Betis – Aïssa Mandi , l’autre indispensable du système Setien

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Arrivé sur la pointe des pieds sur les bords du Guadalquivir, Aïssa Mandi a su se faire une place petit à petit dans le onze Verdiblancos, au point de devenir aujourd’hui le joueur phare de Quique Setien. Cependant, tout ne fut pas rose pour l’international algérien, entre adaptation compliquée et résultats sportifs en berne. Mais depuis un peu plus d’une saison, tout va mieux pour l’ancien central de Reims qui s’impose comme une référence à son poste. Retour sur la vie espagnole du natif de Châlons-en-Champagne.

Avant l’international Algérien, les joueurs passés par le championnat de France n’ont pas la meilleure des réputations au sein du Betis Seville. Hormis Achille Emana, il ne vaut mieux pas demander l’avis d’un supporter sur Damien Perquis ou Jonas Martin. L’arrivée d’Aïssa Mandi est donc vue avec un œil méfiant de la part des aficionados du club andalou. Et ses débuts vont leur donner raison, alors que le central finit par prendre de l’ampleur et une importance très grande dans la bonne passe des Verdiblancos.

Des débuts et une adaptation plus compliqués que prévu

Même s’il joue la plupart des matchs en tant que titulaire, malgré les blessures et la CAN, l’ancien joueur rémois vit une première saison pour le moins difficile. Sportivement la saison du Betis Séville est catastrophique : 2 changements d’entraîneurs et la 15e avec une des pires défense de Liga. Personnellement son adaptation à la vie espagnole se passe non sans peine, qu’il confit avec sincérité « Je suis très, très famille, et c’était la première fois que je quittais ma ville de Reims, mon environnement, ma mère, ma sœur, mon frère. Cela a été très dur pour moi. Je ne m’en rendais pas forcément compte sur le moment, mais avec le recul, les six premiers mois ont été compliqués. »

Malgré tout, le championnat d’Espagne est celui dans lequel il veut s’imposer, persuadé que son style de jeu convient à la Liga « Mon choix de venir en Espagne était aussi lié à cette culture du jeu avec le ballon. Et je ne suis pas déçu, on essaye de repartir proprement de derrière, on joue au ballon. Et c’est vraiment ce qui me plaît. Séville et le Betis, ça me convient parfaitement. C’est vraiment ce que j’étais venu chercher ici, c’était un choix très réfléchi et j’en suis pleinement satisfait. »

Crédits : Diario As

Il devient au fur et à mesure des matchs la coqueluche du Benito Villamarín, avec son style bagarreur et ses quelques remontées de balles à la « Oswaldo Piazza ». À la fin de sa 1re saison au Betis Seville, malgré une défense qui prend l’eau de toute part, il est paradoxalement une des rares satisfactions. Cependant, très rares sont les observateurs du football espagnol à voir en Aïssa Mandi comme un des futurs meilleurs défenseurs d’Espagne. C’était avant que l’Algérien ne croise sur sa route un certain Quique Setien.

Une idylle avec Quique Setien

Le nouvel entraîneur du Betis Seville veut alors faire du Fennec son homme de base, que ce soit en latéral droit ou stoppeur droit dans une défense à 3. Avec une adaptation à la vie espagnole réussie et le style de jeu prôné par Setien, il se révèle. Ce qu’il confirmera par la suite : « Depuis, avec le changement de coach (NDLR : arrivée de Quique Setien), je me sens plus à l’aise. Même chose au niveau de la langue, c’était un obstacle assez important au début. Maintenant, je maîtrise davantage et je me sens beaucoup mieux dans le vestiaire. »

Certes le Betis Séville encaisse toujours beaucoup de but, mais le numéro 23 des Verdiblancos y est pour beaucoup dans la saison réussie de son club (6e de Liga et qualifié en Europa League devant l’éternel rival du FC Séville). Pour sa 2e saison, preuve de la confiance aveugle de Setien en son défenseur, il est le joueur de champs le plus utilisé, avec le plus de temps passé sur le terrain, portant même parfois le brassard de capitaine en l’absence de l’éternel Joaquin. Setien également ne tarie pas d’éloge son défenseur, comme par exemple dans cette video ci-dessous où il n’hésite pas à dire qu’il n’a jamais vu un joueur autant progresser en 40 ans de carrière qu’Aïssa Mandi.

L’ancien entraîneur de Las Palmas en a fait son 1e attaquant et c’est un rôle qu’il assume pleinement, mettant en avant sa qualité technique balle au pied. Pour preuve, c’est aujourd’hui l’un des meilleurs relanceur de Liga, en étant même un maillon essentiel du jeu Betico, et les statistiques ne mentent pas à ce sujet : plus de 70 ballons touchés par matchs, avec un taux de passes réussies à 92%. Devant assumer la prise de risque de son équipe dans son football et jouer le plus souvent à plus de 50 mètres des buts de Pau Lopez, cela l’oblige à défendre différemment. Lui qui se jetait assez facilement lors de ses débuts, défend aujourd’hui de plus en plus debout. Bien aidé également par l’arrivée de Marc Bartra, Quique Setien a su développer les qualités d’anticipations de l’Algérien, qui sauve le plus souvent les contres-attaques (nombreuses) que rencontre le Betis.

Il en fait un exemple dans tout son effectif «Il y a des joueurs qui ont grandi de façon exponentielle, et Mandi est le meilleur exemple. Comme les autres éléments essentiels de notre équipe, Aïssa doit rester avec nous la saison prochaine. Mandi est en train de réaliser des choses que lui-même ne croyait pas atteindre. C’est dire qu’il a encore une bonne marge de progression. C’est un élément nécessaire et essentiel pour le futur projet du club ».

Maintenant l’envol pour Mandi ? 

Cela tombe bien pour l’ancien Rémois qui n’a toujours pas l’intention de partir malgré les venues de plus en plus insistantes de l’Atletico Madrid. Les Colchoneros pensent au défenseur du Betis pour remplacer Diego Godin, preuve de sa nouvelle réputation au sein du championnat espagnol. Tombé sous le charme de la belle Séville et de la ferveur régnant au Benito Villamarín, Aïssa Mandi souhaite s’inscrire dans la durée avec le club andalou. Preuve qu’on ne souhaite pas le voir quitter les Verdiblancos de sitôt, la direction du club réfléchi également à augmenter la clause libératoire de son défenseur estimée déjà à 30M d’€. Surtout qu’en plus d’être de plus en plus propre défensivement, Mandi se met à marquer des buts exceptionnels comme en février face à la Real. De quoi entretenir la hype Mandi.

N’ayant plus perdu le Gran Derbi depuis 2 ans, le Betis compte plus que jamais sur Aïssa Mandi pour poursuivre cette série, se relancer dans la course à l’Europe et pourquoi pas devancer son rival de toujours à l’issue de la saison. Même si le jeu du Betis n’est plus aussi enthousiasmant qu’avant, Mandi reste un homme de base du système Setien. Une réussite connue et reconnue en Espagne, avant d’enfin faire l’unanimité en Algérie ?

Geoffrey Pozo

@G_Pozo

 

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