Tactique – Clásico / Barça – Real Madrid (1-1) : Comment cette 1/2 aller de Copa del Rey a permis d’entrevoir les forces nouvelles merengues et les lacunes blaugranas sans Messi

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Dans un Clásico très chaud au niveau de l’impact physique, chacune des deux formations aura dominé une mi-temps. Cependant, ce match nul en 1/2 aller de Copa del Rey est bien plus rassurant, voire encourageant pour le Real Madrid qui a montré qu’il avait du répondant face à un Barça sans Messi pendant les plus d’une heure. La bande à Valverde a été dans le creux, à l’image d’Alba mais a aussi rassuré avec un Arthur impressionnant. Retour sur ce match accroché, si loin de la manita d’octobre dernier.

De manière évidente, ce Clásico avait plus d’importance pour le Real Madrid que pour le Barça, même si c’était au Camp Nou et même si ce duel remet toujours en jeu la suprématie nationale. En octobre derniers, les Vikingos avaient la mine basse, battus sèchement 5-1. Les murs de la Casa Blanca s’étaient effondrés avec Julen Lopetegui juste en dessous. Pour cette 1/2 finale aller de Copa del Rey, le Real Madrid devait montrer qu’il avait progressé et grandit à l’approche des beaux jours, sa période préférentielle, sous les ordres de Santiago Solari. Ce qu’on a vu sur la pelouse du Camp Nou a prouvé une chose côté merengue : le coach argentin en a sous la semelle. En face, le Barça est triste et morne sans Leo Messi et les passes soyeuses d’Arthur ne réveillent pas (encore) le géant endormi. Retour sur la performance XXL de Nélson Semedo, sur les certitudes que dégage Vinicius, sur le niveau actuel de Jordi Alba sans la Pulga et de Marcelo, complètement à la dérive.

Un Barça en dedans en première période, mis à mal par le plan de Solari

Le début de match a été très agressif côté merengue. Le but était simple : casser très rapidement les séquences de possession du Barça et éviter que les Catalans ne s’installent dans leur routine habituelle autour de la surface. Le Real Madrid est donc tonique et dès la récupération du ballon les Vikingos tentent d’écarter sur le côté ouvert, souvent le gauche, où Vinicius est positionné très haut. Ensuite, avec de l’espace devant lui, le Brésilien peut cavaler, provoquer et pousser dans ses retranchements son vis à vis. Ce plan a accouché de l’ouverture du score magnifique de Lucas Vázquez. Cette action résume à elle seule ce que veut proposer le Real Madrid version Solari. Vinicius est lancé suite à un super travail de Karim Benzema, excellent lors du premier acte, il accélère, fixe et retrouve le Français d’un centre parfait au deuxième poteau. Le contrôle du Gone est exceptionnel : il efface Alba, déjà lobé par le centre, et sert Lucas qui devance Clément Lenglet, très lent sur ce coup-là. Ça fait 1-0 dès la 6e minute et c’est logique. Le match est lancé !

Cette ouverture du score valide le plan de départ madridista et montre encore une fois les lacunes dans les choix d’avant-match d’Ernesto Valverde. Le reste de la première mi-temps reste en faveur des Vikingos et les occasions vont se succéder, voire déferler. Le Real Madrid joue parfaitement son jeu et a un plan clair pour chaque zone du terrain. Quand le Barça est bas et en phase de sortie de balle, le pressing est important côté merengue et cela a conduit notamment à la récupération de Vinicius sur Sergio Busquets aux 30 mètres. Quand le Barça réussit à casser le pressing, le Real Madrid opère repli défensif strict, l’axe est bouché et le trio catalan du milieu de terrain a toujours un garçon sur le dos. Incapable de combiner dans le cœur du jeu, Philippe Coutinho étant encore une fois très en dedans, on a vu apparaître encore une fois les lacunes actuelles de Jordi Alba dans le jeu arrêté. Un être vous manque et tout est dépeuple…

Vinicius et Marcelo v. Malcom et Semedo

Durant un long moment, ce match ne va se passer que d’un côté ou presque. Dans une petite bande de terrain, deux doublettes s’affrontent. Malcom est la bonne surprise sur ce match : tonique, volontaire et percutant dès qu’il est trouvé dans une bonne position, il met à mal Marcelo, dont la titularisation avait tout du cadeau empoisonné. Le Brésilien est constamment en difficulté et doit même souvent être aidé par Vinicius pour calmer les ardeurs de l’ancien Bordelais. De plus, Vinicius n’a pas besoin des débordements de Marcelo pour créer des décalages : vu qu’il cherche un point d’appui sur l’axe, le latéral est donc en souffrance derrière et inutile devant. Malcom est lui aidé par un Semedo en grande forme. Le Portugais, en plus d’être propre offensivement, a été parfait pour canaliser Vinicius et lui imposer un vrai duel physique. Avec Gerard Piqué, il a tenu la maison blaugrana face aux coups de boutoir madridistas.

