Il a 27 ans, il est capitaine de son club formateyr et vit son premier rassemblement avec la Roja. Jonathan Viera vit la meilleure période de sa carrière, une carrière tortueuse qui a retardé son explosion. Entre échecs et renaissances, ¡FuriaLiga! revient sur l’itinéraire du natif de Las Palmas.
Jonathan Viera a tout de suite été performant en pro. Lors de sa première saison, en Segunda, avec Las Palmas son club formateur, il joue près de 31 matchs dont 25 comme titulaire. Résultat : 7 buts et 2 passes décisives pour le meneur de jeu de formation exilé sur l’aile gauche. La saison suivante est du même acabit avec 29 matchs titulaires, 9 buts et surtout 12 passes. Sa cote grimpe et son île natale commence à lui sembler bien petite.

Les premiers échecs
La carrière d’un joueur se construit souvent dans les échecs et la façon dont il les surmonte pour devenir plus fort. Pour ce qui est des échecs, Jonathan Viera en a connu pas mal et Valence est son premier. Après ses 2 saisons réussies en Segunda, il a l’étiquette d’un immense espoir. Il rejoint un club qui joue régulièrement l’Europe et à la lutte pour le haut de tableau en Liga. Mais la greffe ne prends pas, Viera ne réussit pas à passer le gap. Loin de ses repères et de son île, il n’est plus aussi performant. Il joue à peine 1000 minutes, pour 7 titularisations en Liga et, malgré la découverte de la Ligue des Champions, c’est un échec pour lui. La saison suivante n’est pas plus reluisante. Il est de plus en plus laissé en tribune et finit par s’envoler pour d’autres cieux après un passage de 6 mois plutôt réussi en Segunda au Rayo.
Pour se relancer, Viera décide de partir encore plus loin de son île. Lui qui était surnommé le nouveau David Silva lors de son arrivée à Valence poses ses bagages en Belgique, au Standard de Liège. Il retrouve encore un club qui joue les premiers rôle et régulièrement en Europe. Mais là encore, la greffe ne prend pas et Viera ne réussit pas à s’épanouir et à retrouver le niveau de ses débuts. Il patine et joue 6 petits matches en 6 mois même s’il éclabousse les entraînements de son talent. Là encore, il est poussé vers la sortie. Qu’il est dur de se relancer après autant d’échecs et de temps perdu…

La rédemption à la maison
A l’hiver 2015, la solution s’impose à Jonathan, il doit revenir chez lui, sur son île, pour retrouver son Mojo. Il retrouve aussi une Segunda où il a toujours su être performant. Il pose donc ses bagages en prêt et retrouve directement ses sensations. A la maison, il retrouve un club qu’il connaît et qui commence à rêver d’un retour en Liga. Sous les ordres de Paco Herrera, Las Palmas est promu et Jonathan en sera un acteur majeur. En 21 matches, il marque 7 fois et délivre 3 passes. Jonathan Viera marche de nouveau sur la Segunda.
Ce retour plutôt convaincant pousse Las Palmas à racheter sa pépite. Viera signe donc son retour définitif sur son île et la fin de son exil à l’été 2015. Après 2 saisons en Liga pleines où le club se maintient sans encombre, Viera est au top de sa forme et performe enfin en Liga. Dans une équipe composé à 50% de joueurs de la cantera des Pio-Pio, il est transformé, recentré dans le cœur du jeu où il peut développer toute l’étendu de son talent, il est à la hauteur des attentes qu’il a suscité à ses débuts.
Capitaine de son club de coeur, Viera semble pouvoir réussir que chez lui, dans son cocon. Ce soir, face à Israël, il peut vivre sa première sélection avec la Roja, lui qui a connu les espoirs. Une sélection qui couronnerait le choix payant du retour au pays pour le natif de Gran Canaria.
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13