Girona-Betis : Si proches et en même temps si différents

Betis En avant Girona Liga Santander Non classé

Pour ouvrir cet 32e c’est un choc que nous propose la Liga. Ce match a tout de l’affiche de rêve, deux très belles équipes, un stade pittoresque et surtout une rivalité sportive cette saison pour la qualification européenne. Présentation des deux équipes : leurs points communs et différences. 

Qui aurait pu imaginer, au début de saison que ces deux clubs serait à la lutte pour l’Europe ? Personne, et pourtant à l’aube de cette 32e journée et de ce choc décisif entre les deux formations, c’est bien le cas. Le Betis se paie même le luxe d’être devant son rival de toujours le FC Séville et en prime de lui avoir chipé sa place qualificative en Europa League. Bien calé à la 5e place, le club de l’Heliopolis rayonne en cette fin de saison. L’équipe tourne à 2.2 points de moyenne sur les 10 derniers matchs et reste même sur 4 victoires consécutives. De l’autre côté Girona accuse un peu le coup. Aucune victoire sur les 3 dernières journées, une gifle logique face au Real et une plus inquiétante face à la Real Sociedad. Entre les deux ? Un nul sans réel panache face à Levante à domicile.

Un stade (presque) imprenable

Montivili, théâtre de l’affrontement entre Andalous et Catalans aujourd’hui. Le stade en préfabriqués posé au milieu du campus de l’université de Girona est une forteresse. Même si presque rien est en dur et que de gigantesques générateurs sont posés au quatre coins du stade il est quasiment impossible de venir s’y imposer. Les hommes de Machín restent sur 7 matchs sans défaite dans leur antre, et même sur une série de 6 victoires un peu gâchée par ce nul concédé face à Levante. Ce 1-1 est aussi le premier but qu’encaissera Girona à domicile après 6 partitions vierges pour Bono.

En face, le Betis voyage lui très bien et surtout de mieux en mieux. Après avoir ouvert l’année 2018 par une démonstration 5-2 au Pizjuan, les hommes de Setién sont parfaitement lancés dans ce sprint final. Les verdiblancos ont le 5e bilan à l’extérieur en Liga avec 22 points en 15 matchs. Ils restent aussi sur des succès notables loin du Villamarín face à Getafe, Alavés ou encore à Séville.

Deux équipes au passif bien différent

Même si sportivement les deux équipes font jeu égal et se disputent les mêmes places au classement, leur place dans l’histoire du football espagnol est bien différente.

Le Betis est un club plutôt apprécié, avec un stade et une afición d’une qualité incroyable. Le derby de Séville est un des plus chaud et des plus suivis d’Espagne. Les verdiblancos ont une histoire tumultueuse, faite de hauts et surtout de bas. De montées et de descentes, de titres (Copa Del rey deux fois) mais aussi de parcours européens qui fédèrent. C’est réellement un club historique de la Liga même s’il a fait de nombreux séjours en Segunda.

L’idole Joaquin qui célèbre la Copa remportée par le Betis en 2005. Crédits :Marca

Girona c’est à peu près tout le contraire. Une histoire très maigre, pas de grands coup et un club qui a grandi à vitesse grand V ces dernières années. On ne va pas se mentir la ville de Girona est plus connu pour son passif indépendantiste que pour son club de foot. Sauf que la signature d’un homme sur le banc du club a tout changé. Machin arrive par la petite porte en 2014, en cours de saison. Le club est dernier de Segunda et sa descente en 3e division est quasiment actée. Sauf que voilà, l’élégant Pablo va remettre tout un club sur les rails. Le maintien est assuré et l’équipe se met à jouer la montée.

Crédits : Getty Image

Après deux échecs en barrages d’accession le dénouement est historique, en 2017 le club est officiellement promu en Liga. Une montée en Liga plus qu’historique car le club n’a jamais évolué à ce niveau dans son histoire. De plus une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le club entre dans le City group et devient un club satellite du géant anglais. Son avenir financier est déjà presque assuré après avoir vécu des moments très compliqué au niveau financier.

Girona, dans la continuité de la saison passée

En plus d’avoir un historique bien différent, les deux clubs vivent une saison loin d’être identique. Les Catalans de Girona qui découvrent la Liga vivent une saison linéaire, dans la parfaite lignée de leurs saison passées en Segunda. Bien qu’elle soit tout bonnement exceptionnelle sur le plan comptable, les hommes de Machín ne font que réciter leur football.

