Sevilla – Las Palmas : Vitolo, le retour par la petite porte

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Après un été à jouer au chat et à la souris, Vitolo Machín a finalement quitté le Sevilla FC en catimini. Avant de devenir un joueur de l’Atlético de Madrid en janvier prochain, le natif de Gran Canaria a été prêté à Las Palmas, son club formateur. Son retour au Sanchez-Pizjuan s’annonce houleux.

Monchi a souvent eu le nez creux. Quand Vitolo Machín débarque au Sevilla FC le 1er juillet 2013, le Grancanarien arrive de Las Palmas, alors en Segunda. Marko Marin vient de quitter les Palanganas et le plan B est un quasi inconnu. Quatre ans plus tard, Vitolo est un cadre sévillan, triple vainqueur de la Ligue Europa et titulaire avec la Roja. 177 matches, 28 buts et 45 passes décisives, ça vous classe un bonhomme. A 27 ans, l’ailier est dans la forme de sa vie et Nervión devient peut-être un peu petit pour lui.

Même s’il est toujours risqué de quitter un club un an avant une grande compétition mondiale, Vitolo a des envies d’ailleurs. Vu ses états de service, c’est plutôt compréhensible. Sauf qu’il tergiverse, accepte une offre de prolongation du club andalou, puis la rejette et cède finalement aux sirènes colchoneras. Mais dans la mesure où l’Atlético de Madrid, qui a versé près 37M€ au SFC, ne peut recruter cet été, il faut trouver un point de chute au joueur, histoire d’éviter les mésaventures d’Arda Turan et Aleix Vidal qui avaient dû poireauter plusieurs mois sans jouer avant de porter le maillot du Barça.

L’UD Las Palmas flaire le bon coup et entre dans la danse. Vitolo retrouve donc son club formateur pour quelques semaines, grâce à un montage baroque, entre imbroglio juridique et versement d’un pourcentage de la vente à l’UDLP (12.5%, soit environ 4.5M€), dont on ne connaît pas encore vraiment les contours exacts et qui finira devant les tribunaux. Pour le moment, un peu à l’image de Jesé la saison dernière, le retour en pays natal n’a pas l’effet escompté. Vitolo est sur la réserve, plus dans la gestion de ses efforts en prévision de son premier semestre 2018 qui promet d’être intense que dans la volonté farouche d’aider « son » UDLP orpheline du métronome Roque Mesa et de son chef d’orchestre Quique Setién.

La crainte du huis clos plus forte que le ressentiment ?

Crédits : fichajes.net

Vitolo est donc passé du statut d’idole à celui de « pesetero », nettement moins enviable. Son comportement vis-à-vis de l’institution palangana a surpris car, en quatre ans, il n’avait jamais causé le moindre problème. Son départ par la porte de service a forcément étonné et l’afición rojiblanca lui en tient une rancœur farouche. « Évidemment, il y a des façons de cuidar et des manières qui n’ont pas été respectées, a déclaré El Toto Berizzo en conférence de presse d’avant-match. Les formes employées par Vitolo n’ont pas été celles adéquates. Les supporters montreront leur désapprobation et il y aura une ambiance hostile. Je demande de l’éducation et du respect. Pas seulement pour éviter une sanction mais aussi pour mettre de côté les circonstances qui t’embrouillent ». L’Argentin n’a pas tort de préciser la seule vraie bonne raison de ne pas pourrir plus que de raison le traître à la nation nervionense. Depuis le retour mouvementé de Sergio Ramos, le fils prodig(u)e, en janvier pour un match de Copa del Rey, une menace de huis-clos plane sur le Sánchez-Pizjuan. En attendant le coup d’envoi de ce Sevilla – Las Palmas (22h), le traditionnel repas des dirigeants des deux clubs a dû être tendu. En effet, les Palanganas ont refusé au Pio Pio l’accès à ses installations pour préparer la rencontre et les insulaires ont trouvé refuge au Betis. Vitolo n’a fait aucune déclaration publique à son arrivée. Il répondra sur le terrain, comme il l’a toujours fait.

 

François Miguel Boudet
@fmboudet

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