Espanyol : Le Darderismo a conquis l’Espanyol, avant de soulever la Liga ?

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L’Espanyol est l’un des clubs fondateurs du championnat espagnol et l’une des formations les plus importantes de Liga. Pourtant, elle n’est pas des plus connues et n’a jamais vraiment pesé sur la Liga… jusqu’à cette saison. Présentation du Darderismo, le mouvement qui transcende les Pericos

Di Stefano, Ricardo Zamora, Ivan de la Peña ou encore Tamudo : de nombreux joueurs iconiques ont foulés les pelouses de Liga avec le maillot bleu et blanc de l’Español, devenu l’Espanyol. Malgré ce nombre incroyable de talent, peu de titres viennent garnir l’armoire à trophée des Pericos (perruches en VF) : à peine 4 Copa Del Rey. Pour un club plus que centenaire, c’est faible. Pourtant cette saison, l’optimisme est de retour à Cornellà et tout une afición se trouve enivrée par la folie des grandeurs. Derrière ce regain de confiance, un entraîneur charismatique, un leader technique qui assume ses responsabilités et un jeu de qualité. En bref, le Darderismo, un mouvement qui veut placer l’Espanyol tout en haut de la Liga.

Une déclaration pour libérer un groupe

La nomination de Rubi en remplacement de Gallego qui avait lui même pris la place de Quique Sánchez Flores avait remis en lumière un club dont le projet patine. L’Espanyol est sous giron chinois depuis maintenant 3 ans. Les ambitions des nouveaux dirigeants étaient ambitieuses au début, mais sur le pré, la donne s’en est trouvée bien différente. Quique Sanchez Flores n’a jamais pu assumer cette ambition, préférant répéter conférence de presse après conférence qu’il ne pouvait rien faire de plus que lutter pour le maintien

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Quand Rubi est présenté cet été, un frémissement parcourt tout le club, comme si l’Espanyol sortait d’un sommeil profond. Darder a matérialisé ce nouvel Espanyol avec une déclaration qui deviendra un étendard :« Nous devons essayer de gagner la Liga, à 99,99%, c’est impossible, mais nous sommes ambitieux ».Bien sûr, ces dires en pleine pré-saison ont suscité moqueries et interrogations. Comment l’Espanyol qui a notamment perdu Aaron et surtout son monsieur « 43% de buts » Gerard Moreno, sans vraiment se renforcer, pourrait -il prétendre au titre ?

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Cette phrase qui semblait lunaire a pourtant été bien reçue par les fans de l’Espanyol. Ils ont vu là une preuve d’ambition, chose qu’ils ne connaissaient plus depuis bien longtemps. Surtout que sur le terrain, les Pericos ont confirmé cette aspiration, la matérialisant en résultats. Après 11 journées et avant de se déplacer au Pizjuan pour affronter Seville, l’Espanyol est 2e de Liga. Mieux encore, la formation catalane dispose du meilleur bilan du championnat à domicile, et fait partie des rares formations européennes à avoir fait un carton plein à la maison. Rubi confirme l’impression que nous laisse son Espanyol par une petite phrase:« Nous pensons être capables de tout ». Le groupe est passé de 25 joueurs la saison dernière à 22 pour cet exercice, mais n’a jamais été aussi performant.

Une groupe resserré qui soutien totalement son entraîneur

Mais comment l’équipe moribonde de la saison passée a-t-elle pu se transformer en un épouvantail sans limites ? La réponse est simple : la confiance. La saison dernière, Quique Sánchez Flores n’a jamais mis en avant son groupe. Pire, il rappelait qu’il était très limité et sans avenir. Pour ne rien arranger, il avait été très proche de signer avec une équipe anglaise en cours de saison, alors que le bateau bleu et blanc prenait l’eau de toutes parts. Sans soutien de son entraîneur ni projet tactique cohérent, l’Espanyol vivotait.

