Iván Balliu n’a que 25 ans, mais une carrière déjà bien remplie et un parcours atypique. Ce natif de Gérone en Catalogne, passé par la Masia, le Portugal et Metz défie l’Espagne ce soir avec le maillot des rouges de l’Albanie. ¡FuriaLiga! revient sur son parcours.
De capitaine de la Masia à titulaire sur le flanc droit du FC Metz

Dans un foot toujours plus mondialisé et où les places au plus haut niveau se font très rares, beaucoup de joueurs sont obligés de s’expatrier pour pouvoir vivre de leur passion. Iván Balliu entre très clairement dans cette logique. Repéré très tôt par la cellule de recrutement de la Masia, il y fait toutes ses classes avec les Catalans. Pilier des équipes de jeunes des Blaugranas sans être le plus brillant, régulièrement capitaine, il sera coaché par des grands noms tels que Pep Guardiola ou Luis Enrique. Mais voilà, en 2013, le jeune latéral droit se pose des questions sur son avenir. Il a 21 ans, déjà 53 matches avec la B du Barça mais toujours aucune ouverture pour rejoindre le groupe A. Et là tout se décante : à l’été 2013, il s’envole pour le Portugal et Arouca où il devient un titulaire régulier des jaune et bleu. Deux saisons plus tard et près de 60 matches en Liga portugaise, il pose ses valises à Metz, alors en L2.
De doublure en L2 à la sélection albanaise

Là encore, Iván Balliu fait un vrai saut dans l’inconnu. Il rejoint le club lorrain alors en L2 avec l’objectif de retourner au sein de l’élite. Les débuts sont difficiles pour l’ancien de la Masia. Lui qui est habitué à avoir le ballon doit composer avec une équipe qui se contente de 40% de possession. Mais à force de travail, l’ancien d’Arouca devient un titulaire indéboulonnable à droite, et dépanne même à gauche. Le club remonte un an après son arrivée et son nom commence à circuler en Europe… jusqu’à arriver aux oreilles de la sélection albanaise. Cette équipe est alors coaché par Gianni De Biasi (coach actuel d’Alavés) et va disputer l’Euro en France. L’objectif de la fédération est clair : trouver des bi-nationaux qui pourront rejoindre l’équipe et la renforcer.
Un père indépendantiste catalan aux origines albanaises.
Les sélections des pays de l’Est sont devenues des expertes en généalogie et en recherche de descendants liés à leurdiaspora. C’est ce qui va se passer pour Iván Balliu. Courant 2016, son père et lui reçoivent un appel : un représentant de la sélection albanaise veut les rencontrer à Paris. Le père et le fils répondent favorablement. L’émissaire albanais est là pour leur expliquer que le père d’Ivan, actuellement maire d’une petite commune catalane et ouvertement indépendantiste a des origines albanaises et que son fils peut être sélectionné par le pays de Lorik Çana. Iván saute sur l’occasion et accepte la proposition.
Crédits : cuatro.com
Une première face à l’Espagne ?
Depuis cette entrevue, Iván Balliu n’a toujours pas porté le maillot albanais, un problème administratif ayant retardé sa naturalisation. De Biasi le voulait pourtant pour l’Euro en France. Depuis, la sélection a évolué, l’Italien naturalise albanais est parti et Christian Panucci est arrivé. Avec ce changement de sélectionneur, le style a un peu changé, Panucci se voulant un peu plus joueur que l’actuel entraineur des basques d’Alavés. Iván Balliu est de nouveau dans le groupe albanais qui va défier l’Espagne ce 6 octobre à Alicante. Et pour enfin honorer, lui l’Espagnol de naissance, sa première sélection avec ce pays qu’il découvre ?
Benjamin Bruchet
@Benjamin_B13