le ballon ne veut pas rentrer », confiait l’ancien de Liverpool sur le site du Barça. Pourtant, ce n’est pas faute d’essayer. Il a tout de même pris 45 fois sa chance, soit plus de quatre frappes par match. Inexplicablement, le flingue d’« El Pistolero » s’enraille au moment de dégainer. Le problème semble donc au niveau de l’efficacité du Blaugrana. Une réalité aberrante pour un joueur d’accoutumée tueur devant le but. Ernesto Valverde, le coach culé, n’est pas particulièrement préoccupé par la situation de son attaquant. « Ça ne m’inquiète pas qu’il ne marque pas parce qu’il a les occasions et c’est ce qui est important, déclarait-il en conférence de presse avant le match de Copa del Rey face à Murcia. Je serais inquiet s’il n’avait pas d’opportunités. Il finira par les mettre au fond ».
Neymar n’y est pas pour grand chose
Afin d’expliquer le contraste troublant entre le Luis Suárez version 2016/2017 et de celui de cette année, il serait facile de pointer du doigt le départ de Neymar. Seulement, le Brésilien n’était pas celui qui arrosait le plus son ancien partenaire. Alors, il suffit de regarder les dernières prestations du coéquipier d’Edinson Cavani pour comprendre. Ce qui lui fait défaut en ce moment, c’est un petit bonhomme argentin d’1.70m qui gloutonne tout sur son passage. Valverde voit les choses différemment de Luis Enrique. L’ancien de l’Athletic a redonné l’axe à Messi, forçant Suarez à se décaler sur le côté. Et, à moins que les cages se mettent à glisser près des poteaux de corners, le meilleur buteur de la sélection uruguayenne en est tenu éloigné.
Fatalement, la confiance baisse. Son maillot déchiré de rage après une occasion manquée contre Las Palmas (à 1’55 de la vidéo ci-dessus) peut en témoigner. Heureusement pour le Barça, pour l’instant, les autres joueurs répondent présent quand il s’agit de marquer. Mais lorsque l’intensité montera d’un cran, Luis Suárez aura intérêt de retirer l’opercule si il veut commencer à envoyer la sauce.
Victor Massias
@victor_massias