Crédits : Goal.com

Là où Rubi a fait basculer l’Espanyol dans une autre logique, c’est dans l’approche mentale. Il a redonné de la confiance à des joueurs mis sur la touche comme Hermoso ou Roca. Il a aussi recentré Darder pour le mettre dans une position où il peut être performant. L’ancien de l’OL l’a expliqué à Eurosport : »Je jouais souvent sur un côté l’an passé et je n’avais pas forcément de repères. Cette saison, nous sommes trois au milieu, avec Marc Roca qui est notre premier relanceur. Devant lui, il y a Esteban Granero et moi-même. Je pense avoir une grande marge de progression. Tu as beau être dans la plus belle ville du monde, si tu es sur le banc, c’est compliqué. Là, à l’Espanyol, je suis chez moi et je joue. C’est l’idéal ». Darder est un fabuleux symbole de ce changement de dimension de l’équipe.

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Avec cette approche mentale, Rubi dispose aussi de la confiance de son groupe. Toutefois, le Catalan est une personne humble, qui a connu des périodes compliquées en tant que joueur et entraîneur. Sa méthode est minutieuse et les séances plutôt courtes mais efficaces. Le capitaine Javi Lopez le résume bien dans El Pais : « L’équipe a parfaitement compris le message de Rubi ». David Lopez est dans le même état d’esprit : « C’est un entraîneur (Rubi) qui nous a donné beaucoup d’ambition, mais toujours par humilité. Depuis le début, le groupe a beaucoup misé sur son travail. Lui et son personnel technique sont très perfectionnistes. Ils sont dans tous les détails ». L’Espanyol a confiance dans son jeu et ça se voit. Le 4-3-3 qui peut se transformer en 4-4-2 n’est pas révolutionnaire mais est totalement compris et assimilé par le groupe. De plus, l’équipe s’adapte parfaitement à son adversaire et contrôle les parties qu’elle joue.

« Nous allons bien, mais nous pouvons faire mieux. Nous attaquons bien et défendons bien. Nous devons imposer notre idée  » Rubi en veut toujours plus

L’Espanyol alterne les phases de défense basse avec les phases de possession haute avec facilité. Quand elle ne trouve pas la faille collectivement, la solution arrive par un but sur coup de pied arrêté ou par un coup de canon de Borja Iglesias ou Sergio Garcia. Tout réussit à ce groupe. Borja Iglesias qui a coûté plus de 10 millions d’euros aux Pericos confirme à chaque sortie la confiance accordé par la direction et son entraîneur. Le recrutement du joueur formé au Celta est une demande directe de ce dernier, qui le connaît bien et a même voulu le faire signer à Huesca, lorsqu’il était sur le banc du club aragonais.

Borja prend exemple sur Luis Suárez ou Lewandoski et a signé à l’Espanyol sur les conseils de Gerard Moreno. Ses six buts après 11 journées de Liga font revenir à la surface des souvenirs anciens où l’Espanyol était à la lutte pour le titre. On peut citer la saison 72-73 où l’Espanyol était déjà 2e après 11 journées. Les Pericos avaient fini à la troisième place à trois longueurs du champion, l’Atlético. On peut aussi se remémorer 2004-2005, la meilleure année en terme de classement sous le nom d’Espanyol. Les bleus et blancs avaient terminé cinquièmes de Liga.

Crédits : Mundo Deportivo 1973

Ce groupe semble invincible et uni par l’envi d’écrire un pan de l’histoire de l’Espanyol. Voir Diego Lopez courir tout le terrain pour célébrer un but montre bien que quelque chose de grand semble se créer à Cornella. En réduisant son groupe, en donnant du temps de jeu à tout le monde, notamment à des garçons sans avenir sous Quique Sánchez Flores, et en mettant en place une tactique payante, Rubi a transformé une formation sans projet en l’une des plus intéressantes d’Espagne. Même si l’Espanyol ne finit pas en Ligue des champions l’année prochaine, le travail de Rubi est déjà une réussite.

Benjamin Bruchet 

@BenjaminB_13

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