Olympiakos – Barça : Quand Ernesto Valverde était le meilleur du Pirée

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Cinq ans après son départ de l’Olympiakos, Ernesto Valverde revient au Pirée avec le Barça pour un match de Ligue des Champions qui devrait valider la qualification des Culés pour les huitièmes de finale. Vainqueur de trois championnats et deux Coupes de Grèce, Txingurri reste particulièrement apprécié à Athènes et dans tout le pays.

Au bout d’un moment, il n’est plus revenu. Passionné de sport, Ernesto Valverde profitait de son temps libre à Athènes notamment en assistant aux matches de basket de l’Olympiakos. Lors des temps morts, son visage apparaissait sur les écrans géants et les bouillants supporters hurlaient à tout rompre. Txingurri (la fourmi en basque, ndlr) n’a jamais trop aimé être dans la lumière. C’est peut-être aussi pour ça, bien plus que les titres, que le Basque d’origine estrémègne reste très apprécié en Grèce. Quelques mots en grec pour chacun des membres du centre sportif de l’Olympiakos, une volonté de découvrir la ville (à grand peine, vu sa popularité) et de comprendre le pays dans lequel il vivait. Hors d’Athènes, il a pris le temps de visiter des lieux incontournables comme Delphes et la péninsule du Péloponnèse. Une curiosité qui a suscité la sympathie des supporters de l’Olympiakos mais aussi de nombreux Grecs, ravis de voir que le coach du club le plus titré du pays ait envie de connaître leur histoire et leur culture.

Crédits: panenka.org

Après un mandat de deux saisons à l’Espanyol dont le point d’orgue fut la finale de la Coupe de l’UEFA perdue contre Séville en 2007, Ernesto Valverde tente son premier challenge à l’étranger à l’Olympiakos, monument du football grec. Sacrée pression. « Entraîner l’Olympiakos est aussi exigeant qu’entraîner le Real Madrid ou le FC Barcelone, écrit le journaliste Iñaki Lorda dans les colonnes de Panenka. La demi-mesure n’existe pas : il faut gagner ou gagner ».

Les débuts de Valverde ne sont pas vraiment ceux espérés. Tour préliminaire de Ligue des Champions : l’Olympiakos tombe dans le piège de l’Anorthosis Famagouste. Le genre d’échec qui peut mettre fin à l’aventure avant même de commencer. Finalement, il est maintenu et réalise le double coupe-championnat. La finale de la coupe disputée contre l’AEK au Stade olympique d’Athènes est d’ailleurs un sommet de suspense qui s’achève lors du…34e tir au but !

Respecté et adulé

Fort de ces premiers titres remportés, Valverde préfère rentrer au pays. Il signe à Villarreal mais l’expérience prend fin dès le 30 janvier 2010. L’Olympiakos revient à la charge et convainc l’ancien attaquant de revenir au Thrylos (la légende en grec, ndlr). Deux championnats et une coupe plus tard, Valverde repousse une nouvelle fois une proposition de prolongation, pour des motifs familiaux. Un refus qui n’a pas altéré sa réputation en Grèce. « Davantage que les titres que j’ai gagné avec l’Olympiakos, le plus important ce sont les gens que j’y ai connu », a rappelé Txingurri en conférence de presse avant le match aller disputé au Camp Nou. Le vivre-ensemble a été l’un des aspects les plus importants de son passage au Pirée. Avant les entraînements du matin, joueurs et staff déjeunaient ensemble et il n’était pas rare d’organiser des repas dans le restaurant de Spyros, le cuisinier du club, QG désormais fermé. Si ses adjoints, par leurs fonctions, étaient plus proches des joueurs, il n’y a jamais eu de conflits majeurs au sein du vestiaire, hormis Mitroglou et Leto de manière épisodique.

Crédits : sport24.gr

Valverde a su se faire respecter et apprécier, y compris par tout le football grec. Après une défaite contre Xanthi qui permettait au Panathinaïkos de prendre la tête du championnat, il est pressé par les journalistes d’évoquer le rôle de l’arbitrage pendant le match. La réponse est cinglante : « nous n’avons pas perdu à cause de l’arbitre mais à cause de notre football ». Tous ces éléments ont fait qu’Ernesto Valverde n’a pas été un entraîneur anonyme à l’Olympiakos, même s’il lui a manqué un parcours européen digne de ce nom pour se faire une place encore un peu plus importante. Lors d’un match disputé au stade Georgios Karaiskakis avec l’Athletic en 2014, il a reçu des mains du président Evangelos Marinakis un maillot où est écrit « Légende à vie ». Passionné de photo, Txingurri a réuni en 2012 ses meilleurs clichés dans une exposition baptisée Medio Tiempo. Beaucoup sont consacrés à sa période grecque. Le musée du club a affiché quelques créations de l’ancien coach. Une manière d’illustrer de la meilleure des façons un épisode heureux de la vie commune entre l’Olympiakos et l’entraîneur espagnol.

François Miguel Boudet

 

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