Tactique / Ajax 1 – 2 Real Madrid : Comment les Merengues ont réussi à repartir avec la victoire de la Johan Cruyff Arena ?

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En Ligue des champions, tout est question de momentum et de lucidité dans une fenêtre de tir réduite. À ce jeu là, le Real Madrid est une équipe incroyable qui même quand elle a la tête sous l’eau, réussi à sortir un coup de son chapeau pour se sortir du pétrin. Mercredi soir, en dépit d’une prestation magistrale, l’Ajax l’a appris à ses dépens. Alors cette victoire des Vikingos peut être résumée à une seule décision d’arbitrage favorable ? Tentative de réponse.

Dans le jeu, il ne fait aucun doute d’une chose : l’Ajax était bien meilleur que le Real Madrid. Malgré un fossé a priori important au coup d’envoi quand on compare la réputation des garçons alignés de chaque côté, c’est bien cette jeune équipe ajacide qui a martyrisé de longues minutes durant un triple champion d’Europe bien surpris de se faire rentrer dedans de la sorte. Pourtant, c’est bien la Casa Blanca qui a mené 2 fois et qui n’a jamais couru derrière le score. Retour sur un match à sens unique mais qui a offert la victoire à l’équipe la plus mise en difficulté.

Contre-pressing néerlandais face à un Ramos taille patron

Dès le début du match, une question vient à l’esprit : l’Ajax va-t-il réussir à tenir ce rythme fou durant 90 minutes ? Agressifs sur le porteur, jouant constamment vers l’avant et surtout ne reculant jamais à la perte, les hommes d’Erik Ten Hag ont regardé le Real Madrid dans les yeux. Une situation qui étonne car souvent les équipes qui affrontent les Vikingos sont très peu entreprenantes, du moins au début.

Là où le plan de l’Ajax devient déterminant, c’est qu’il prend en compte plusieurs aspects. En plus d’un contre-pressing monumental, les trois milieux côté Real Madrid sont ceinturés. Et quand on se rappelle leur match contre l’Atlético samedi dernier, on mesure encore mieux le travail des Ajacides. Leurs homologues néerlandais les marquent de très près et les agressent dès qu’il touchent le cuir. Quand Casemiro ou Modric reçoivent le ballon, ils ont directement un joueur rouge et blanc qui vient au pressing et qui les empêche de se retourner face au jeu. Le Croate a droit un dispositif spécial. De Jong, le joueur qui rejoindra le Barça en juin, marque constamment le Ballon d’Or à la culotte et ne lui laisse aucun répit même quand il n’a pas la balle.

Crédits : De Telegraaf

Alors que le Real Madrid est dans le tambour de la machine à laver ajacide calée sur le mode essorage, un seul Merengue est impérial : Sergio Ramos. Solide dans les duels, parfait dans la lecture des trajectoires et jamais pris à défaut, le capitaine joue pour 3. Il compense les errements de Nacho titularisé dans l’axe à la place de Varane, et remplace Casemiro totalement mis sous l’eau par le pressing de l’Ajax à la relance. Les Néerlandais ont le match en main et dictent le tempo. Jamais les Vikingos n’arrivent à leur reprendre le leadership. C’est l’Ajax qui dicte tout et le Real Madrid ne fait que s’adapter pour survivre à cette pression énorme.

Première alerte de Vinicius et intervention de la VAR

On ne sait pas comment le Real Madrid peut réussir à se sortir de ce bourbier. L’Ajax ne faiblit pas mais à la demi-heure de jeu, une première alerte survient par l’intermédiaire de Vinicius. Kroos, qui réussit à se retourner pour la première fois face au jeu, sans adversaire devant lui, réalise une percée parfaite pour servir l’ailier gauche. Le Brésilien fixe la défense et décoche une frappe qui pousse Onana à la parade. Cette action intéressante montre bien que le Real Madrid est dans la réaction. Les Merengues ne peuvent pas se mettre dans leur position préférentielle et se contentent simplement de profiter des miettes que laisse l’Ajax.

Cependant, aussitôt cette action passée c’est bien l’Ajax qui remet un coup d’accélérateur et de pression sur les cages de Courtois. Le Belge négocie très bien ces face-à-face jusqu’à cette boulette monumentale sur corner. Le but est célébré à raison côté Ajax et personne ne râle hormis, la routine, Ramos côté Real Madrid. Après quelques minutes, la VAR fait son apparition et le but est refusé pour des raisons floues. On parle d’une gêne sur Courtois ou d’un hors jeu. Une chose est sûre, la Casa Blanca est encore miraculée et rentre aux vestiaires avec un score nul et vierge inespéré au vu de la prestation XXL de l’Ajax.

Bale et le fameux momentum de la 60e minute

Au retour des vestiaires, le plan de l’Ajax est le même mais une chose évolue. De Jong lâche la bride à Modric qui a de plus en plus de liberté et se retrouve bien plus souvent libre. Le Real  Madrid n’en profite pas encore mais cela augure de la suite. A la 60e minute, à la surprise générale ce sont bien les Merengues qui prennent les devants. Modric réussit à trouver Reguilón libre. Le latéral gauche offre une superbe passe à Vinicius que le Brésilien va parfaitement bonifier. Tout en caractère, il fixe toute la défense et a la lucidité après sa longue course de donner le cuir à Benzema mieux placé que lui. Le Français ajuste Onana et le Real Madrid prend les devants à un moment clé, juste à l’heure de jeu. L’emprise de l’Ajax a baissé quelques minutes et les Madridistas en ont profité.

Juste après ce but, Bale livide et transparent sort. Le Gallois n’a jamais réussi à peser sur le match dans sa position d’ailier droit. Lucas Vázquez entre pour faire le ménage et tenter de solidifier un côté droit qui prend de plus en plus l’eau. C’est notamment sur une récupération haute sur ce côté que l’Ajax égalise fort logiquement par l’intermédiaire de Ziyech. Le Real Madrid a marqué sur les faiblesses dans la gestion de la profondeur de l’Ajax, les Néerlandais l’ont fait sur leurs forces. Tactiquement, c’est bien l’Ajax qui est meilleur et qui voit son plan récompensé. Le triple tenant du titre ne fait rien hormis survivre.

Ce but va pourtant réveiller le Real Madrid, dominateur en fin de match. L’étau de l’Ajax est totalement desserré au milieu et le duo Kroos-Modric peut enfin se montrer. À la 87e, c’est Asensio,entré juste avant l’égalisation, qui trompe Onana sur une galette de Carvajal. Les Merengues repartent avec la victoire et un avantage conséquent pour la qualification malgré un match plus que compliqué.

Encore une fois en Coupe d’Europe, la Casa Blanca aura subi et été mis en difficulté par son adversaire mais à la fin, ce sont encore les Vikingos qui sortent vainqueur. Dans ces moments clefs où les matchs se jouent, les Madridistas arrivent toujours à être plus tueurs. La suspension délibérée de Ramos peut cependant faire énormément de mal pour le retour. Le Real Madrid de Solari aura-t-il la même froideur que celui de Zidane ? Il en montre des signes flagrants.

Benjamin Bruchet

@BenjaminB_13

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