Las Palmas : Manolo Márquez, l’envol aux Canaries

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Équipe frisson de la première partie de la saison dernière, Las Palmas s’est effondré par la suite, miné par des problèmes internes et l’annonce du départ de Quique Setién. L’objectif de Miguel Ángel Ramirez, président des Amarillos, était de ramener calme et sérénité dans la maison jaune. A quelques jours de la fin du mercato et après deux défaites en autant de matches, une chose est sûre : tout ne s’est pas passé comme prévu.

Le 18 mars dernier, Quique Setién convoquait la presse pour annoncer qu’il quitterait le club en fin de saison. Depuis, la direction amarilla n’a cessé de travailler pour choisir le candidat idéal aux besoins du club. Beaucoup de noms ont été annoncé, des profils variés, des jeunes, des vieux, chevronnés ou novices… Mais un homme a retenu l’attention de Ramirez : Roberto De Zerbi, un entraîneur italien ambitieux, avec qui un accord verbal a même été conclu. Tout était fait pour que la transition se passe sans encombre.

Sauf que tout tournera court. De Zerbi est empêtré dans une action judiciaire contre Palerme, son ancien club, et ne peut se libérer en temps et en heure. Conséquence : le 3 juillet, le coach de du filial prend du grade et est nommé à la place de l’Italien. Le Catalan Manolo Márquez, qui n’a jamais coaché au-dessus de la 3e division espagnole, se retrouve donc catapulté sur le banc des Pio Pio.

Manolo Márquez et son adjoint, la légende Juan Carlos Valerón. Crédits : MundoDeportivo.com

 

Márquez, choix forcé mais plus logique ?

Le 25 mai, Manolo Márquez l’assurait : « Je n’entraînerai pas l’équipe première l’année prochaine ». Et pourtant, c’est bien lui qui est nommé pour succéder à Quique Setién. Coach qui a écumé les 3e et 4e divisions espagnoles, Márquez a toujours eu des résultats mais a toujours échoué à faire monter ses équipes, battu plusieurs fois en playoff pour accéder en Segunda. Il réussit cependant à faire monter la B de l’UDLP en 3e division la saison dernière.

Crédits : canarias7.es

Cette expérience avec el filial colle avec le projet mis en place par la direction. Un projet qui veut prendre un tournant local et s’appuyer sur ses jeunes : qui de mieux que Márquez pour faire évoluer les promesses grancanariennes vers le groupe pro ? A l’heure actuelle, les Pio Pio nourrissent de grandes ambitions, avec notamment la construction de deux pôles de formation, avec dortoirs, terrains dernier cri etc. Las Palmas est l’un des meilleurs clubs formateurs d’Espagne et Gran Canaria dispose d’un potentiel étonnant en termes de jeunes joueurs qui apprennent à jouer sur la place et dans la rue. En cela, Manolo Márquez colle à la politique du club insulaire. Las Palmas reste un club modeste, avec un budget transfert plutôt maigre, même si cela n’empêche pas les bons coups, comme Kevin Prince Boateng la saison dernière, Alen Halilovic cet hiver, Alberto Aquilani, Sergi Samper ou encore Vitolo Machín cet été. Cette saison, malgré la vente record de Roque Mesa à Swansea (12.5M€, en dépit d’une clause libératoire de 25), le président Ramirez n’a pas fait marcher la planche à billets : des joueurs libres, des prêts et aucun achat. Mais cela n’inquiète pas Márquez, lui qui, au cours de ces dix dernières années à écumer les divisions inférieures, a appris à tirer le maximum de son groupe.

Une inexpérience qui pose problème

Cependant, Las Palmas n’est pas un club comme les autres. Miné par des problèmes internes, les Amarillos sont sur un fil. Si le vestiaire n’est pas plus soudé, cela deviendra très dur d’enchaîner une 4e saison consécutive en Liga. Dernier problème en date : le défenseur Aythami Artiles, proche du président Ramirez, a fait des siennes avant le match perdu contre l’Atlético. Non-convoqué, le défenseur refuse de s’entraîner au gymnase l’après-midi. Le caprice est relayé par un journaliste réputé. S’en est suivi un clash entre les deux hommes par medias interposés qui a abouti à l’interdiction d’accès aux installation de l’UDLP pour le journaliste, le temps de la résolution de l’affaire. Pour le moment, le joueur n’a pas été sanctionné.

Márquez doit donc remettre l’effectif à l’endroit et vite. Les défaites contre Valencia CF (0-1) et l’Atlético de Madrid à domicile (1-5) sont déjà alarmantes. En cas de difficultés, son CV sera remis question. En effet, Márquez n’a jamais coaché ni en Liga ni en Segunda et n’a pas été un joueur de haut niveau. Depuis 6 mois, Las Palmas avance à reculons. Manolo Márquez et son adjoint Juan Carlos Valerón, débutant également à ce niveau, doivent initier un cercle vertueux pour permettre aux Pio Pio de se maintenir. Malgré un effectif de bonne facture, la mission s’annonce ardue.

Benjamin Bruchet
@BenjaminB_13

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