Villarreal : du changement depuis Calleja ?

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Depuis son intronisation à la tête de l’équipe le 25 septembre dernier, Javi Calleja a disputé quatre rencontres avec Villarreal, sans jamais connaître la défaite. Avant de recevoir Las Palmas à 11h55 ce dimanche, tour d’horizon de ce qui a changé avec lui. Ou pas. 

(c) https://twitter.com/VillarrealCF

Deux matches nuls, deux victoires, sept buts marqués, trois encaissés : tel est le strict bilan comptable de Javi Calleja (39 ans), nouveau coach d’une maison qu’il a côtoyé pendant sept saisons (de 1999 à 2006). Une entrée en matière plutôt réussie pour l’ancien milieu gaucher, et qui vient redonner un peu de baume au cœur à une aficion du sous-marin qui n’avait que peu goûté au style aléatoire de Fran Escribà, giflé 4-0 à Getafe la veille de son éviction. Avant de recevoir une formation de Las Palmas encore groggy (4 défaites sur les 5 derniers matches), les jaunes ont une chance de se rapprocher du podium compte tenus des résultats d’hier. 

Si Villarreal gratte davantage de points avec Javi Calleja, qu’est-ce que ça donne dans le jeu ? Avant d’analyser le comportement du collectif, voyons les changements notables opérés par le coach. Exit le 4-4-2 à plat –et non négociable- de Fran Escribà, et place à une formation en losange qui visse Pablo Fornals derrière un binôme d’attaquants souvent composé du sauveur Bakambu et de l’italien Sansone, au placard avec Escribà depuis le début de saison. Le reste de la formation ne change peu, et Javi Calleja a souvent composé sa défense sans un Ruben Semedo blessé, ce qui laisse une nouvelle chance au vétéran Bonera. Enfin, la petite fantaisie tentée par le nouveau patron se nomme Ramiro Guerra, milieu récupérateur uruguayen de 20 ans. Il fut aligné lors du premier match de Javi Calleja, sur la pelouse du Maccabi Tel Aviv (0-0), avant d’enchaîner avec une entrée en jeu face à Eibar (3-0) et une nouvelle titularisation cette semaine contre Prage (2-2). Il a laissé entrevoir une belle maturité à un poste encore orphelin du capitaine Bruno Soriano, mais parait encore tendre pour bousculer la révélation Rodri.

Mieux sans être meilleur ? 

Il serait irrespectueux de minimiser l’impact de Javi Calleja sur une troupe constamment désordonnée et sans liant depuis le début de la saison. Souvent peu à l’aise à la construction, promise à attendre un exploit signée Castillejo et dépendante des jambes de Bakambu, la formation jaune est revenue à un schéma classique qui redistribue des rôles plus en adéquations avec les profils alignés. Nicola Sansone, s’il n’a pas été brillant, retrouve peu à peu des couleurs et apporte de la variété aux côtés d’une Bakambu qui a trop souvent vu Carlos Bacca incarner un poids plus qu’un compère. Javi Calleja, en plaçant Pablo Fornals « à la création » donne un partenaire de jeu au duo Rodri-Manu Trigueros, et comble cette absence d’homme entre les lignes. L’ancien de Malaga, constamment placé sur aile par Escribà, a transformé ce repositionnement par une passe décisive pour l’ancien sochalien, à Girone (1-2). Il a récidivé quelques jours plus tard, avec une offrande pour Trigueros face au Slavia Prague (2-2) dans un schéma plus plus proche du 4-4-2 à plat. Signe que Javi Calleja ne s’interdit rien et peut adapter son onze selon les états de formes.  

Des réajustements d’urgence qui ne peuvent balayer –ou instaurer- l’important travail de fond que doit enregistrer cette équipe de Villarreal. Si le score à Girona est flatteur, il ne traduit pas les profondes difficultés qu’eu l’équipe à tenir le ballon et défendre à l’endroit quand l’opposition à du répondant. La prestation décousue face au Tchèques en Europe League est la preuve que la marge de manœuvre est mince. En revanche, sur le plan mental, la troupe reprend de l’épaisseur, revenant à égalité à deux partout après une horrible entame face au Slavia. On ne parlera donc pas encore d’un style Javi Calleja, mais d’un « effet Calleja ». C’est déjà ça de pris, surtout en eaux troubles.

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