Valencia CF : L’innovation ou la crise ?

Analyse En avant Liga Santander Valencia

Sur le papier, battre les Young Boys en Ligue des Champions était un objectif abordable mais le Valencia CF s’est encore pris les pieds dans le tapis mardi dernier à Berne (1-1). Cette situation perdurant, des premières tensions apparaissent dans le vestiaire blanquinegro. Marcelino a peut-être amorcé un début de remise en question en optant pour un nouveau système. 

A priori, affronter les Young Boys de Berne pour effacer les doutes, c’était l’adversaire idéal. Mais même en ayant ouvert le score, le Valencia CF n’a pu faire mieux que match nul et aurait pu perdre, au terme d’une 2e période absolument catastrophique. Au finale, la rencontre n’a fait que confirmer les inquiétudes nées il y a déjà plusieurs semaines. Pire : certains signes d’agacement entre les coéquipiers se sont fait davantage ressentir. La joie hyperbolique et digne d’une victoire en Coupe du monde du coach lors de l’ouverture du score de Michy Batshuayi témoignait-elle d’une fébrilité et d’une crainte de mal faire ? Le soulagement a été de courte durée. Dans les moments plus compliqués, lors des nombreuses pertes de balle et approximations, la frustration s’entendait jusque dans la tribune de presse du Stade de Suisse. Et au-delà des réactions à chaud sur le terrain, ce sont les échos évoquant une ambiance proche du délétère dans vestiaire qui commencent à inquiéter.

Parejo au centre des critiques

Certains choix agacent, comme ceux de Batshuayi, parfois trop nonchalant, ou ceux de Marcelino, notamment concernant Dani Parejo. Disons-le tout net : le capitaine est particulièrement mauvais depuis le début de saison. Néanmoins, il reste indéboulonnable, quel que soit le déroulement de la rencontre. Cette situation fait monter la moutarde au nez de Rodrigo Moreno qui, lui, paye souvent ses mauvaises prestations. Pourquoi Marcelino s’entête-t-il avec son capitaine et sort-il à tous les matchs Geoffrey Kondogbia, le véritable moteur de l’équipe ?

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Si Parejo est mauvais (sans l’accabler outre mesure, il est quand même à l’origine de deux penalties plus qu’évitables en Ligue des Champions et a été expulsé en Liga contre Villarreal), d’autres créatifs peuvent prendre sa place (Carlos Soler, Daniel Wass) voire Francis Coquelin. Le coach asturien s’obstine et quand l’afición réclame une titularisation de Carlos Soler dans l’axe, il le place au poste de numéro 6 au lieu de son véritable poste, c’est-à-dire numéro 8, dans la lignée d’un Rubén Baraja. Si Marcelino opte pour une rotation à tous les postes en cas de méforme, pourquoi refuse-t-il de mettre Parejo sur le banc, d’autant que l’ex de Getafe a bien besoin de se reposer ?Le Míster a des possibilités : il est désormais au pied du mur. L’heure est au choix fort car autrement, les ¡Vete ya! vont vite tomber.

Marcelino envisage-t-il un 4-3-3 ?

En termes de choix forts, on a peut-être assisté en Ligue des Champions à une amorce de remise en question après que l’Asturien est passé en 4-3-3 en seconde période. Ce changement tactique inédit (la toute première fois que Marcelino délaisse son 4-4-2 à plat à Valencia) n’a pas forcément récolté les fruits escomptés, mais l’idée a peut-être germé en lui, ce qui était sans doute la phase la plus ardue connaissant son entêtement. Il a clairement un effectif pour un tel dispositif. Dos au mur, Marcelino doit redresser la barre sinon il risque de couler. Et s’il coule, le club coulera avec. Une élimination précoce en Ligue des Champions compromettrait ainsi toute la politique che depuis deux saisons. Le cas échéant, Valencia retournerait dans les abysses que le club ne connait que trop bien. Les efforts financiers réalisés cet été ont permis au coach d’avoir un effectif presque sur mesure. Si les Murciélagos ne retrouvent pas le top 4 en fin de saison, deux voire trois cadres quitteront le navire. On est encore loin d’une descente en enfer (après tout, si le club ne gagne pas, il ne perd pas non plus) mais pour une saison de centenaire annoncée comme divinement historique. La confiance des dirigeants envers Marcelino est encore intacte, mais pas certain qu’elle perdure si la tendance aux « empates » ne s’arrête pas dans les prochaines semaines. Bonne nouvelle pour le VCF, il affronte l’Athletic de Toto Berizzo, encore plus en proie aux doutes.

Marcelino a les clés pour pour redresser la situation. Le changement de système en est un et donne beaucoup d’espoir aux supporters… qui ne pouvaient plus voir le 4-3-3 en peinture depuis le passage de Nuno Espirito Santo. Mais le plus gros changement pourrait concerner la gestion des hommes. En conférence de presse, Marcelino a expliqué qu’il « envisageait une équipe sans Parejo ». Bonne nouvelle ou simple bouteille d’eau à la mer ? Réponse à San Mamés.

@VLC_Sports

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