Vinicius Jr a soufflé le chaud et le froid en première mi-temps. Parfait relais de Benzema, le duo se renforce et leurs qualités sont maximisées quand ils sont associés. L’ancien Lyonnais et l’ex de Flamengo sont des joueurs associatifs, qui ont besoin des autres pour être meilleurs, d’autant que le style du match a permis à Benzema de dézoner et d’organiser les contre-attaques du Real Madrid. La Maison Blanche a plusieurs fois mis le Barça dans une situation d’inconfort. Quand les Blaugranas ont pressé haut, le pressing a été cassé par une sortie de balle audacieuse vers les trois de devant. Une situation qui a poussé le milieu du Barça a être plus bas et donc à accorder de la liberté à Luka Modric. Décisif sur le but, Vinicius a pourtant souvent fait les mauvais choix par la suite. On retiendra quand même qu’il a beaucoup tenté et fait preuve de personnalité pour son premier Clásico, sachant que Gareth Bale était annoncé titulaire et qu’il avait la pancarte dans le dos. Preuve de son influence, après sa sortie, l’influence de Benzema a été moins grande et le Real Madrid moins inspiré offensivement.

Arthur en grande forme mais abandonné par le duo Alba-Coutinho.

Pendant près d’une heure, le Real Madrid n’a pas vraiment subi et quand le Barça a fait la différence, Keylor Navas a veillé au grain. Mais à la 57e minute, il s’est produit une chose que le Barca n’avait jamais réussi à mettre en place avant : activer Alba dans son circuit préférentiel. Cette fois, ce n’est pas Messi qui a fait cavaler le latéral mais… Lenglet qui d’une passe astucieuse a lancé Alba dans l’espace. Navas suit bien mais le bloc merengue est déséquilibré. Sergio Ramos est bien placé pour sauver la Casa Blanca mais le poteau renvoie le ballon sur Malcom qui trouve les filets. Ce but montre encore une fois que si Alba n’est pas activé comme il faut, il est inutile et pénalise les siens. Sur le but de Lucas Vázquez, il a très mal lu la trajectoire aérienne. Un peu à l’image de Marcelo, s’il n’est pas actif offensivement, l’aspect défensif s’en ressent énormément.

Associé à Alba, Coutinho n’a pas sorti son épingle du jeu. Otra vez… Brouillon et semblant se cacher, le Brésilien est dans le creux de la vague et déçoit toujours autant. Cependant, sur ce côté gauche, un autre Brésilien a été très en vue : Arthur Melo. Guère aidé par ses deux coéquipiers, le jeune milieu a encore une fois rayonné dans le cœur du jeu. Disponible, le corps toujours bien orienté, l’ex du Grêmio a montré de belles choses et réalisé le plus de passés côté Barça. Les entrés combinées de Messi et Arturo Vidal lui ont permis de se montrer encore plus lors de la phase de domination du Barça. Sortie après sortie, Arthur confirme qu’il est un jugador déjà prêt pour être titulaire au FCB.

Même si la fin de match a été légèrement dominée par le Real Madrid, les entrants côté merengue n’ont pas apporté grand-chose. Peu en verve, Bale n’a pas réussi à s’associer avec Benzema et Casemiro n’a pas eu l’importance de Marcos Llorente à la relance. Le Barça, en revanche, a vécu l’inverse : le plan de départ a été mauvais mais les choix de Valverde ont sauvé le résultat. Outre Messi, Vidal et Aleñá ont été performants. Le canterano est de plus en plus réclamé pour débuter les matches, y compris des chocs comme peut l’être le Clásico. Ce premier choc nous a ouvert l’appétit, mais personne n’a encore pris d’avantage sur l’autre, même si au coup d’envoi du match retour à Santiago-Bernabéu, le Real Madrid sera qualifié. Cette 1/2 de finale de Copa del Rey est encore très ouverte, ça promet un beau partidazo à la fin du mois !

Benjamin Bruchet

@BenjaminB_13

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