Il y a 10 ans, Valencia remportait son dernier trophée avec Koeman, le pire coach de son histoire

En avant Retro Valencia

Il y a 10 ans jour pour jour, quelques jours après avoir remporté la Copa del Rey contre Getafe, les dirigeants du Valencia CF mettait Ronald Koeman à la porte après une défaite 5-1 à San Mamés. Rarement un entraîneur a été aussi unanimement détesté par le Valencianisme.

Ce 15 avril 2008, nous jouons la 84e minute de la finale de la Copa del Rey. Le Valencia CF mène 2-1 contre Getafe grâce à deux buts inscrits de la tête en tout début de match par Juan Mata (4′) et Alexis (11′). Un penalty d’Esteban Granero avant la pause a réduit l’écart et les Azulones peuvent toujours espérer d’égaliser. Le capitaine Rubén Baraja frappe un coup franc plein axe à plus de 30 mètres des cages d’Óscar Ustari. Le gardien argentin capte mal le ballon et Fernando Morientes à l’affût met un terme au suspense de la tête. L’afición che présente à Vicente-Calderón laisse exploser sa joie, tout comme les supporters qui se sont massés devant l’écran géant de la Plaza de Toros de Valencia.

Ronald Koeman bondit, sourit, lève les bras, cherche quelqu’un à étreindre mais… il reste seul. Personne ne veut partager ce trophée avec l’homme qui a foutu à la porte comme des malpropres Santiago Cañizares, David Albelda, Miguel Angulo et mis plus bas que terre Joaquín, Iván Helguera et Éver Banega. Le Néerlandais héros de la 1re Ligue des Champions du Barça est un homme désespérément seul sur les bords du Turia. Lors des Fallas, son effigie en carton-pâte a été brûlée à plusieurs occasions lors de la traditionnelle nit del foc. Vicente, David Silva et David Villa n’en peuvent plus et cherchent un nouveau club.

Crédits : express.co.uk

Au cours d’une saison déjà très mouvementée avec le départ de Quique Sánchez Flores par un communiqué publié à 4h24… du matin, cette victoire en Copa, la 7e de son histoire, après avoir sorti l’Atlético en 1/4 puis le Barça en 1/2 est un petit miracle. Mais très vite, les affaires courantes reprennent. A San Mamés 5 jours plus tard, les Blanquinegros en prennent 5 dans le buffet (5-1), la plus lourde défaite du club depuis 25 ans. Les supporters basques chambrent et chantent « Koeman quédate ». Le lendemain, le Batave est viré. Enfin !

Aucune célébration officielle

Crédits : marca.com

Valencia est une ville exigeante, surtout quand il s’agit de football. Le club est une vraie poudrière et bien rares sont les entraîneurs à avoir survécu plus de 2 saisons à Mestalla. En 2008, au niveau administratif, dire que c’est le bordel est un doux euphémisme. En plus, les travaux du Nou Mestalla ont débuté, en même temps que l’explosion de la bulle immobilière, signifiant le commencement d’une décennie de galères économiques qui perdurent encore aujourd’hui et qui ont provoqué l’arrivée de Peter Lim il y a 4 ans.

L’ambiance est tellement morose que, fait exceptionnel, aucune festivité n’est organisée, ni parade en bus, ni réception à la mairie, ni offrande à la Virgen. Sous la présidence de Juan Soler, l’institution tangue. Cañizares, Angulo et surtout Albelda veulent faire payer le club pour leur mise à l’écart, ce qui est resté très longtemps en travers de l’afición che qui pourtant donnait raison au célèbre numéro 6. Car l’édifice menace de s’écrouler : si la procédure va au bout que les trois joueurs ont gain de cause, le Valencia CF peut couler financièrement, d’autant que le licenciement du coach et de son staff est estimé à 12M€. Le mandat de Koeman, initié le 31 octobre 2007 après l’interim assuré par Óscar Fernández, prend fin au moment où les Murciélagos n’ont que 2 points d’avance sur la zone de relégation. Voro prend la suite de l’ancien défenseur et parvient à accrocher la 10e place finale. Il fallait bien l’intervention du spécialiste maison des sauvetages, d’autant que Saragosse, 18e, est descendu avec 42 points au compteur.

Le 22 mai 2008, un jeune entraîneur de 36 ans venu d’Almería est nommé, préféré à un certain Marcelino García Toral. Il s’appelle Unai Emery et ne terminera jamais la Liga au-delà de la 4e place pendant ses 4 ans sur le banc instable du Valencia CF. Et quand on sait que le technicien basque est loin d’être populaire chez les supporters che, on vous laisse imaginer l’empreinte qu’a laissé Ronald Koeman dans les mémoires locales…

François Miguel Boudet

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