Comme Aduriz ou Iraizoz, Papy Molina fait de la résistance. Du haut de ses 35 ans, le buteur au 213 matches avec le Betis vit une seconde jeunesse dans le sud de Madrid. Homme de base de José Bordelas, il doit apporter toute son expérience et sa grinta pour permettre à Getafe de se maintenir en Liga. Et une chose est sûre : le vétéran est déjà bien en forme.
Statistiquement, le début de saison de Molina n’est pas excellent avec 1 but et 1 assist en 7 matches. C’est peu pour un attaquant de pointe. Mais le rôle de Molina est ailleurs, entre duel physique et jeu en pivot, il doit permettre à tout un bloc de se projeter, ce qui fait de lui un véritable poison pour les défenses et un coéquipier parfait pour ses compères d’attaque.
On peut décomposer en deux rôles la fonction de Molina : un quand Getafe a le ballon ; l’autre quand l’équipe ne l’a pas et est en phase d’attente défensive.
Lors de la première situation, il doit aider un bloc à remonter et donc à conserver le ballon pour permettre à ses coéquipiers de se projeter dans les espaces. Pour remplir pleinement cette mission, il joue de son physique et, justement, Jorge Molina en a un beau : 1.88m pour près de 81 kilos, ça vous pose le bonhomme. Et ce gabarit, il s’en sert pour jouer en pivot, forcer les défenseurs adverses à venir à plusieurs sur lui pour tenter de décaler un compère d’attaque qui s’engouffrera dans l’espace créé.
Le but d’Arrambari face à Leganés (même si la frappe est magnifique) montre bien l’importance de Molina dans l’animation offensive de Getafe.
Dans la deuxième situation, l’équipe n’a pas le ballon, le bloc est donc plutôt bas, les lignes sont serrées, l’équipe tente de réduire au maximum les espaces et est en attente d’erreurs adverses pour se projeter. Ces erreurs, les hommes de Bordalás n’hésitent pas à aller les provoquer. Il y a très souvent un ou deux offensifs qui se mettent à faire un pressing fulgurant sur les centraux adverses pour conduire à une mauvaise passes et donc permettre à Getafe de récupérer la gonfle. Dans ce rôle de « voltigeur », Gaku Shibasaki est très à l’aise, jeune, avec une explosivité incroyable et un coffre intéressant, il n’a aucun mal à multiplier les sprints. Cependant avec sa blessure, c’est Molina qui hérite de ce rôle et malgré son âge avancé, il le réussit plutôt très bien. Il presse un peu moins mais sent un peu plus les coups, l’expérience l’aidant.
En images, le but de Molina qui résulte d’un pressing de sa part sur Semedo face à Villarreal.
Comme vous le voyez, Molina est un poison pour les défenses adverses. Il impose un duel physique sur chaque ballon et utilise très bien son corps pour protéger le ballon. Il est, par exemple, le deuxième joueur qui subit le plus de fautes par match (près de 2). Du haut de ses 35 ans, il utilise tout son vécu et son expérience pour rendre chaque ballon qu’il touche dangereux et permet à Getafe de très bien commencer une saison qui s’annonce éprouvante.
Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13