Stuani-Portu, le super duo de Girona. Crédits Marca

Une défense à 3 très solide, des pistons qui provoquent et amènent du danger, deux milieux qui dictent le rythme et font le boulot à la récupération, un numéro 9 qui domine les airs et deux milieux offensifs qui naviguent entre les lignes pour proposer des solutions. En plus d’être en place et avoir des joueurs de grands talents (Portu, Mojica, Maffeo, Granell, García..), le club catalan tire très bien les CPA.

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La philosophie de Machín ne cherche pas réellement à avoir le ballon à tout prix, même si souvent au vu de leur domination du contrôle parfait du terrain ils l’ont de fait. Cependant Pablo veut surtout une équipe qui verticalise au maximum qui veut toujours aller de l’avant pour faire mal à ses adversaires. Les matchs sont très souvent rythmés et les couloirs sont très importants pour leur jeu.

Le Betis, une saison de transition déjà réussie ?

En face, la saison fut loin d’être un long fleuve tranquille pour Setién et le Betis. Pour sa première saison sur un banc où beaucoup de coachs se sont cassés les dents, l’ancien de Lugo s’en sort plutôt bien. Une saison de transition, avec un effectif qui a beaucoup bougé cet été, il fallait tout créer, et Setién est en train de réussir son objectif.

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Un début plutôt intéressant mais ensuite une cascade de blessures a fait du mal à l’équilibre de l’équipe. Le Betis dispose aussi d’un effectif plutôt pléthorique et Setién a voulu donner du temps de jeu à tout le monde au risque de briser les petits automatismes. Setién a même vécu un hiver assez compliqué où il ne semblait plus trop tenir avec vigueur le gouvernail du bateau betico.

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Par la suite, en incorporant avec une réussite certaine des jeunes de la cantera, la tempête s’est calmée et le bateau vert et blanc a retrouvé un rythme de croisière. Des joueurs comme Loren, Fabian, Francis ou encore Junior font plus qu’être au niveau de la Liga.

Sergio León, qui a passé la barre des 10 buts avec le Betis, a vécu une saison compliquée. Crédits Getty Image

Un XI est aussi en train de se créer et Setién semble s’être calmé avec les rotations. Pourtant même quand un titulaire habituel se blesse, son remplaçant est tout de suite au niveau. On l’a vu encore récemment avec la blessure de Francis et le retour dans le XI de Barragán. L’ancien de Boro a été tout de suite au niveau et a en plus été décisif. Preuve d’un groupe qui vit bien et tire dans le même sens.

Le Betis aussi à 3 derrières

Côté style pour les Béticos il est resté fixe tout du long de la saison mais la manière de se disposer sur le terrain à évoluer.

Au départ en 4-2-3-1 le Betis est ensuite venu en 4-3-3 des fois en 4-4-2 pour finir en 3-6-1 un peu similaire à ce que propose Machin avec Girona. Bartra solidifie avec une aisance incroyable la défense du Betis. À l’aise à la relance il permet à toute une équipe d’être beaucoup plus sereine.

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Habitués à prendre énormément de buts, les hommes de Setién sont en dessous d’un but encaissé par match sur les 10 dernières journées. Junior et actuellement Barragán les deux pistons font mal sur chaque ballon, ajouté à cela des créateurs comme Boudebouz ou Fabian et des organisateurs comme Guardardo ou Javi Gracia et on se retrouve avec une équipe qui tient la route et enthousiasme tout le monde.

XI probable

Côté Girona tout le monde ou presque est là et le XI devrait être de Gala toujours en 3-4-2-1

Côté Betis c’est un peu moins reluisant. Feddal est toujours blessé et Amat est suspendu. Ces absences mettent en péril la possibilité de voir le Betis à trois derrière ce soir. Sauf si Javi Garcia descend d’un cran tel un Luiz Gustavo en ce moment. Sanabria est aussi de retour dans le groupe après une longue absence, la possibilité de le voir disputer quelques minutes est importante. Adán est out jusqu’à la fin de la saison.

Stats en vrac

Le Betis a joué trois fois au Montivili pour 3 victoires, toutes en Segunda.

Le Betis n’a jamais enchaîné 5 victoires consécutives en Liga depuis plus de 50 ans.

Stuani est le meilleur buteur de Gérone et le 6e meilleur buteur de Liga avec 17 buts.

Sanabria, absent depuis plus de 5 mois est toujours le second meilleur but du Betis.

Girona n’a perdu que 4 matchs à domicile sur 15.

Le Betis a autant de victoires que de défaites à l’extérieur. Sept, et un seul nul.

 

Benjamin Bruchet

@BenjaminB_13

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